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Violence dans les écoles : quelles solutions ?

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Des cas d’extrême violence ont été rapportés ces derniers temps dans les écoles. Pour en parler, Priscilla Sadien, a reçu dans les studios de Radio Plus, Priya Dussain-Ramsaha, responsable du National Education Counselling Service du ministère de l’Éducation, Rattan Jhoree, Child Welfare Officer du ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille, Véronique Wan Hok Chee, psychologue. Jacques Laffitte, accompagnateur des jeunes et des parents est également intervenu au cours de l’émission.

Bullying 

En ce qui concerne le Bullying, la loi prévoit une amende jusqu’à Rs 1 million et une peine d’emprisonnement qui n’excède pas dix ans. 

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La CDU est alertée 

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Rattan Jhoree, Child Welfare Officer du ministère de l’Égalité des genres et du Bien-être de la famille

Selon la loi, tous les cas de maltraitance doivent être rapportés à la Child Development Unit (CDU), indique Rattan Jhoree. « Si le cas est connu et que la personne ne l’a pas rapporté, elle est passible d’une amende qui ne dépasse pas Rs 200 000 et d’une peine d’emprisonnement n’excédant pas cinq ans ». La CDU aide les victimes et les agresseurs. Elle a une équipe de psychologues.

Les enfants ne s’expriment pas aisément après une agression

« Avec la nouvelle loi, c’est la brigade de la famille qui assurera un suivi avec l’agresseur et sa famille. Nous travaillons avec toutes ces unités et au niveau de la CDU nous allons nous concentrer sur la victime. Par exemple, pour aider un enfant à enregistrer une déposition à la police. Nous savons que tous les enfants ne s’expriment pas aisément, encore moins après une agression. Nos psychologues vont alors préparer l’enfant à cette étape. »

La CDU compte augmenter son effectif. « Pas juste plus de recrutement, mais également plus de bureaux. » 


La prise en charge 

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priya Dussain-Ramsaha, responsable du National Education Counselling Service du ministère de l’Éducation

Selon Priya Dussain Ramsaha, l’enseignant signale les cas. « C’est lui qui remarque un changement chez l’enfant. Celui-ci est dans un coin, il ne mange pas, il ne va pas bien ou il est régulièrement absent. Les enseignants peuvent alors remplir des ‘Referal Forms’ que l’école envoie par la suite au Zone Directory. » 

Les parents doivent parler des cas de harcèlement

Toutes les écoles ont donc ce formulaire pour signaler tous les cas de harcèlement ou de bullying. « L’équipe du National Education Counselling Service (NECS) travaille de concert avec les parents et l’école pour trouver des solutions. Elle va aussi travailler avec l’enfant. Les travailleurs sociaux vont aussi faire des visites à domicile, afin de travailler avec l’enfant ».

« Au niveau du ministère, nous offrons un soutien aux enfants-agresseurs et aux enfants agressés, car ces enfants ont également besoin de soutien et qu’on travaille avec eux sur la violence. Je fais un appel aux parents. Ils doivent parler des cas de harcèlement », précise Priya Dussain Ramsaha. Trente psychologues travaillent dans les écoles et collèges dans les quatre coins de l’île. D’autres psychologues seront recrutés. Ce qui permettra un suivi plus régulier et un contact continu.


Les conséquences psychologiques sur les enfants 

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Véronique Wan Hok chee, psychologue

 

Certains enfants agressés font une dépression

Selon la psychologue Veronique Wan Hok Chee, la violence a des effets néfastes sur les enfants à vie. « Les enfants peuvent avoir des troubles du sommeil, des phobies sociales, un manque de confiance dans le milieu scolaire. Et ils ne font plus confiance aux adultes. C’est parfois parce qu’ils en ont parlé à un enseignant et que ce dernier a banalisé l’affaire. Les parents aussi n’ont peut-être rien fait. Certains ont aussi des troubles de l’anxiété et font une dépression. Ceux qui sont plus fragiles émotionnellement et développent des dépendances. Ils peuvent se tourner vers des substances et puis il y a des tendances suicidaires. »


Jacques Lafitte : « Je me méfie des statistiques » 

Jacques Lafitte est un ancien responsable d’école et un accompagnateur de jeunes et de parents. Selon lui, les chiffres ne disent pas tout. « Pour moi, la violence a toujours existé, peu importe sous quel nom elle a été classifiée. Aujourd’hui, la violence a des noms techniques et je concède que le phénomène a pris de l’ampleur. Il ne faut pas oublier que les enfants de cette génération et même certaines adultes sont nés avec un téléphone portable. Les jeunes sont une communauté et c’est pour cette raison que l’école a la responsabilité de former de manière continue la communauté. Il faut aussi avoir une formation pour les enseignants et les parents ». 

Il insiste aussi sur le fait que les accompagnateurs doivent être eux aussi bien formés. Il faut qu’ils maîtrisent la stratégie et les techniques pour mieux accompagner ces communautés. « Dans la pratique, il faut plus qu’une loi. Un cadre doit être mis en place. » Il avance que les adultes sont parfois dépassés, car ils ne connaissent pas le monde dans lequel vivent les jeunes. « Les personnes qui peuvent nous apprendre des choses sur ce monde, ce sont les jeunes eux-mêmes. Donc c’est avec eux que nous devons en parler. Nous avons énormément à apprendre d’eux. » 

Il estime aussi que la famille n’est plus ce qu’elle était. « C’est un constat. Nous ne pouvons pas revenir en arrière. Le problème n’est pas à l’école, c’est un problème importé qui vient de l’environnement de l’enfant. » Il explique que les enseignants doivent être des parents de substitution. « C’est une tactique importante à mettre sur place par le responsable de l’école qui doit communiquer cette méthode aux enseignants. »

Punition corporelle 

Le Child Welfare Officer rappelle que l’article 14 de la Children’s Act indique que toute forme de punition corporelle est interdite par la loi. « Si une personne est trouvée coupable, elle risque une amende allant jusqu’à Rs 200 000 et une peine d’emprisonnement qui ne dépasse pas cinq ans. »

 

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