Fareed Aumeer Emamally, un enseignant de 53 ans, fait l’objet d’une enquête pour pédopornographie depuis le jeudi 25 août. Deux de ses élèves l’accusent de leur avoir montré des images à caractère pornographique. Le père de l’une des deux filles revient sur cette expérience traumatisante.
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Les parents de deux filles âgées de 9 et 10 ans sont sous le choc. Ils ne s’attendaient pas à ce que leur enseignant devienne un danger pour elles. « Il disait toujours que ma fille et sa copine étaient ses élèves préférées. Pa ti kone ki ena deryer so latet », confie Nishal (prénom d’emprunt)qui s’est séparé de son épouse depuis quelque temps.
« Ma fille, qui a 10 ans, vit avec sa maman, mais je suis présent pour elle », précise ce chauffeur de profession. Il dit qu’il avait remarqué un changement dans l’attitude de sa fille sans en comprendre l’origine.
Ensuite, quand il a pris connaissance des agissements de l’instituteur, il est allé le voir le lendemain, mais il a préféré garder le silence, car il bouillonnait de colère. « Sa zour-la mo ti al zwen profeser-la. sa leta ki mo ti ete-la, mo pa ti vinn pou koze mem mwa », lance-t-il.
Profeser la dir mwa li aksepte so tor, tegn sa zafer lamem»
Cette affaire, qui a débuté avant les vacances du deuxième trimestre, s’est déroulée dans une école primaire de l’Ouest du pays. Toutefois, les deux filles ne se souviennent pas de la date et de l’heure précise. Nishal revient sur le récit fait par sa fille. « Sa copine et elle s’assoient ensemble et leur pupitre se trouve au premier rang, tout près de leur instituteur. Un jour, il a pris son téléphone, puis il les a appelées en disant si zot pou get enn zafer. Elles ont répondu par l’affirmative et il leur a demandé de venir près de son bureau. Mo tifi dir mwa linn koumans montre zot bann foto misie e madam touni. Li ti pe avans avans bann foto-la ziska ki enn video an tikomik enn madam ek enn misie touni pe gagn relasion inn paret », soutient le père, tout bouleversé.
Les deux filles n’ont pas parlé de l’incident à leur entourage. Toutefois, selon Nishal, sa femme avait remarqué que son enfant n’était plus la même. « Li ti inpe tris ek trankil. Pa so labitid sa. Sa lepok-la, mo ti pe travay bokou. Mo ti panse akoz mo pa ase prezan pou li », dit-il.
Au début du troisième trimestre, une psychologue est venue à l’école. « Je pense que c’est à la suite de cette visite que mon enfant a eu le courage de dénoncer l’enseignant. Le mardi 23 août, après les heures de classe, elle a tout raconté à sa tante maternelle et à son cousin sur le chemin de la maison. Sa mère m’a tout de suite informé de la situation », relate le père de famille.
C’est alors qu’il a décidé d’aller à la rencontre de Fareed Aumeer Emamally dès le lendemain. « Profeser la dir mwa li aksepte so tor, tegn sa zafer lamem. Li dir mwa pa al dan biro, fini sa lamem. Me mo pa kapav les sa pase », fait ressortir Nishal.
Les parents des deux victimes ont informé l’administration de l’école, ainsi que la police. Les deux enfants ont déjà été examinées par un psychologue du ministère de l’Égalité des genres et du bien-être de la famille.
L’enquête se poursuit.
Fareed Emamally rejette catégoriquement toutes les allégations
Le jeudi 25 août, l’enseignant a été arrêté par les hommes de l’inspecteur Thandrayen du Field Intelligence Office (FIO), sous la supervision de l’ASP Seebaluck de la brigade criminelle de Petite-Rivière. Traduit devant le tribunal de Bambous vendredi après-midi, il a été reconduit en cellule policière, après l’objection de sa remise en liberté sous caution. Représenté par Me Ilshad Munsoor, il rejette catégoriquement toutes les allégations formulées contre lui.
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