Le Premier ministre a démarré, le mercredi 13 avril, les consultations en prévision du Budget 2016-17. Dans la matinée, il a rencontré des représentants des petits planteurs, des coopératives et des PME. Le Premier ministre et ministre des Finances a plaidé pour des demandes réalistes.
C’est dans le lunch room de l’Assemblée nationale que sir Anerood Jugnauth (SAJ) a rencontré les représentants des fédérations des petits planteurs, des coopératives et des petites et moyennes entreprises (PME). D’emblée, le Premier ministre a insisté sur les perspectives de développement et non sur les projets de l’ancien Budget qui sont en suspens. Les souhaits formulés par les fédérations reposent, eux, principalement sur des incitations fiscales et sur un meilleur climat pour les investissements.
SAJ s’est surtout appesanti sur les ressources financières limitées de l’état. « J’ai hérité d’un pays où des institutions sont en banqueroute, comme les casinos, un Air Mauritius qui était florissant, une MBC encore endettée… Maintenant nous essayons de mettre de l’ordre. Nous sommes au service de la nation. J’ai toujours été au service de la population même si elle a été ingrate envers moi en 1995 », a-t-il souligné. Il a demandé aux représentants d’être plus directs en ce qui concerne leurs propositions. Le PM a ainsi plaidé pour des mesures qui soient économiquement réalistes.
« Le mot d’ordre est la facilitation des affaires. Faites des revendications qui peuvent être appliquées et qui cadrent avec notre vision économique », a déclaré SAJ. Après avoir insisté sur l’importance des petits planteurs, des coopératives et des PME dans la démocratisation de l’économie, il a rappelé toutes les mesures qu’il a prises dans le passé pour ces catégories professionnelles.
Les représentants des fédérations ont, eux, exprimé leur satisfaction d’être entendus par un ministre des Finances. Outre des propositions sur papier adressées à SAJ, ils ont eu l’occasion d’interagir avec ce dernier et son personnel.
Aux syndicats - SAJ: «Les revendications ne pourront pas toutes être satisfaites»
Rencontrant les syndicats dans l’après-midi de mercredi, SAJ a réitéré son appel pour une collaboration de tous les partenaires sociaux pour la reconstruction du pays. « Personnellement, je n’ai aucun doute qu’un deuxième miracle économique est possible, si tout le monde se montre responsable », a-t-il fait ressortir. Il rappelle que le progrès économique dépend d’une culture de travail et de discipline. Il a demandé aux Mauriciens de se montrer patients, responsables et réalistes. Il a lancé un appel aux syndicalistes pour que leurs propositions soient réalistes et réalisables. La priorité du gouvernement, a souligné SAJ, c’est l’économie. Il a affirmé qu’il a toujours œuvré pour une amélioration des conditions de vie de la population. « Jamais un gouvernement n’a autant fait en quinze mois de pouvoir », a-t-il indiqué, en prenant l’exemple de la pension de vieillesse qui est passée à Rs 5 000. Selon lui, depuis son retour aux affaires, les Mauriciens ont bénéficié de revenus additionnels d’un montant total de Rs 14,5 milliards. Ce qui a grandement amélioré leur pouvoir d’achat. Et de citer la compensation salariale de Rs 600, le dernier rapport du Pay Research Bureau, l’eau gratuite pour certains consommateurs, le tarif réduit pour ceux utilisant moins de 65 KW d’électricité et les subsides de Rs 3 millions sur les frais d’examens du School Certificate et du Higher School Certificate. Sans compter les subsides sur le riz, la farine, le gaz ménager et une baisse des produits pétroliers. Après cette rencontre, le PM a déclaré à la presse : « On a pris note des suggestions des syndicats. On va les considérer mais, comme je l’ai dit, les revendications ne pourront pas toutes être satisfaites. Certaines prendront le temps voulu. » SAJ a laissé entendre que certaines propositions seront retenues dans le prochain Budget, avant de préciser : « Mais on doit comprendre que le gouvernement a une certaine somme pour l’exercice budgétaire. Il ne peut dépenser que cela. »Les réactions
Amar Deerpalsing, de la Fédération des PME: « Nous sommes heureux d’avoir eu le Premier ministre en tant qu’interlocuteur et ministre des Finances. Il nous a paru très vif et il nous a expliqué que le gouvernement a des moyens financiers limités. Il a expliqué qu’il n’a d’autre choix que de rehausser le niveau d’investissements. On lui a ainsi demandé de mettre en place des facilités, des incitations et des outils pour promouvoir les investissements. » Allan Driver, de l’Association of Printers: « Nous avons mis l’accent sur la formation dans le secteur de l’imprimerie. La demande de compétences qualifiées dans ce domaine est importante. Nous souhaitons la mise sur pied d’une école spécialisée pour renforcer le capital humain dans le secteur. La numérisation ouvre de nouvelles perspectives pour l’imprimerie. » Govinda Valaydoo, du Groupement Coopératives de l’Est: « Nous avons proposé de faire de la culture bio sur environ un millier d’arpents, notamment pour l’agro-transformation de l’oignon dans les régions de Belle-Mare, Palmar, Grand-Sable, entre autres. » Reaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs du secteur privé: « Certes, SAJ a dit qu’il n’a pas une grande marge de manœuvre, mais il estime que le gouvernement peut prendre des décisions pour améliorer les conditions de travail des plus démunis. » Clency Bibi, de la General Workers Federation: « Le gouvernement doit prendre des mesures pour combattre l’inégalité salariale criante. Il faut aussi soutenir ceux qui font un travail continu, comme les éboueurs ou les agents de sécurité. » Radhakrishna Sadien, de la State Employees’ Federation: « Je suis très satisfait. J’ai plaidé pour l’introduction d’un Public Service Bill, des mesures pour combattre le chômage, et pour qu’on arrête de privatiser certains services comme le gardiennage et le nettoyage. »Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !