3 janvier jour férié : des interrogations sur les implications économiques

Le syndicaliste Atma Shanto a pu convaincre le gouvernement de décréter le 3 janvier prochain jour férié. Cette décision est toutefois diversement commentée, surtout par rapport à ses implications économiques.

Les salariés sont sans aucun doute nombreux à jubiler depuis qu’ils ont appris que le mardi 3 janvier 2023 a été décrété jour férié. Ce qui signifie un Nouvel An plus festif à l’horizon. Le syndicaliste Atma Shanto, négociateur de la Fédération des travailleurs unis, se dit ravi que sa requête ait été agréée (voir encadré).

Sur les réseaux sociaux, les internautes acclament cette décision prise par le Conseil des ministres le vendredi 23 décembre 2022. Mais les experts, eux, sont partagés. Ils se posent des questions. Quel impact cette décision aura-t-elle sur le plan économique ? Combien ce congé public spécial coûtera-t-il à l’État ?

« Si un jour férié coûte généralement entre Rs 1,4 milliard et Rs 1,6 milliard à un pays, l’impact devrait être moins considérable le 3 janvier prochain », estime l’économiste Takesh Luckho. Il explique que c’est à partir du 6 ou 7 janvier que la reprise économique se fait réellement. « Si la fonction publique reprend du service le 3 janvier, la reprise dans le secteur privé se fera un peu plus tard », souligne-t-il.

Pour lui, cela peut être une bonne idée d’accorder un congé national lorsque le pays est encore en phase de rodage. « C’est mieux d’avoir un férié tôt dans l’année que d’avoir un congé imprévu au beau milieu de l’année. L’impact aurait été plus conséquent », dit-il.

L’économiste Eric Ng n’est pas de cet avis. Selon lui, le fait d’accorder un congé le premier jour de travail de l’année envoie un très mauvais signal. D’autant, précise-t-il, que plusieurs pays à travers le monde reprennent le travail le 2 janvier. « C’est déjà très atypique qu’un 2 janvier soit automatiquement jour férié. Ce n’est donc pas un bon signal d’accorder un congé public le 3 janvier », soutient-il.

Eric Ng est aussi d’avis que cette décision du Conseil des ministres aura un impact sur le secteur privé. « De manière générale, les employés du privé ont tendance à prendre un Local Leave ce jour-là. Ceux qui ont pris un congé le 3 janvier le récupéreront et le poseront un autre jour dans l’année. Cela peut, dans une certaine mesure, être contraignant pour le secteur privé », ajoute-t-il.