Le ton se durcit entre le ministère de la Santé et les syndicats depuis l’introduction du système de rotation dans les départements des hôpitaux. Face à la résistance des médecins généralistes, la Santé tente de justifier sa position.
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Après avoir soutenu que l’introduction du système de rotation sera bénéfique, à la fois pour les médecins et les patients, le ministre de la Santé Anwar Husnoo, avance un nouvel argument : l’élément financier.
« Pour l’année financière juillet 2016-juin 2017, Rs 252 millions ont été déboursées par l’État pour régler les heures supplémentaires à 475 junior doctors », lance-t-il. À travers le recrutement effectué, le ministère pourra payer les médecins embauchés pour l’amélioration du service, au lieu d’allouer cet argent aux heures supplémentaires.
Un argument que le président de la Medical & Health Officers Association (MHOA), le Dr Vinesh Sewsurn et celui de la Government Medical & Dental Officers Association (GMDOA), le Dr Dushyant Purmanan, balaient d’un revers de la main. « Les médecins luttent pour le respect de leurs droits », affirment-ils. « Le ministère ne peut modifier les conditions de travail des médecins sans consultations préalables avec les syndicats concernés. »
179 heures par mois
« C’est une insulte aux médecins de vouloir faire croire à la population que c’est pour de l’argent que nous nous battons », explique le Dr Sewsurn. Selon le Roster établi, au lieu de travailler 132 heures par mois, ils devront travailler 179 heures, ils seront donc contraints d’effectuer des heures supplémentaires. « Ce que nous réclamons avant tout, c’est qu’on nous explique ce que le ministère entend par système de rotation.
Dans l’état actuel des choses, cela a été introduit sans grande planification et sans connaître les réalités du travail sur le terrain », précise-t-il. Il propose une table ronde réunissant des représentants de tout le personnel de la Santé, afin de discuter du sujet. « Le système de rotation n’est pas la solution pour l’amélioration des services de santé. »
Selon le Dr Purmanan, les médecins n’ont pas de problème à travailler 40 heures au lieu de 33 heures hebdomadaires. « Il faut qu’ils soient rémunérés pour le travail accompli. » Il soutient que les services de santé ne peuvent évoluer au gré des dirigeants du jour, et passer d’une réforme à l’autre, comme c’était le cas dans l’Éducation. « Il faut des consultations. Le ministère ne peut imposer des conditions de travail sans consultation », insiste-t-il.
Alors que les médecins désapprouvent le système de rotation, le président de la Nursing Association, Ram Nowzadick, se réjouit de son introduction, tout en concédant que les horaires proposés ne sont pas appropriés. « Au lieu d’avoir des rotations de 8 heures à 16 heures, il en aurait fallu de 9 heures à 18 heures, pour que le personnel paramédical puisse préparer les patients qui doivent être vus par les médecins », précise-t-il.
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