Une année remplie de défis. C’est ainsi que le conseil d’administration qu’envisage la nouvelle année. Au moins deux projets importants sont à l’agenda : une restructuration en profondeur de la Cargo Handling Corporation et l’acquisition de nouveaux portiques.
Des investissements estimés à entre Rs 3 milliards et Rs 4 milliards, étalées sur cinq seront nécessaires pour la concrétisation de ces deux projets qui vise à moderniser la Cargo Handling Corporation (CHC). C’est ce qu’a annoncé au Défi Plus le chairman de la CHC, Sanjeeven Permall. Il affirme qu’un Business Plan a été élaboré en ce sens, lequel est en passe d’être complété. « La finalisation du Business Plan sera une de nos priorités dès janvier 2021. De grands défis nous attendent pour 2021 », dit-il. Pour ce qui est du financement, notre interlocuteur indique que le soutien des bailleurs de fonds, notamment des institutions internationales, devra être sollicité.
Restructuration
L’objectif est simple : améliorer les services à travers plus d’efficience et de productivité. Le chairman est catégorique, si Maurice souhaite atteindre son objectif de « preferred maritime gateway » de l’océan Indien, les employés devront retrousser leurs manches et faire plus d’efforts. Une restructuration aussi rendue nécessaire, dit-il, après l’avènement de la Covid-19.
Cette restructuration devrait toucher tous les départements, à en croire Sanjeeven Permall. « Certains départements, par exemple, pourront être appelés à fusionner pendant que d’autres devront phase out progressivement. Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de licenciement, bien évidemment », rassure le chairman de la CHC, soulignant que le plan fait en sorte que personne ne devient redundant. « Des employés seront redéployés pour contribuer à apporter plus d’efficience dans les opérations », dit-il.
D’ailleurs, précise Sanjeeven Permall, l’élaboration de ce plan se fait en consultation avec des représentants syndicaux de la CHC. « Nous avons noté une volonté des syndicats de collaborer et trouver des solutions pour une bonne réforme de la CHC qui devra assurer la pérennité de celle-ci pour les 25 années à venir », dit-il.
Cette restructuration est d’autant plus importante, soutient Sanjeeven Permall, qu’elle permettra par la même occasion à la CHC de répondre à ses engagements pris auprès des bailleurs de fonds. À l’instar de l’Agence Française de Développement (AFD) qui avait financé l’acquisition de nouveaux équipements et qui demande, en contrepartie, une réduction de la masse salariale qui représente actuellement 67 % du chiffre d’affaires de la CHC à environ 50 %.
Renouvellement des portiques
L’autre projet majeur de ce plan consiste justement à acquérir de nouveaux équipements. Il est ainsi prévu que la CHC remplacera certains des portiques qui ont fait leur temps. Il s’agit des gigantesques grues utilisées pour transférer, à terre, les conteneurs se trouvant sur des bateaux. La CHC devrait faire l’acquisition d’au moins quatre nouveaux portiques. « Sujet aux développements infrastructurels que devrait vraisemblablement connaître notre port, le nombre de nouveaux portiques pourra être revu à la hausse », indique Sanjeeven Permall.
Dans le sillage de ce renouvellement de portiques, la CHC devrait, en parallèle, acquérir d’autres équipements complémentaires, notamment des Rubber Tyre Gantry (RTG) qui assurent le mouvement des conteneurs une fois sur le quai, mais aussi des tractor/trailer.
Formations
Pour certains postes, la CHC envisage de dispenser des formations de remise à niveau aux employés. Parallèlement, de nouveaux employés seront formés à divers postes. Une école de formation devrait ainsi voir le jour.
2020 : une année plutôt bonne
La CHC considère avoir terminé 2020 sur une bonne note. Elle met en avant une profitabilité, bien que 50 % moindre que l’année précédente, un gain dans la productivité, mais surtout, un nombre croissant de navires choisissant Port-Louis pour le transbordement.
- Profitabilité. Malgré une baisse dans ses revenus, attribués à une baisse des activités durant la pandémie, la CHC a terminé l’année financière 2019-2020 avec des profits.
- Productivité. Le nombre de mouvements de conteneurs par semaine est passé à 12 000 contre 9 000 à pareille époque en 2019, soit 3 000 mouvements de plus.
- Recrutement. Quelque 300 employés contractuels, soit des General Purpose Workers ont été embauchés ou confirmés à leur poste sous de meilleures conditions. Ils ont obtenu une hausse de leur salaire de base d’au moins 30 %. Sans compter les nombreuses allocations.
- Scanning. Suivant des représentations de l’association des camionneurs, la CHC se charge désormais elle-même de transporter les conteneurs pour y être scannés par le service de douane. Avec un processus fluidifié, le temps d’attente pour les camionneurs est passé d’une moyenne de 3 heures à 15 minutes.
- Relations industrielles. La CHC parle d’une meilleure relation à travers une étroite collaboration entre la direction et les employés malgré certaines divergences.
- Drogue. La sécurité dans l’enceinte portuaire a été renforcée. La direction parle d’une meilleure collaboration avec les forces de l’ordre et les services de douanes. Ce qui aurait permis d’effectuer des saisies de drogues. Des employés de la CHC étaient impliqués dans ce trafic. Si plusieurs ont déjà été mis à la porte, d’autres sont suspendus le temps que la cour décide de leur sort.
Davantage de navires à Port-Louis
Le nombre de navires transportant des conteneurs vers Port-Louis a augmenté. C’est ce qu’affirme Sanjeeven Permall. « Non seulement nous voyons un retour de certains navires qui durant le confinement étaient partis ailleurs, mais nous accueillons aussi des navires qui, dans le passé, ne venaient pas chez nous », déclare le chairman que se réjouit que la CHC fait ainsi taire certaines rumeurs entourant la performance du port. « Nos clients, soit les compagnies de ligne maritime, ont su maintenir leur confiance en nous malgré l’hystérie de certains à l’effet que certaines compagnies maritime délaissaient de manière définitive le port de Port-Louis. D’autres disaient que les commerçants allaient se retrouver sans marchandises pour les fêtes de fin d’année, évoquant la pénurie de certains produits », déplore-t-il.
Pour étayer ses dires, Sanjeeven Permall indique qu’au cours de ces deux derniers mois, aucun navire n’a « omit » Port-Louis pour cause d’engorgement ou « skip » pour aller ailleurs, n’ayant pas obtenu l’autorisation d’amarrer. Le chairman attribue cela à une bonne gestion et à une amélioration dans la productivité des employés.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !