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Transport en commun : un déficit de 3 000 autobus sur nos routes

Les opérateurs se contentent actuellement de remplacer les vieux véhicules.

Le transport en commun routier connaît une demande croissante. Pour y répondre, il faudrait 3 000 autobus supplémentaires en circulation. Cependant, dans un contexte économique difficile, les opérateurs du secteur disent ne pas être en mesure d’augmenter leur flotte pour le moment.

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Selon les estimations de la National Land Transport Authority (NLTA), les entreprises de transport en commun routier se montrent réticentes à augmenter leurs flottes d’autobus. « C’est vrai qu’on voit de plus en plus d’autobus flambant neufs sur nos routes, parce qu’il y a un renouvellement, mais les opérateurs n’augmentent pas leur nombre d’autobus. Ils se contentent de remplacer les vieux véhicules par de nouveaux alors que la demande pour le transport en autobus a augmenté au fil des années », indique une source autorisée à la NLTA. 

« Pour répondre à la demande croissante en assurant un service fiable, il faudrait 3 000 autobus supplémentaires en circulation. Or, on nous sort toujours le même argument pour justifier cette incapacité à augmenter le nombre d’autobus. Le manque de moyens financiers revient constamment sur le tapis », poursuit ce haut cadre de l’organisme régulateur. 

Il ne manque pas de mettre en avant que le gouvernement accorde un soutien financier considérable aux opérateurs du secteur, sous la forme de subventions pour le transport gratuit de certaines catégories d’usagers, pour l’acquisition de véhicules électriques mais aussi pour absorber les augmentations du prix du carburant. « Ces aides se comptent en milliards de roupies. C’est regrettable qu’il n’y ait aucun effort en contrepartie », déplore-t-il. 

On apprend, par ailleurs, que de nouvelles compagnies ont émis le souhait d’opérer dans le secteur mais qu’elles se heurtent à une forte résistance de certains opérateurs existants. « Il y a eu des injonctions de justice ainsi que d’autres contestations musclées pour barrer la route à de nouveaux acteurs », confie-t-on à la NLTA. 

Swaley Ramjane, Managing Director d’United Bus Service, avance que l’acquisition d’autobus n’est pas aussi simple. « Il faut contextualiser. La crise de la Covid-19, qui a mené à deux périodes de confinement et à la distanciation physique imposée dans les autobus, a énormément impacté nos revenus. » Selon lui, on ne peut occulter le paradoxe qui touche le secteur. « Nous sommes sévèrement affectés par l’entrée en opération du métro, mais en même temps, la demande pour les autobus continue de croître. Comme le métro est un sacré coup pour nos recettes, il nous a jusqu’ici été difficile de trouver le financement nécessaire pour augmenter la flotte. Nous sommes uniquement en mesure de remplacer », explique-t-il.

Sunil Jeewoonarain, secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation, aborde une autre contrainte. « Les meilleures qualités d’autobus proviennent du Japon. Sauf que depuis que nous sommes légalement obligés d’acheter des autobus ‘semi low floor’, nous avons dû nous rabattre sur la Chine, car nous devons débourser quelque Rs 7 millions pour les marques japonaises alors que les marques chinoises coûtent environ Rs 4 millions. Le souci, c’est que les autobus ‘semi low floor’ importés de Chine sont de mauvaise qualité et ont souvent des pannes mécaniques. Il y a donc beaucoup d’hésitation pour acheter ces autobus. Nous préférons acquérir le strict minimum. De ce fait, nous n’augmentons pas le nombre d’autobus. » 

Il estime que la solution serait d’amender la loi afin d’autoriser l’achat d’autobus japonais de seconde main. « Nous avons fait des demandes en ce sens auprès du ministère car les autobus de seconde main du Japon sont meilleur marché », précise-t-il.

 

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