Me Dev Ramano : «Ce gouvernement bat des records en matière de promesses non tenues» 

Dans le Budget, le gouvernement avait annoncé que les personnes âgées de 18 à 28 ans seraient exemptées de l’impôt sur le revenu. Or, cette mesure ne figure pas dans le Finance Bill. Comment réagissez-vous ? 
Il faut comprendre que cette annonce était avant tout populiste. La majorité des jeunes de cette tranche d’âge ne payaient déjà pas d’impôt sur le revenu, car beaucoup sont encore étudiants ou employés au salaire minimum. La plupart gagnent moins de Rs 390 000 par an et n’ont donc jamais été concernés par l’Income Tax. 

Mais cela ne signifie pas qu’ils ne contribuent pas. Ils paient surtout à travers les taxes indirectes, comme la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée ; NdlR). Prenons des exemples concrets : une bouteille de 2 litres de Coca-Cola qui coûtait Rs 89 est aujourd’hui à Rs 106 et une bière est passée de Rs 89 à Rs 99. Pour les jeunes, la taxe la plus lourde reste donc la TVA. 

Dans cette tranche d’âge, qui sont finalement ceux qui paient effectivement l’impôt sur le revenu ? 
Ce sont principalement les jeunes diplômés qui accèdent à des emplois bien rémunérés. Dès que les revenus dépassent Rs 390 000 par an, l’impôt devient applicable, avec des taux progressifs de 2 % à 8 %. 

La confusion vient du mécanisme du Fair Share Contribution, qui impose une taxation plus élevée sur les gros revenus par exemple, Rs 12 millions ou Rs 20 millions annuelles. Mais ces cas restent marginaux et concernent une minorité. En réalité, l’impact global de cette mesure sur le budget national est très limité.

Comment décririez-vous l’attitude du gouvernement, qui annonce une mesure dans le Budget mais ne la met pas en œuvre ? 
C’est révélateur d’un manque de sérieux. On constate que beaucoup de promesses faites, notamment durant la campagne électorale, n’ont toujours pas été concrétisées. En comparant ce qui a été annoncé et ce qui a été réellement réalisé, on peut dire que ce gouvernement bat des records en matière de promesses non tenues. L’ancien gouvernement avait de nombreux défauts, mais en termes de manque de crédibilité, celui-ci fait encore plus fort. 

Les ministres et députés répètent qu’ils ont cinq ans pour agir, mais on a bien vu qu’une réforme aussi lourde que celle des pensions a été mise en œuvre en seulement huit mois. Cela montre que lorsqu’ils le veulent, ils peuvent avancer rapidement. Au lieu de prendre des décisions allant à l’encontre de ses engagements, le gouvernement devrait se concentrer sur le respect de ses promesses électorales.