Importées d’Afrique du Sud: des BMW volées saisies à la douane

Les services de douane et la brigade antidrogue ont arrêté un importateur de véhicules « reconditionned » de Lallmatie. Il est soupçonné d’avoir importé des véhicules volés en Afrique du Sud et des pays avoisinants. Deux des BMW saisies ont été déclarées volées à Durban. Treize ans après l’affaire Euromotors, la Mauritius Revenue Authority (MRA) est confrontée à un nouveau cas de voitures volées en Afrique du Sud et dans les pays avoisinants. Depuis le week-end, le service des douanes a procédé à la mise sous scellés de quatre véhicules « reconditionned », dont deux BMW, qui ont été importées à Maurice par un revendeur de Lallmatie, Chandan Ramputty. Ce responsable de la société Ki-Auto a déjà été inculpé de « forgery » devant le tribunal de Port-Louis. La police lui reproche d’avoir présenté de faux documents à la douane. Les autorités sud-africaines auraient déjà confirmé que deux des BMW - une 320i et une 535 décapotable - ont été déclarées volées dans la région de Durban. Elles devront se pencher sur les activités de Ki-Auto, affiliée à Sudhir Motors, qui opère une antenne depuis un certain temps dans cette ville.

South african police service

L’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) s’est déjà emparée du dossier et des pourparlers sont actuellement menés au niveau de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour une enquête au niveau régionale afin de vérifier la provenance exacte de ces véhicules. Une équipe restreinte placée sous la supervision directe de l’adjoint au commissaire de police (DCP) Tulsi Bhojoo va également passer au peigne-fin les importations antérieures de ce commerçant pour vérifier si les véhicules qu’il a revendus n’auraient pas été volés sur le continent noir. Très peu d’informations ont filtré sur cette affaire, ni l’Adsu, ni la MRA ne voulant effaroucher les éventuels complices du réseau. Comme en 2002, le concours de l’Organised Crime Task Team de la South African Police Service (SAPS) devrait être sollicité pour expertiser les véhicules saisis. Dans l’affaire Euromotors, des spécialistes sud-africains avaient établis qu’une vingtaine de BMW de Série 3, des Volkswagen Polo ainsi que des 4x4 volés à Durban avaient été écoulés à Maurice à un prix défiant toute concurrence. Mieux : des BMW accidentées avaient été « ressoudés » et remis en circulation dans l’île. En août 2007, à la faveur d’une collaboration sur l’enquête ouverte sur le futur président Jacob Zuma relativement à une affaire de pots de vin, la National Prosecution Agency (NPA) d’Afrique du Sud avait informé l’Attorney General’s Office mauricien qu’au moins une trentaine de BMW de Série 3 circulaient à Maurice. Ces véhicules sont entrés dans l’île via le réseau Euromotors mais n’avaient pas été identifiés au moment de l’enquête, un complice du réseau des malfaiteurs au niveau des douanes sud-africaines ayant tout fait pour effacer les traces de ces transactions illicites. Les responsables d’Euromotors avaient été blanchis dans ce scandale, un de leurs agents faisant partie de ce réseau de voleurs avait écoulé ces véhicules à Maurice, d’après l’enquête alors menée par la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Sud. Après ce scandale, la société a changé de nom et continue d’opérer.