Pendant deux décennies, les ondes ont été rythmées par des émissions divertissantes et une programmation musicale éclectique. Vingt ans après sa création, Radio Plus connaît un nouveau souffle avec la « radiovision ». Venen Coolen, directeur d’antenne de Radio Plus, se confie.
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2002-2022. Comment est-ce que Radio Plus a accompagné le quotidien des Mauriciens pendant 20 ans ?
Radio Plus a démarré le samedi 13 avril 2002. Nous nous étions fixé pour mission de devenir la voix du peuple, la voix des sans-voix. Grâce à notre programmation dynamique, nous avons réussi à révolutionner le monde de la radio. Nous sommes venus avec une programmation différente et nouvelle : des jeux, des canulars, des émissions pour informer, entre autres. Nous avons brisé les codes et chamboulé le monde de la radio avec une programmation musicale proposant des chansons orientales le matin alors que les autres diffusaient uniquement des chansons locales et occidentales dans cette tranche horaire.
Puis, après quelques années, avec l’arrivée du digital et de la « radiovision », nous avons dû repenser nos émissions afin de les rendre plus visuelles. Aujourd’hui, nous continuons sur la même lancée, avec la même ténacité qu’il y a 20 ans. Durant deux décennies, nous n’avons jamais hésité à modifier notre programmation pour l’adapter aux événements de l’actualité : un problème social, un cyclone, le décès d’une personnalité ou encore la pandémie de Covid-19.
C’est une évolution constante et nous rebondissons face à la demande des auditeurs.
Les Mauriciens ont envie de regarder ce qu’ils veulent quand ils veulent.»
Vous avez choisi de célébrer sobrement ce vingtième anniversaire ? Pourquoi ?
Nous avons décidé de ne pas faire de grande célébration, d’abord à cause des restrictions sanitaires, mais aussi parce que plusieurs communautés observent le carême en ce moment. Ainsi, nous misons sur une activité sociale en faisant une collecte de sang sur le parking de nos locaux, situés rue Labourdonnais à Port-Louis. C’est une façon pour Radio Plus de contribuer au bien-être de la population et de sensibiliser les Mauriciens à leur santé.
Le concept de « radiovision » a révolutionné l’univers des médias à Maurice. Parlez-nous de cette évolution pour Radio Plus ?
En 2010, nous avions fait un premier essai de « radiovision » avec Mauritius Telecom, alors Cellplus, en installant dans notre studio deux caméras qui tournaient 24 heures sur 24. Mais le débit d’internet n’a pas permis au projet d’aboutir. Idem pour notre deuxième tentative, en 2012, avec un débat sur l’indépendance de Maurice dans notre studio à Trianon. Toutefois, la demande pour la « radiovision » grandissait. Nous avons réagi avec les moyens du bord et nous avons été parmi les premiers à le faire.
Les gens voulaient « consommer » la radio autrement et nous avons saisi l’occasion pour entrer dans le monde digital. Par ailleurs, la façon de « consommer » la télévision a aussi changé. Les Mauriciens ont envie de regarder ce qu’ils veulent quand ils veulent. Toutes nos émissions sont en podcast. Rien qu’en 2022, nous avons lancé une dizaine d’émissions, dont certaines inédites, qui ont été des succès jusqu’ici : je pense notamment à nos émissions de téléréalité de 2012 et 2019 ou encore à la dernière en date, « Le couple presque parfait », regardée par des milliers de personnes contre toute attente.
Radio Plus est une des seules radios à changer sa grille et ses jingles chaque année.»
Ces deux dernières années ont été marquées par la pandémie. De quelle façon Radio Plus a-t-elle joué un rôle important dans la vie des auditeurs durant les deux confinements ?
Pendant la pandémie, les gens avaient des craintes, nous nous devions d’être là pour les rassurer. Encore une fois, nous avons su rebondir et modifier notre programmation avec des rubriques instructives, informatives et pédagogiques, des émissions comme Xplik Ou Ka qui duraient quatre heures afin de répondre aux besoins des Mauriciens, mais aussi une programmation musicale plus détendue. Nous avons agi comme passerelle entre les auditeurs et les autorités. Nous avons même permis aux membres de la diaspora, ne pouvant pas célébrer la fête des mères, d’offrir des cadeaux à leurs mamans. Nous proposions aussi une rubrique pour applaudir les frontliners.
En tant que radio numéro un de Maurice, comment avez-vous su vous positionner au fil des années pour rester leader ?
Être leader est une chose, rester leader en est une autre. C’est un travail permanent. Notre programmation nous a permis de fidéliser nos auditeurs. Nous sommes entrés dans la vie des Mauriciens, dans leur quotidien, en les accompagnant à différents moments de leur journée. Pour cela, nous avons travaillé nuit et jour. Nous avons des animateurs formidables qui font preuve de créativité. D’ailleurs, Radio Plus est une des seules radios à changer sa grille et ses jingles chaque année. Nos journalistes et animateurs ont créé une proximité avec le public. Aujourd’hui, nos auditeurs sont des membres de notre famille.
Pendant la pandémie, nous avons agi comme passerelle entre les auditeurs et les autorités.»
Quels sont les projets de Radio Plus à court et long terme ?
Nous entrons de plain-pied dans l’univers digital. Nous avons démarré l’année avec plusieurs émissions : des jeux, des émissions de divertissement et des émissions d’information. Pour le moment, ce sont encore des projets car il est important pour nous de nous adapter à la demande du public. Mais jusqu’ici, nous ne sommes pas déçus. Nous avons relevé le défi de faire des concerts gratuits en ligne et permis à des artistes et boîtes d’événementiel de travailler en pleine période de crise sanitaire. L’émission que vous avez pu découvrir pour la Saint-Valentin n’est qu’un avant-goût de ce qui vous attend. De belles surprises sont encore à venir. Ekout ou pou tande, gete ou pou trouve !
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