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Zakkiyah Wareshallee : quand l’écoute devient vocation

Depuis toute petite, la jeune femme a la capacité d’écouter les autres.

Elle prête l’oreille aux douleurs que l’on tait, tend la main aux âmes en détresse. À 24 ans, Zakkiyah Wareshallee incarne une nouvelle génération de psychologues : engagée, empathique, profondément humaine.

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Par-delà la souffrance et la douleur, un fil d’espoir. C’est à travers ce prisme que Zakkiyah Wareshallee, 24 ans et psychologue de profession, accompagne ceux qui se battent contre leurs propres démons. Un parcours marqué par la volonté d’aider, d’écouter, de comprendre. Une histoire de dévouement, d’empathie et de profonde humanité.

Tout a commencé très jeune pour Zakkiyah Wareshallee. Une petite fille, attentive, silencieuse, observant les gens autour d’elle, tentant de comprendre ce qui les animait, ce qui les faisait sourire ou pleurer. « Depuis toute petite, je me souviens avoir eu cette capacité à écouter les autres. Pas simplement entendre, mais écouter. Chercher à comprendre les raisons de leurs gestes, de leurs réactions. Pourquoi réagissent-ils de cette manière ? Qu’est-ce qui les pousse à agir ainsi ? » raconte-t-elle. 

Ses premiers souvenirs d’enfance sont, en effet, liés à cette fascination qu’elle éprouvait envers l’humain. Une curiosité qui allait au-delà de la simple observation, qui se nourrissait d’une soif de comprendre les souffrances intérieures, souvent invisibles, mais omniprésentes. C’est là, dans ces instants d’introspection, qu’une vocation naît. Celle de devenir psychologue.

« Ils étaient nombreux ceux qui souffraient autour de moi, des amis, des membres de ma famille. Et je me suis rendu compte que, souvent, les gens n’avaient personne à qui parler, à qui confier leurs peines. C’était cela qui me poussait. Aider les autres, offrir une oreille attentive et, surtout, un espace sécurisé où chacun pourrait déposer ses fardeaux sans crainte d’être jugé », dit-elle. 

Notre travail n’est pas juste de guérir les gens, mais de leur redonner une lueur d’espoir»

Il ne s’agissait pas de devenir médecin, ni d’être simplement un « conseiller ». Zakkiyah Wareshallee désirait quelque chose de plus subtil, quelque chose de plus essentiel : devenir ce guide silencieux, ce phare, pour ceux perdus dans la tempête intérieure de leurs émotions. Un espace où chacun, en toute liberté, pouvait se retrouver avec lui-même. C’est ce qui l’a poussée à choisir ce métier.

Son parcours universitaire reflète cette ambition. Après avoir étudié au Dr Maurice Curé State College, elle obtient une bourse ICCR pour poursuivre ses études à l’Université de Pune, avant de parfaire son savoir avec un master à l’Université de Delhi. Ces années passées dans des institutions prestigieuses ont été des fondations solides sur lesquelles Zakkiyah a construit son approche psychologique. Cependant, au-delà des connaissances théoriques acquises, c’est la diversité des personnes rencontrées, les expériences vécues et les blessures humaines observées qui ont fait naître son engagement et sa philosophie en tant que praticienne.

« J’ai vite compris que, si chaque personne était unique, chaque souffrance l’était aussi. La psychologie n’est pas une science exacte, ce n’est pas une règle que l’on applique à tout le monde, de la même manière. C’est une discipline qui nécessite écoute, compréhension et ajustement constant. J’ai développé une approche éclectique, où l’écoute, le respect et la bienveillance sont au cœur de ma pratique », souligne-t-elle. 

C’est une approche humaniste, où la personne n’est pas un simple patient, mais un être humain dans toute sa complexité, qui mérite d’être traité avec dignité et respect. Un espace où l’on ne se sent pas jugé, mais écouté. Là réside la force de son travail : offrir non seulement des conseils et des stratégies pour faire face aux difficultés, mais surtout cet espace de paix intérieure, indispensable à tout processus de guérison.

En tant que psychologue, Zakkiyah Wareshallee rencontre des patients confrontés à des problèmes variés : des troubles anxieux, des dépressions, des difficultés relationnelles, des crises existentielles, souvent exacerbées par le stress de la vie moderne, où tout va trop vite. Mais, plus que tout, c’est l’impact de la pandémie de COVID-19 qu’elle déplore : un moment où l’équilibre mental du monde entier a pris un coup.

« Le COVID a chamboulé beaucoup de choses. Beaucoup de gens ne savaient même pas exactement ce qu’ils ressentaient. Ils avaient l’impression qu’il se passait quelque chose de profond en eux, mais ils ne pouvaient pas toujours le formuler. C’est une forme de mal-être diffus, qui parfois se manifeste sous forme de symptômes physiques, mais qui cache un besoin urgent d’être écouté », indique la psychologue. 

Si chaque personne est unique, chaque souffrance l’est aussi. La psychologie n’est pas une règle que l’on applique à tout le monde, de la même manière»

Les séances de thérapie, dit-elle, offrent un refuge essentiel : « Les gens viennent pour se poser, pour poser leurs fardeaux dans un lieu sécurisé. Ils n’ont pas besoin de jugements. Ils ont besoin de validation de leurs émotions. Parce que, trop souvent, nos émotions sont rejetées, niées ou ignorées par la société. »

Mais parmi toutes les rencontres marquantes qu’elle a vécues, il en est une qui lui est restée gravée, un moment particulièrement émouvant qui a renforcé son désir de poursuivre ce travail. « Je me souviens d’une mère, en 2023, qui est venue me voir à l’hôpital de Delhi. Elle avait un fils dépendant à l’alcool, et leur maison était un champ de bataille émotionnel. Elle m’a dit ceci : ‘Grâce à vous, aujourd’hui, j’ai retrouvé un peu d’espoir’. C’était un moment où elle s’est laissée aller, et moi, en l’écoutant, je me suis sentie tellement reconnaissante d’avoir pu lui offrir cet espace de réconfort. Ce n’était pas juste une réussite professionnelle, c’était un moment d’humanité pure. Cela m’a fait prendre conscience que notre travail n’est pas juste de guérir les gens, mais de leur redonner une lueur d’espoir », se remémore Zakkiyah Wareshallee.

C’est dans ce genre de moments qu’elle trouve toute la profondeur de son métier : un métier de cœur, où la douleur des autres n’est jamais une fatalité, mais un passage vers une compréhension et une guérison possible. Pour elle, être psychologue, c’est avant tout donner aux autres l’opportunité de reprendre leur place dans le monde.

Travailler avec des souffrances aussi profondes demande également une vigilance constante envers soi-même. « Il est essentiel de préserver son équilibre personnel pour ne pas se laisser envahir par la détresse des autres. Mon travail n’est pas seulement d’écouter, mais aussi de savoir poser des limites », confie la jeune femme. 

C’est là tout le paradoxe de son métier : être totalement impliquée dans le processus thérapeutique tout en sachant qu’une distance, aussi subtile soit-elle, est indispensable pour maintenir sa propre santé mentale. « Je prends du temps pour moi. J’aime dessiner des mandalas, regarder des films, voyager. Ce sont ces petits moments qui me permettent de décompresser. Parfois, l’écoute des autres peut être épuisante, alors il faut savoir s’octroyer des pauses, se reconnecter à soi-même pour mieux accompagner les autres », ajoute-t-elle.

En ce qui concerne l’avenir de la psychologie, Zakkiyah Wareshallee entrevoit une évolution vers plus d’accessibilité et de prévention. « Avec les nouvelles technologies, les consultations en ligne vont se multiplier. Cela permettra de mieux atteindre les personnes éloignées géographiquement ou même psychologiquement. Mais ce que j’espère par-dessus tout, c’est qu’on intègre davantage la psychologie dans la prévention, dans les écoles, dans les entreprises. Le plus tôt on apprend à gérer ses émotions, mieux on vit. »

Zakkiyah Wareshallee parle également de la nécessité d’une déstigmatisation accrue de la santé mentale. « Il y a encore ce cliché que celui qui consulte un psychologue est ‘fou’. Ce n’est pas vrai. Tout le monde peut avoir besoin d’aide, même sans être ‘gravement malade’. Nous devons changer cette perception et faire en sorte que la santé mentale devienne aussi importante que la santé physique », fait-elle ressortir.

A ceux qui hésitent à franchir le seuil de son cabinet, Zakkiyah Wareshallee offre un dernier conseil : « Ne laissez pas la peur vous retenir. Le plus dur, c’est de commencer. Mais une fois que vous avez franchi ce pas, vous verrez qu’il est normal de vouloir se comprendre, de vouloir guérir. Il n’y a pas de honte à consulter un psychologue. Au contraire, c’est un acte de courage. Il n’y a pas de solution magique en psychologie. Mais il y a un chemin à parcourir ensemble, un chemin vers soi-même, où chaque petite étape compte. »

Et c’est sur cette note d’espoir que Zakkiyah Wareshallee continue son travail : être un phare pour ceux qui voguent dans les ténèbres, une main tendue pour ceux qui ont perdu leur équilibre, un témoin et un accompagnateur dans le voyage de la guérison.

 

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