Philatéliste passionné mais pondéré, Jean Cyril Appapoulay se sert de son passe-temps favori pour véhiculer les aspects culturels du pays. Il a trouvé, auprès d’une clientèle très réceptive, un créneau porteur qui attire régulièrement les visiteurs.
Son engouement pour les timbres date de son adolescence. Enfant déjà, Jean Cyril Appapoulay avait compris que les figurines opposées sur les enveloppes sont non seulement un mode de paiement pour les services postaux mais comportent bien des caractéristiques instructives.
Au cours des décennies, les membres de la famille, les proches, des collègues, des amis lui procurent des timbres souvent oblitérés. Il ne rate pas la sortie de nouveaux timbres, des série limitées d’enveloppes « premier jour » des timbres commémoratifs.
Cet ancien fonctionnaire du ministère de l’Agriculture regroupe, au fil des années, des milliers de timbres. Il y a 15 ans environ, peu après sa retraite des services publics, il commence à réunir des timbres par thèmes. Fait plutôt singulier pour un philatéliste, il n’utilise pas d’albums pour classer ses timbres. Ils sont tout bien rangés dans des enveloppes, par pays, par thèmes et pour d’autres motifs distincts.
« J’ai procédé par un groupement par thèmes. Je choisis les timbres selon leur qualité, avant de les faire tremper dans de l’eau et de les détacher des enveloppes. Je les insère dans du papier journal et je presse le tout avec des panneaux durs. Il faut qu’ils soient bien séchés et plats à la fin. Je place chaque timbre sur un papier de couleur noire, sans colle. Je les présente par la suite dans un encadrement que je plastifie à la fin avec une carte postale en avant-plan pour présenter le thème », explique Jean Cyril Appapoulay, qui est également numismate.
Chaque présentation comporte ainsi 14 timbres et la mise en page se fait selon les dimensions des timbres. Il précise qu’il n’enduit pas de colle aux timbres car il se peut qu’un collectionner souhaite compléter une collection avec un timbre en particulier.
Il compose ainsi plusieurs thèmes : oiseaux de Maurice ; bateaux, voiliers et autres bâtiments qui ont partagé l’histoire du pays ; métiers ; faune marine ; plantes ; fleurs ; panoramas et décors de rêve ; monuments historiques ; édifices phares ; personnalités éminentes ; jeux sportifs actuels et d’antan… En somme, c’est pratiquement toute la production de timbres qui agrémente ses collections.
Grâce au soutien de l’ex-Small and Medium Enterprises Development Authority(SMEDA), il place les collections à l’aéroport, sous la série Get to know Mauritius Better. Les touristes étant très friands de ce genre de présents, ils en achètent régulièrement et le philatéliste ne manque pas de commandes.
« Certes, c’est ma passion mais je suis aussi dévoué au petit travail de la maison. Même à la retraite, je continue à être actif, toujours en bricolant ou à restaurer la maison. Les timbres, c’est donc juste quand j’ai le temps que je m’en préoccupe », confie-t-il.
Grâce à ces timbres à thèmes, il a obtenu il y a quelques années, le premier prix d’un concours de la Mauritius Philatelic Society (MPS) pour sa collection élaborée des évènements royaux qui ont été retracés par les services postaux de Maurice.
L’œil pour les détails
De par la nature de sa carrière comme fonctionnaire, il reste discipliné et n’a pas les yeux dans sa poche. C’est ainsi qu’il a déniché des anomalies sur certains timbres. Il cite, par exemple, une édition qui a paru en 1998. Il s’agit d’un timbre du gecko diurne orné endémique, d’une roupie. Mais au lieu de la mention Re, il y a été imprimé, par mégarde, Rs... Celui-ci a été vendu à des milliers exemplaires, oblitérés et circulés.
Il explique que la sortie d’un timbre est précédée de multiples étapes. Une première ébauche d’un timbre est validée par le Stamp Advisory Committee (SAC), présidé par le Post Master, avec une dizaine de membres issus de différents ministères et organismes publics. Par la suite, il est sujet à l’approbation du conseil des ministres. Enfin, il est envoyé au représentant de la Couronne pour le dessin et l’imprimerie d’une épreuve qui est de nouveau approuvée par le SAC avant le lancement de d’impression en masse. Jean Cyril Appapoulay a une petite enveloppe de timbres singuliers.
Pour classer les timbres, un philatéliste sait comment les trier. Ainsi, il y a le mint (timbre-poste neuf) ; des premiers jours d’émission ; les unused (timbres non utilisés) avec ou sans colle initiale ; les fined used (timbres-poste oblitérés mais d’excellente qualité) ; les coarse used (timbres-poste oblitérés en mauvais état), les creased used (froissés ou pliés), et des timbres erronés avec des anomalies, de couleur, entre autres.
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