Shaheen : «Mon frère se faisait une joie de devenir oncle» 

Fils unique de la famille, il adorait ses proches, notamment ses deux grandes sœurs. À l’annonce de la grossesse de sa sœur aînée, Hussein Jafferally était tout excité. Mais le bébé à naître ne connaîtra jamais son oncle…

Fils unique de la famille, Hussein Jafferally se faisait une joie de devenir oncle. Sa grande sœur Shazia, âgée de 28 ans, est enceinte de neuf mois de son premier enfant. Elle est actuellement admise à l’hôpital. Mais ce petit être, l’adolescent de 17 ans ne le tiendra jamais dans ses bras. Victime d’un terrible accident de motocyclette le 26 janvier dernier, l’habitant de Vallée-Pitot est décédé le 29 janvier. Avec lui sont partis tous ses rêves et aspirations.

Shaheen, 25 ans, et Shazia sont les grandes sœurs de Hussein Jafferally. Elles sont très affectées par la perte de leur jeune frère. Shaheen se remémore les derniers moments passés en famille. « C’était le jour de mon mariage, le 27 mars de l’année dernière. Nous étions tous présents et Hussein était tout heureux. Nous étions également tous réunis pour ses 17 ans, le 6 juillet », dit la jeune femme. Des moments de partage en famille qu’Hussein chérissait. « Li ti kontan kan nou ensam. » 
Frère et sœurs étaient très proches. Shazia confie que les blagues et autres mimiques de Hussein lui manquent. Wyda, la mère de famille, confirme que ce dernier « ti bien kontan takinn so bann ser ».

À l’annonce de la grossesse de Shazia, Hussein était heureux et tout excité. « Fode get Hussein, li ti extra kontan pou vinn tonton. Li dir li pou aste enn sofa pou zanfan. Li kapav vey li », ajoute sa sœur cadette. 

Après la mort de Hussein, sa sœur aînée, effondrée par ce drame, a eu des complications de santé. « Tout ce qui s’est passé nous a beaucoup bouleversés. Ma sœur a été très affectée. Jeudi, nous avons dû la conduire à l’hôpital. Linn strese, ti bebe inn vire. Li ti sipoze gagn bebe mem la, me la kapav pou bizin fer enn sezarienn », relate tristement Shaheen. 

Malgré son jeune âge, Hussein avait pensé à tout. Il était très engagé au niveau de sa communauté. Il y a quelques années, il avait rejoint l’Al Hudaibiyyah Funeral and Islamic centre, une association active dans la localité. Engagé socialement, le centre organise des funérailles et distribue également de la nourriture aux gens nécessiteux, entre autres activités. Hussein, après ses heures de travail comme vendeur de pains au kebab, se rendait sur place pour apporter son aide. 

« Mon fils était un jeune très actif. Avec son travail, ses engagements dans le centre et les rencontres de football, il rentrait à la maison le soir », explique sa maman. Il lui avait acheté un oiseau. « Li donn mwa zwazo. Li dir mwa, ‘Ma pran sa pou twa kan mo pa la’ », confie avec émotion Wyda Bye Jafferally. 

Il y a un mois environ, le jeune homme avait acheté une motocyclette. Acquisition que ses proches ne voyaient pas d’un bon œil. « Nou finn dir li pa bizin pran sa motosiklet-la. Me enn kamarad inn dir li aste », regrettent ces derniers. 

Le 26 janvier dernier, Hussein s’était rendu au travail à Port-Louis. Par la suite, il avait reçu un appel. « Enn lot kamarad pe dir vinn pran li. Mo garson pann refize. Linn resorti pou al pran so kamarad », indique Wyda Bye Jafferally. C’est en route que le malheur a frappé. Le jeune homme a été fauché à la croisée des rues Labourdonnais et Pope Hennessy par un autobus. Grièvement blessé, il a été conduit à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. 

« Pandan 30 minit linn res lor sime. Ziska ler pa kone kouma sa inn arive », lâche Parvez, son père. L’adolescent a été admis à l’unité des soins intensifs, avant de succomber trois jours plus tard. Désormais, sa famille se raccroche aux souvenirs de cet être tant aimé, qui avait tout l’avenir devant lui.