L’association des propriétaires de boîtes de nuit a fait servir une mise en demeure à la Tourism Authority et au commissaire de police, dénonçant une cinquantaine de restaurants.
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Ceux-ci opéreraient comme boîtes de nuit durant la soirée et surtout au cours du week-end.
« Les restaurants qui se transforment en boîtes de nuit ne sont pas conformes aux règlements. Surtout concernant la sécurité dans ces espaces de détente. Ils opèrent illégalement dans le but de se faire beaucoup d’argent »
La Tourism Authority est mise à l’index par l’association des propriétaires de boîtes de nuit. La raison évoquée est la « prolifération » des nightclubs dans les régions telles que Grand-Baie, Flic-en-Flac, Pointe-aux-Sables, Coromandel et Mont-Choisy. Ces boîtes de nuit, au nombre d’une cinquantaine, opéreraient illégalement au vu et au su des autorités, incluant la Tourism Authority. Cette instance, pour rappel, est l’autorité responsable pour l’octroi de permis aux boîtes de nuit ces 10 dernières années. Auparavant, cette tâche était attribuée aux collectivités locales, à savoir les conseils de district et autres municipalités.
Catchment areas
Les procédures entourant l’octroi d’un permis pour boîte de nuit sont très strictes. Le propriétaire doit d’abord soumettre un Preliminary Environment Report (ayant trait à l’aspect social de l’espace de détente, au certificat de moralité des agents de sécurité et aux aires de stationnement) au ministère de l’Environnement. Sur l’aspect sécurité, il est question des portes de secours, ou encore la présence des extincteurs en raison du nombre de clubbers.
Entre ensuite en jeu la demande pour le Building and Land Use Permit auprès des collectivités locales. Ce n’est qu’après avoir satisfait toutes ces procédures que l’opérateur sera en mesure de postuler pour une Operating Licence de la Tourism Authority. On estime que c’est surtout ces tracasseries administratives et les réglementations procédurales qui sont à l’origine du découragement des opérateurs de restaurants, et autres pubs, pour entamer des démarches pour l’obtention d’un permis de boîte de nuit.
Le montant actuel d’un permis de nightclub est de Rs 50 000, contre Rs 10 000 pour celui de restaurant. Mais depuis une dizaine d’années, des gérants de restaurants transforment leurs espaces disponibles en boîtes de nuit, offrant ainsi une concurrence déloyale aux opérateurs de nightclubs attitrés. Ces derniers, selon nos informations, travaillent de minuit à 5 heures du matin et la majorité se trouve dans les zones résidentielles. Or, des recoupements démontrent que la Tourism Authority a déjà établie des catchtment areas (shopping malls et littoral) destinée aux nightclubs.
Concurrence déloyale
Hemant Kumar Hazareesing (Popo), qui est le président de l’association des propriétaires de boîtes de nuit, condamne l’inaction des autorités concernées face à la situation. Pour passer à l’action, ladite association a également logée une mise en demeure au commissaire de police, Mario Nobin, et à la Tourism Authority, réclamant des sanctions contre les boîtes de nuits qui travaillent illégalement. « Les restaurants qui se transforment en boîtes de nuit ne sont pas conformes aux règlements des autorités.
Surtout concernant la sécurité dans ces espaces de détente. Ils opèrent illégalement dans le but de se faire beaucoup d’argent. Au niveau de l’association, nous ne sommes pas contre la présence d’autres boîtes de nuit, mais que les opérateurs travaillent dans la légalité, munis d’un permis en bonne et due forme délivré par les autorités concernées », dit-il.
Selon Popo Hazareesing, plusieurs correspondances ont été envoyées, notamment au bureau du Premier ministre, au Mentor Minister et à la Tourism Authority. La dernière, souligne-t-il, remonte au mois dernier. « Les correspondances sont restées sans réponses ! » souligne-t-il.
De fréquentes descentes
Khoudijah Boodoo, directrice de la Tourism Authority, admet avoir reçu les correspondances de l’association, mais que « entre-temps, les opérateurs de restaurants ont entrepris des démarches en vue d’obtenir un permis d’opération ». Elle explique qu’une équipe de monitoring and compliance affectée à la Tourism Authority assure une permanence, de jour comme de nuit, sur le terrain pour faire respecter les règlements dans les restaurants et autres pubs.
Cette unité, sollicitée au téléphone, a indiqué que de nombreux opérateurs ont été pris en contravention. Les descentes nocturnes, poursuit Khoudijah Boodhoo, attestent de la présence sur les lieux des cadres du ministère de l’Environnement, des éléments de l’Emergency Response Team de la police et de la Tourism Authority.
Mais a-t-elle réceptionné la mise en demeure de l’association des propriétaires de boîtes de nuit ? « Oui. On a bien reçu la mise en demeure, mais on n’est pas obligé de répondre. La Tourism Authority est une autorité régulatrice et on fait le travail selon les règlements. On n’a pas à se défendre vis-à-vis de l’association des propriétaires de boîtes de nuit. Nous avons des preuves que des actions sont prises contre des entreprises. En revanche, chaque opérateur doit assumer ses responsabilités. L’organisme ne peut pas mettre un officier sur le dos de chaque opérateur de pub ou de nightclub », déclare-t-elle.
Sollicité par Le Dimanche/L’Hebdo, l’inspecteur J.N. Brasse, de la police de l’Environnement, soutient que les restaurants reconvertis en boîtes de nuit ne font pas trop de bruit. C’est pourquoi, précise-t-il, que les doléances concernant la pollution sonore sont minimes. « La police de l’Environnement est, toutefois, sur le qui-vive. Nous agirons de concert avec la police du Tourisme, dans les endroits où des complaintes ont été formulées », déclare l’inspecteur Brasse.
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