Le ministère des Services publics et de l’Énergie est de nouveau sous les feux de la rampe. En effet, un des organismes sous sa tutelle fait face à de graves conflits internes.
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Des tensions palpables ont surgi au sein de la direction de l’Utility Regulatory Authority (URA). Un conflit intense s’est manifesté entre le Chief Executive Officer (CEO) de l’organisation, Mbulelo Ncetezo, et certains membres du Conseil d’administration ainsi que d’autres hauts responsables. Cette situation a finalement conduit à la suspension de Mbulelo Ncetezo de ses fonctions à la tête de l’URA à la fin de l’année 2023.
De manière formelle, trois griefs ont été émis à l’encontre de Mbulelo Ncetezo. Tout d’abord, des allégations indiquent qu’il aurait adopté un comportement inapproprié envers des stagiaires récemment embauchés. Deuxièmement, des critiques sont soulevées concernant son omission de soumettre le rapport annuel de l’organisation dans le cadre des délais fixés. Enfin, il est reproché à Mbulelo Ncetezo d’avoir pris part à une réunion du conseil d’administration sans avoir effectué une préparation suffisante et adéquate.
Toutefois, l’entourage de Mbuelo Ncetezo présente une perspective différente concernant les raisons de sa suspension. Selon plusieurs sources, les motifs avancés pour justifier sa sanction seraient infondés et serviraient de simples prétextes. L’on avance que les tensions auraient commencé à se manifester autour de mars 2023 pour ce natif d’Afrique du Sud. Les problèmes auraient apparemment surgi lorsque Mbuelo Ncetezo a entrepris d’examiner de manière approfondie les qualifications académiques d’un haut cadre au sein de l’organisation. À chaque tentative de Ncetezo d’obtenir des informations précises sur les qualifications de cet individu, ce dernier parvenait à éviter de fournir des réponses claires. Cette situation aurait suscité des tensions avec certains membres du conseil d’administration, qui auraient pris le parti de ce cadre supérieur.
D’autre part, il semble que le dossier particulièrement délicat concernant CorexSolar International Ltd ait joué un rôle déterminant dans la sanction infligée à Mbuelo Ncetezo. CorexSolar, ayant décroché un contrat du Central Electricity Board (CEB) pour la mise en œuvre d’une ferme solaire, devait recevoir l’approbation de l’URA pour sa production d’électricité. Alors qu’il était initialement convenu que le conseil d’administration de l’URA accorde cette autorisation, des complications sont apparues lorsque des informations ont été rendues publiques suggérant que CorexSolar n’avait pas réussi à trouver le terrain pour réaliser son projet.
La décision de Mbuelo Ncetezo de reporter toute décision concernant l’octroi d’un permis à CorexSolar serait alors devenue un point de discorde notable, en particulier en raison de l’enquête en cours de l’Independent Commission Against Corruption (Icac) sur l’attribution du contrat. En tant que CEO de l’URA, Ncetezo aurait jugé prudent d’attendre les conclusions de l’enquête avant de prendre une décision concernant le permis. Cette position aurait exacerbé les tensions entre lui et certains membres du conseil d’administration de l’URA ainsi qu’avec d’autres hauts responsables de l’organisation.
Avec le départ de Mbuelo Ncetezo, la question se pose désormais de savoir quelles seront les prochaines étapes concernant l’approbation du permis pour CorexSolar International Ltd. La société éprouve des difficultés à obtenir les terrains nécessaires pour le développement de ce projet, qui devrait nécessiter un investissement de Rs 5 milliards.
- Des inquiétudes planent sur le personnel technique
La suspension de Mbuelo Ncetezo a créé une atmosphère d’incertitude et d’inquiétude parmi les techniciens de l’URA. Avec la nomination d’un Officer-in-Charge, certains de ces techniciens se sentent désormais sous surveillance constante, craignant une potentielle « chasse aux sorcières ». Ils estiment que toute proximité perçue avec Mbuelo Ncetezo pourrait les mettre en danger professionnellement. La situation actuelle accentue le climat de méfiance et de précarité parmi le personnel technique de l’URA.
- Silence de l’Officer-in-Charge
Lors d’un appel téléphonique visant à recueillir ses commentaires sur la suspension du CEO de l’URA, l’Officer-in-Charge a décliné toute déclaration. Il a invoqué une réglementation légale interdisant au personnel de l’URA de divulguer des informations concernant les affaires internes de l’organisation. De plus, il a fait savoir qu’il se réservait le droit d’entreprendre des actions judiciaires si nécessaire.
- Le CEO confirme sa suspension
Dans un entretien téléphonique, Mbuelo Ncetezo nous a confirmé sa suspension en tant que CEO de l’URA.
- L’Utility Regulatory Authority en bref
L’URA (Utility Regulatory Authority) est une entité qui relève du ministère de l’Énergie et des Services publics. Elle est officiellement devenue opérationnelle le 10 juin 2022. Cette organisation a pour vocation principale d’assurer la durabilité et la viabilité des services publics au sein du pays. Parmi ses missions fondamentales, on retrouve la protection des intérêts des clients et des consommateurs. De plus, l’URA s’efforce de promouvoir l’efficacité des opérations et des investissements capitaux dans le domaine des services publics. Un autre objectif clé est de favoriser la concurrence, en veillant à prévenir toute forme de pratiques déloyales ou anticoncurrentielles au sein du secteur des services publics.
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