Alors que l’on célèbre la Fête du Travail en ce lundi 1er mai, des milliers de travailleurs craignent pour leur avenir professionnel. Si certains sont sous contrat à durée déterminée, d’autres, en revanche, risquent de se retrouver sur le pavé.
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« La crainte est généralisée chez des travailleurs du transport par autobus avec l’introduction du Metro Express car ils sont dans l’incertitude totale. » C’est ce qu’avance d’emblée Wakill Lalloo, principal négociateur de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW).
Selon Wakill Lalloo, il a adressé une lettre au Premier ministre Pravind Jugnauth, en mars, pour exprimer la crainte des travailleurs. En guise de réponse, le chef du gouvernement lui a fait savoir qu’il avait transmis la lettre à son ministre responsable du transport.
Wakill Lalloo est d’avis que presque un millier d’emplois sont menacés avec l’introduction du Metro Express. Il indique que les pertes d’emplois sont quasi certains à la Compagnie nationale de transport (CNT), à l’United Bus Service (UBS) et, dans une certaine mesure, à la Triolet Bus Service qui dessert le trajet Pointe-aux-Sables–Port-Louis.
Pour soutenir ses arguments, Wakill Lalloo observe que le Metro Express empruntera les trajets les plus rentables qui sont actuellement desservis par les autobus. Il cite notamment les routes Curepipe–Port-Louis, Vacoas–Port-Louis, Port-Louis–Bord-Cascades et Rose-Hill–Port-Louis. Le négociateur de l’UBIW estime que d’une part, les compagnies réduiront graduellement leur flotte d’autobus et que de l’autre, elles privilégieront l’introduction des One-Man Operator Buses. Ce qui mettra en péril l’emploi des receveurs.
Taxi : 600 emplois menacés
Le dirigeant syndical réclame la tenue d’une table ronde qui regrouperait des représentants syndicaux, l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim) et les ministères suivants : Travail et Relations industrielles, Administrations régionales, Finances, Bonne gouvernance et Sécurité sociale.
Quant à Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union, il dire que les emplois de quelque 600 chauffeurs de taxi seraient menacés avec l’avènement du Metro Express. « À Curepipe, Vacoas, Quatre-Bornes, Rose-Hill et Port-Louis, c’est la même appréhension », explique le porte-parole des chauffeurs de taxi.
« Nous sommes d’autant plus inquiets que nous avons contracté des emprunts auprès des banques pour renouveler notre flotte de voitures et nous devons trouver Rs 8 000, voire plus pour les remboursements mensuels », a-t-il précisé. Il n’a pas manqué de souligner que les revenus des chauffeurs de taxi ont chuté de presque 60 % au cours de ces dernières années.
D’autres travailleurs craignent aussi pour leur avenir. En l’occurrence ceux qui sont employés sous un contrat à durée déterminée. On les retrouve plus particulièrement dans le secteur de la construction et dans d’autres entreprises du secteur privé. Une situation contre laquelle s’élève Atma Shanto, président de la Fédération des travailleurs unis.
Pour le dirigeant syndical, il s’agit d’une épée de Damoclès sur la tête de tous les salariés du secteur privé à la suite de l’allègement des procédures de licenciement dans les lois du travail. Il s’insurge contre le fait que certains directeurs utilisent le prétexte économique pour licencier des employés jugés indésirables, notamment des dirigeants syndicaux.
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