[Blog] De la turbulence politique à la réalité aérienne : l'heure des faits

Dans un pays où les mots prennent souvent le pas sur les faits, il est temps de rappeler qu'en aviation - comme en gouvernance - la précision n'est pas une option. La moindre approximation se paie cher, qu'il s’agisse d'un plan de vol ou d'une politique publique.

Par Arnaud Vacher, Responsable Communication d'En Avant Moris

Alors que certains débats récents ramènent la gestion du transport aérien à des querelles personnelles, il est utile de remettre un peu de rigueur dans le cockpit. L'aérien mauricien sort d'une zone de fortes turbulences : pandémie, administration volontaire, restructuration financière, redéfinition de la flotte et des dessertes. Revenir à la profitabilité après près d'une décennie de pertes ne relève pas du hasard. C'est le fruit d'un travail collectif, exigeant, souvent ingrat, mais fondé sur des choix cohérents et une gouvernance resserrée.

Ces progrès ne signifient pas que tout est parfait - loin de là. Le secteur reste exposé à de nombreux défis : flambée du prix du carburant, dépendance touristique, concurrence régionale, modernisation des infrastructures, ou encore développement du fret et de la connectivité régionale. Mais il faut savoir reconnaître les avancées lorsqu'elles sont tangibles, au lieu de les caricaturer pour marquer des points politiques.

C'est ici que le discours public doit se montrer à la hauteur. Le rôle d'un responsable politique n'est pas d'alimenter la confusion, mais d'élever le débat. Les attaques gratuites ou les insinuations sur des bilans encore sous audit n'apportent rien à la compréhension du secteur. On ne gère pas une compagnie aérienne comme on anime un meeting : les faits ne se manipulent pas, ils s'assument.

L'aviation repose sur la rigueur et la prévisibilité. Le populisme carbure aux bas instincts et à l'émotion de l'instant. Or, confondre les deux est une grave erreur de pilotage. Ce n'est pas en transformant un sujet économique et stratégique en tribune personnelle qu'on aidera Maurice à avancer.

Reconnaître la valeur de ceux qui travaillent à reconstruire une compagnie nationale, ce n'est pas choisir un camp : c'est faire preuve de bon sens. Car derrière ces efforts, il y a des milliers de familles, des emplois directs et indirects, des filières entières - tourisme, fret, hôtellerie, transport terrestre, maintenance - qui dépendent de la stabilité de ce secteur.

Chez En Avant Moris, nous avons toujours défendu une approche fondée sur la compétence, la transparence et la cohérence. Nous refusons les amalgames et les raccourcis faciles. Les débats doivent être nourris de données, d'expertise et de résultats - pas d'émotions ni de calculs personnels.

Le ciel mauricien a besoin de pilotes concentrés, pas de passagers bruyants.

L'histoire retiendra ceux qui auront su tenir le cap - calmement, efficacement et avec responsabilité.