Législatives 2019

Taux de participation - Jocelyn Chan Low : «Les gens ne font plus confiance aux institutions»

Jocelyn Chan Low. Jocelyn Chan Low.

Le taux d’abstention est un sujet qui revient sur le tapis après la journée de vote de jeudi. Pour plus d’un, c’est un élément à ne pas négliger. Le fait que de nombreux Mauriciens n’ont pu accomplir leur droit civique est aussi à déplorer. 

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L’observateur et membre de Think Mauritius, Faisal Jeerooburkhan, soutient que « le taux d’abstention est inquiétant ». Et que c’est quelque chose à ne pas prendre à la légère. « Le taux tourne autour de 23 %. », indique-t-il.

Faisal Jeerooburkhan affirme qu’il faut se demander pourquoi autant de personnes ne se rendent pas aux urnes. « Il faut savoir si c’est démocratiquement valable si une bonne partie de la population ne vote pas », lance notre interlocuteur.

« Le taux d’abstention sera au détriment du gouvernement sortant ». Propos de l’observateur politique Penny Hack. Après un démarrage lent dans l’exercice de vote et une accélération sur le nombre de votants à la mi-journée, il pensait que le taux de participation allait atteindre 80 % si la tendance se maintenait. Mais tel n’a pas été le cas. Cependant, selon les divers avis et estimations, le verdict des urnes demeure incertain même s’il est d’avis que ceux qui ont voté l’ont fait pour sanctionner le gouvernement sortant. « Mais cela reste à voir », souligne-t-il. 

Il regrette aussi que nombreux sont ceux qui n’ont pu accomplir leur devoir civique : « C’est chagrinant ».

 Pour lui, « il doit y avoir eu négligence quelque part de la part des officiers chargés de l’exercice de recensement des électeurs » même s’il est aussi d’avis que « les torts sont partagés » et que « chaque électeur aurait dû s’assurer que son nom figurait bien sur le registre électoral ». Pour lui, si le résultat des urnes est serré, cela peut avoir une incidence. Il anticipe des contestations tant de la part des candidats eux-mêmes que des électeurs. Un avis que partage l’historien Jocelyn Chan Low. 

Selon l’historien, le fait que les noms de nombreux électeurs ne figurent plus sur la liste électorale est « grave ». Et « le paradoxe est qu’il y a un fort taux d’abstention comme en 2014, alors que ceux qui voulaient voter n’ont pu le faire ». Pour lui, « c’est un signe que les gens ne croient plus en la politique et les institutions ». 

« Cette situation est grave et c’est un danger pour la démocratie. Selon un sondage effectué en 2017 seulement 45 % disaient qu’ils avaient confiance en l’Electoral Supervisory Commission, cette confiance a dû être ébranlée davantage », dit-il. 

Pour Jocelyn Chan Low, la fait qu’un nom ne figure plus sur la liste électorale est « une suppression de vote ». Il ajoute qu’avec le taux d’abstention, « l’issue du résultat demeure incertaine » d’autant que trois blocs se sont affrontés. « Qui va en profiter ? Cela va être au détriment de qui ? Difficile à dire », poursuit-il. 

« Cette situation va faire mauvaise presse sur le plan international », ajoute Jocelyn Chan Low. Pour lui, il faut réfléchir à tête reposée ce qui a bien pu se passer pour comprendre comment plusieurs noms de votants ne figurent plus sur la liste de la commission électorale. Pour lui, « le système de recensement des électeurs est archaïque » et il faut y mettre bon ordre. « Il faut savoir dans quelles circonstances ces noms ont été enlevés de la liste et les personnes auraient être informées de cela », dit-il. 

 

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