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Secteur en crise - Mahen Seeruttun : «L’industrie cannière fait face à une situation précaire»

Canne Le gouvernement a fait appel à la Banque mondiale pour une étude sur le secteur sucre.
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Que le secteur sucre aille mal n’est pas un secret. Mais, qu’il pourrait continuer à s’enfoncer, c’est autre chose. Cette fois, c’est le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun qui lui prédit un avenir sombre.

« L’industrie cannière fait face à une situation précaire, si on tient compte de la chute drastique du prix du sucre », estime le ministre de l’Agro-industrie dans une réponse écrite soumise en fin de semaine dernière à l’Assemblée nationale.

Mahen Seeruttun.
Mahen Seeruttun.

« Personne ne peut prédire si le prix du sucre va remonter dans un avenir proche », ajoute Mahen Seeruttun. La question à laquelle le ministre répondait émanait du député travailliste, Arvin Boolell.

La culture de la canne n’étant plus viable, de plus en plus de petits planteurs abandonnent leurs champs. Le phénomène a démarré il y a plusieurs années et se poursuit.

En quinze ans, le nombre de petits planteurs de canne est passé de 32 000 à moins de 12 000. Sans compter les quelque 27 000 arpents de terres fertiles abandonnées.

Pour la récolte 2018, les petits planteurs ne recevront que Rs 1 300 par tonne, soit Rs 1 200 au-dessous du niveau de viabilité. Le gouvernement a accepté d’intervenir en accordant des compensations, mais ce modèle économique est difficilement tenable sur le long-terme.

Travailleurs saisonniers

Dans une récente interview accordée au Défi Quotidien, Nicolas Maigrot, Chief Executive Officer de Terra, a affirmé que « le prix du sucre devrait s’améliorer, mais pas suffisamment pour garantir la pérennité du sucre mauricien. Il est nécessaire de restructurer l’industrie. Pour que le sucre ait un avenir à Maurice, il est important que des mesures pérennes, et non-uniquement ponctuelles, soient prises, afin de donner une meilleure visibilité à ce secteur. »

À court de solutions, le gouvernement a fait appel à la Banque mondiale pour étudier la question et pour rédiger un rapport qui le guidera dans le sauvetage de l’industrie cannière.

Arvin Boolell voulait savoir si la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) a défini le pourcentage d’employés saisonniers qui travailleront pour les compagnies sucrières. Mahen Seeruttun affirme que cela n’a pas encore été fait, mais que la MCIA y travaille.

Les 33 compagnies sucrières concernées sont dans l’obligation, comme stipulé dans l’article 21 de la Sugar Industry Efficiency Act, d’informer la MCIA s’ils auront recours aux travailleurs saisonniers et combien ils en auront besoin. À partir de là, la MCIA détermine le pourcentage de travailleurs qui seront autorisés.

Pour la coupe 2019, cinq des 33 compagnies sucrières ont soumis leur « annual return » à la MCIA, alors que la date limite était le 31 mars. Mais, au 20 mai dernier, 28 entreprises avaient fait le nécessaire. Cinq sont toujours dans une situation illégale concernant la soumission de ces données.

Quoiqu’il en soit, la MCIA tient déjà des rencontres avec ceux concernés pour parvenir à déterminer un pourcentage de travailleurs saisonniers que les compagnies sucrières pourront embaucher pour la coupe 2019.

Une première réunion entre les syndicats et le comité technique devait avoir lieu le 14 mai pour traiter du sujet, mais elle a été repoussée à une date ultérieure.

 

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