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176 morts dans le crash d'un Boeing en Iran: des règles d'enquête codifiées... sur le papier

Le crash du Boeing en Iran a fait 176 victimes

Les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis risquent d'entraver l'enquête sur les causes du crash d'un Boeing ukrainien peu après son décollage de Téhéran mercredi, dont les modalités sont définies par des règles internationales précises.

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Le Boeing 737-800 de la compagnie ukrainienne Ukraine International Airlines (UIA) s'est écrasé moins de trois minutes après son décollage, faisant 176 morts, principalement des Iraniens et des Canadiens.

Téhéran a d'ores et déjà indiqué qu'il refusait de remettre aux Américains les boîtes noires qui enregistrent toutes les données d'un vol.

Les règles d'enquête en matière d'accident aérien sont définies par la convention de Chicago de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).

Elle prévoit que la responsabilité de l'enquête, qui a pour but d'expliquer l'événement, incombe à l'Etat où s'est produit l'accident, en l'occurrence l'Iran.

L'Etat où a été conçu et construit l'appareil (ici les Etats-Unis), l'Etat de l'exploitant (l'Ukraine) "ont chacun la faculté de désigner un représentant accrédité qui participera à l’enquête", stipule la convention.

En théorie, le NTSB américain, chargé des enquêtes sur les accidents de transport, devrait donc participer à cette enquête en faisant appel à l'expertise de Boeing, explique à l'AFP Jean-Paul Troadec, ancien directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), équivalent français du NTSB.

"Là, ça risque d'être un peu compliqué", estime-t-il.

L'avionneur américain a indiqué dans un tweet être "en contact" avec la compagnie ukrainienne et se dit "prêt à apporter son assistance de quelque façon que ce soit".

Le chef de l'Organisation iranienne de l'aviation civile, Ali Abedzadeh, a affirmé que "les Ukrainiens pourront participer" à l'enquête, mais a refusé d'envoyer les boîtes noires aux Etats-Unis, ce qui n'augure pas d'une coopération avec Washington.

Lire les données des enregistreurs de vol n'est pas compliqué en soi selon M. Troadec, "la difficulté, c'est si les enregistreurs sont en très mauvais état, il faut des laboratoires qui aient une expérience, des capacités, des moyens".

Et peu en ont la capacité selon lui: le NTSB américain - qui serait donc pour l'instant hors-jeu -, le BEA français, l'AAIB britannique, voire leur homologue allemand et "peut-être les Russes".

"A ce stade, le BEA n'envoie pas d'enquêteurs sur place et n'a pas reçu de demande d'assistance de la part des autorités iraniennes", a pour sa part fait savoir à l'AFP l'organisme français.

"Ce qui va être dans l'immédiat plus important que la lecture des enregistreurs, c'est l'examen des débris de l'avion" qui peuvent donner des indications sur les causes du crash, explique Jean-Paul Troadec.
L'OACI prévoit par ailleurs que le pays où s'est produit l'événement puisse se décharger de l'enquête au profit d'un Etat tiers.

Les Pays-Bas avaient ainsi mené les investigations en lieu et place de l'Ukraine sur le crash du Boeing de la Malaysia Airlines, abattu par un missile au-dessus du territoire ukrainien le 17 juillet 2014, faisant 298 morts, dont 193 Néerlandais.

Agence France-Presse

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