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Vidéo intime sur Telegram : le cauchemar de Sarah, victime d’un mari devenu bourreau

L’époux de Sarah aurait posté une vidéo d’un moment intime entre eux sur Telegram à son insu.

Elle croyait avoir trouvé l’amour. Trois ans plus tard, Sarah se bat pour survivre à l’enfer conjugal, entre coups, humiliation publique et trahison.

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Ils s’étaient dit « oui » pour la vie. Deux ans plus tard, Sarah (prénom d’emprunt) tente de se reconstruire après avoir vécu l’enfer. À seulement 23 ans, elle affirme avoir subi des violences conjugales extrêmes, doublées d’une trahison ultime : la diffusion d’une vidéo intime sur Telegram, à son insu. Une humiliation publique, gravée à jamais.

Le 5 juillet 2022, Sarah épouse un ingénieur en informatique de 31 ans, domicilié dans les hautes Plaines-Wilhems. Mais le conte de fées vire rapidement au cauchemar. Dans sa plainte déposée à la police d’Abercrombie ce lundi 28 juillet, la jeune femme décrit un quotidien fait de coups, de menaces et d’un contrôle permanent : « Il me frappait au visage, à la tête, il confisquait mon téléphone, m’interdisait de parler à ma famille. Il me brûlait avec des mégots de cigarettes. Il m’étranglait et me battait. Il m’a dit que si je parlais, il me casserait la figure… »

En juin 2025, Sarah aurait été rouée de coups, étranglée, projetée sur le lit. Et pourtant, elle n’a rien dit. Par peur. Par espoir. « Je pensais qu’il allait changer… » a-t-elle confié aux policiers. Comme beaucoup, elle a préféré le silence à l’abandon.

Puis vient le choc. Le 24 juillet, son père découvre une vidéo sur Telegram. On y voit Sarah, nue, filmée sans son consentement lors d’un rapport sexuel avec son époux. La scène se déroule dans leur chambre conjugale, en 2024. Le sol se dérobe sous les pieds de Sarah. Le sentiment de trahison est total. La police est à la recherche du conjoint de Sarah. La jeune femme, malgré la honte et la peur, a demandé à être examinée par un médecin. Elle veut que justice soit rendue. Elle n’est plus seule : sa famille la soutient, et les institutions sont mobilisées.

La montée inquiétante du revenge porn à Maurice

Le revenge porn – ou pornodivulgation non consentie – s’installe, discrètement mais fermement, dans notre société. Les auteurs agissent souvent dans l’ombre, filmant à l’insu de leur partenaire, gardant les images comme moyen de pression, avant de les diffuser en cas de rupture.

L’an dernier, l’affaire Al Madani avait déjà secoué l’opinion publique : plusieurs femmes avaient été victimes de menaces et de chantage via des vidéos compromettantes. D’autres plaintes ont suivi, révélant un schéma de manipulation et d’abus devenu tristement banal. Les cas de revenge porn explosent à Maurice, en grande partie à cause de la banalisation des plateformes chiffrées comme Telegram. Les coupables, dissimulés derrière l’anonymat numérique, pensent agir sans conséquences. 

Pourtant, les dégâts sont bien réels : isolement, détresse psychologique, voire pensées suicidaires. Face à cette montée inquiétante, le ministère de l’Égalité des Genres travaille à renforcer l’accompagnement des victimes : soutien psychologique, assistance légale, encadrement personnalisé. La ligne d’urgence 139 reste un outil vital car elle est confidentielle et accessible. Mais les moyens légaux peinent à suivre. 

La loi actuelle, via l’ICT Act, prévoit des sanctions, jugées souvent trop légères. Un projet d’amendement est en discussion pour durcir les peines liées à la cyberviolence et au revenge porn. 

 

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