Tensions Inde-Pakistan : les importateurs mauriciens suivent la situation de près

Les tensions entre l’Inde et le Pakistan inquiètent les importateurs mauriciens. Car Maurice importe une grande partie de son riz de ces deux pays, entre autres aliments. 

Mercredi 7 mai, l’Inde et le Pakistan se sont mutuellement bombardés,faisant au moins 26 morts côté pakistanais et huit morts côté indien, «marquant la confrontation militaire la plus grave entre les deux pays depuis deux décennies », rapporte la presse étrangère. Cette escalade fait suite à l’attaque du 22 avril, au Cachemire indien, où des assaillants armés ont tué 26 hommes. Depuis cet incident, les tensions entre ces deux pays rivaux, depuis leur partition en 1947, sont montées en flèche.

À Maurice, ces tensions ne laissent pas indifférents. « Nous suivons la situation de près », explique un gros importateur. Aatish Purmanund, directeur de Trade Hub Limited, soutient que, pour le moment, il n’y a pas d’impact sur les importations, puisque ce sont surtout le Cachemire et ses environs qui sont affectés. « Toutefois, si les tensions se prolongent ou si, par exemple, d’autres régions ou des points stratégiques comme le port de Mundra sont bombardés, il pourrait y avoir des conséquences sur l’approvisionnement. Espérons que nous n’en arriverons pas là, mais dans un tel cas de figure, nous allons devoir trouver des solutions », explique Aatish Purmanund. Surtout, poursuit-il, que Maurice importe environ 80 % de son riz basmati de l’Inde et 20 % du Pakistan.

Dawood Jhurry, directeur de Succession Dawood Jhurry & Co Ltd, qui importe du riz et d’autres produits alimentaires en provenance de l’Inde et du Pakistan, a pu discuter avec ses fournisseurs mercredi. Ces derniers lui ont assuré qu’il n’y avait pas d’inquiétudes à avoir car leurs régions ne sont pas touchées par les bombardements. « Espérons que rien de grave n’arrive ! Dans tous les cas de figure, ce ne sera à l’avantage de personne », avance Dawood Jhurry.

Un autre importateur y va aussi de son commentaire. « Il est encore trop tôt pour se prononcer, mais certains fournisseurs en Inde et au Pakistan avec qui j’ai parlé ont eu des instructions d’éteindre les lumières la nuit. Certaines des usines qui fonctionnent 24h/24 ne vont donc pas produire la nuit. Ce qui risque d’entraîner des retards dans la production et l’approvisionnement », appréhende-t-il.

Dawood Jhurry se montre, cependant, rassurant. « Pour ce qui est de la directive d’éteindre les lumières la nuit, elle concerne spécifiquement le Cachemire et ses alentours. Nos fournisseurs ne sont pas concernés », fait-il ressortir.