Les fabricants de chaussures espèrent que le Budget prévoira la réintroduction de la taxe sur les chaussures importées. Ce qui permettrait d’insuffler un nouvel élan à un secteur en perte de vitesse.
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Young Bros Ltd produisait, il y a deux ans, environ 1 000 paires de chaussures par jour, ce qui représente 360 000 paires par an. Aujourd’hui, l’usine de production a dû mettre la clé sous le paillasson. Clifford Young, le directeur, dit qu’il ne peut pas faire face à la compétition exercée par les chaussures importées de Chine. « Depuis que le gouvernement a supprimé les taxes sur l’importation des chaussures, la production locale n’est plus lucrative. » Auparavant, souligne-t-il, 20 % de la production était dirigée vers La Réunion et les Seychelles. « Maintenant, nous commençons à importer de la Chine et de la Malaisie. » Du côté de Bankers Shoes, la production journalière est passée de 500 paires, il y a quelques années, à 100. C’est ce qu’indique Rajoo Permal Sinnapan, directeur de la firme. « Autrefois, il y avait une Specific Tax de Rs 125 sur chaque paire importée. Le gouvernement l’avait réduite à Rs 80. Désormais, il n’y a aucune taxe. Cela tue la production locale. »
Manque de main-d’œuvre
Dev Santchurn, directeur de Manisa, qui commercialise la marque Julien R, note, lui, une baisse de 20 % de sa production, comparée à celle d’il y a deux ans. Les coûts élevés de production et le manque de main-d’œuvre contribuent davantage à la morosité, selon nos intervenants. « Cela revient à 300 % à 400 % plus cher de produire une paire de chaussures à Maurice, qu’en Chine », indique le directeur d’AG Dustagheer Ltd. Selon lui, la consommation des Mauriciens a évolué. Avis partagé par Rajoo Permal Sinnapan. Il explique que les chaussures importées étant moins chères malgré la mauvaise gamme, elles sont prisées par les Mauriciens. Selon le directeur de Bankers Shoes, si le gouvernement veut promouvoir les produits mauriciens, il devrait maintenir la mesure actuelle sur les chaussures médicales et de protection, mais réintroduire la taxe sur certains types de chaussures, comme celles dites classiques et casual. Dev Santchurn est, lui, d’avis qu’il est impératif de limiter l’importation de chaussures, « pour soulager les producteurs locaux ».
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