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Vingt-cinq ans après l’une des pires sécheresses de son histoire, Maurice voit à nouveau ses réserves d’eau plonger dangereusement. Janvier 2025 affiche la deuxième pluviosité la plus basse depuis 1999 et la saison des pluies est défaillante, malgré quelques précipitations sporadiques. La Water Resources Commission tire la sonnette d’alarme : si le déficit se prolonge jusqu’en avril, le pays pourrait revivre la crise hydrique qui l’avait paralysé il y a un quart de siècle.
Ce n’est pas la pire sécheresse que Maurice ait connue. Du moins pas encore. Le pays a déjà affronté des périodes de stress hydrique et la référence en la matière reste 1999. Cette année-là, une sécheresse historique avait frappé le pays, avec un déficit pluviométrique record entre novembre 1998 et juin 1999. Janvier 1999 avait été particulièrement dramatique, enregistrant seulement 22 % de la pluviosité moyenne à long terme.
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Un quart de siècle plus tard, janvier 2025 ne fait guère mieux : il s’inscrit comme le deuxième mois de janvier le plus sec des 25 dernières années, avec seulement 30 % de la moyenne habituelle. Le stock total des réservoirs du pays, à la mi-février 2025 (au vendredi 14 février ; NdlR), s’élève à 37,9 %.
Si cette marge reste supérieure à celle de l’an 2000 (26,9 %), il illustre cependant une tendance préoccupante. « La situation actuelle n’est pas encore celle de 1999, mais la dynamique observée est alarmante », prévient la Water Resources Commission (WRC), l’ex-Water Resources Unit.
La situation ne s’est pas détériorée du jour au lendemain. « En juillet 2024, la pluviosité n’atteignait que 36 % de la moyenne, faisant de ce mois le plus sec depuis 1904. Août 2024 s’est classé troisième parmi les mois d’août les plus secs en vingt ans et septembre 2024, avec un taux de 46 % de la moyenne, est le dixième mois de septembre le plus sec depuis 1904. Cette série de mois arides a préparé le terrain pour un début d’année 2025 marqué par un déficit hydrique persistant », précise la WRC.
Une saison des pluies défaillante
Normalement, la saison des pluies s’étend de novembre à avril. Novembre 2024 a connu une pluviosité supérieure à la normale, mais cela n’a pas suffi à compenser le déficit accumulé depuis juillet. « En février, Maurice n’a reçu que 25 % des pluies habituelles, alors que ce mois est censé être le plus arrosé de l’année », indique la WRC. S’il y a eu quelques précipitations çà et là, elles n’ont toutefois pas permis de relever les niveaux des réservoirs. La distribution des pluies ne s’est pas concentrée dans les zones abritant ces infrastructures, mais plutôt en périphérie (voir encadré).
« Si la situation ne s’améliore pas d’ici avril, nous ferons face à un scénario similaire à celui de 1999 », alerte la WRC. L’évolution des prochains mois sera donc décisive. Les précipitations de février à avril détermineront si Maurice évitera une crise hydrique majeure. En attendant, la WRC surveille attentivement les réservoirs et ajuste les restrictions d’eau en conséquence. D’ailleurs, la phase 3 des restrictions entre en vigueur ce lundi 17 février 2025 (voir encadré).
Un appel à la responsabilité collective
Mais une question demeure : le pays est-il prêt à affronter un épisode aussi rude que celui de 1999 ? Face à l’amenuisement des réserves, les autorités exhortent la population à adopter une gestion rigoureuse de l’eau. « Ce n’est pas seulement l’affaire des autorités, mais de tous », rappelle la WRC.
Un comité de crise, présidé par le ministre de l’Énergie et des Services publics, Patrick Assirvaden, se réunit quotidiennement pour adapter les mesures en place. « Si des dispositions ont été prises pour atténuer l’impact des restrictions, la situation reste toutefois critique. Certains citoyens sous-estiment encore la gravité du déficit hydrique », prévient la WRC. Elle ajoute qu’en attendant des pluies salvatrices, chacun doit adopter des gestes responsables : récupérer l’eau de pluie pour des usages domestiques et limiter tout gaspillage.
Limiter l'eau à l'essentiel pour boire et les besoins domestiques
Face à une crise hydrique qui s’aggrave, de nouvelles restrictions entreront en vigueur dans la matinée de ce lundi 17 février 2025. Le ministre de l’Énergie et des Services publics, Patrick Assirvaden, a annoncé un encadrement plus strict de l’usage de l’eau. « Nous sommes contraints de limiter l’eau à l’essentiel : boire et satisfaire les besoins domestiques. Certaines utilisations non prioritaires devront être suspendues », a-t-il déclaré.
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