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Revendications syndicales et patronales du 1er-Mai : des réformes demandées pour un monde du travail plus équitable

À l’occasion du 1er-Mai, syndicats et employeurs dressent un état des lieux contrasté du monde du travail. Inégalités persistantes, pénuries de main-d’œuvre, salaires insuffisants et défis climatiques nourrissent des appels à des réformes profondes pour une économie plus équitable, durable et respectueuse des droits des travailleurs.

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Radhakrishna Sadien : «Les syndicats doivent être davantage impliqués dans la prise de décisions au niveau national»

À l’occasion de la fête du Travail, Radhakrishna Sadien, président de la State and Other Employees Federation, lance un appel pour une réforme en profondeur de la fonction publique. « Le 1er-Mai ne doit pas seulement rendre hommage aux pionniers du mouvement syndical, mais aussi nous faire réfléchir sur les défis actuels et sur les moyens d’y répondre », affirme-t-il.

Le manque d’ajustement salarial dans le secteur public, malgré plusieurs révisions du salaire minimum national depuis 2021, demeure, selon lui, une source majeure de frustration. « Cela démotive profondément les employés du service public. » Il souligne également la pénurie aiguë de personnel dans plusieurs ministères, en particulier chez les ouvriers, le personnel technique, médical, paramédical et non enseignant. « Un audit des ressources humaines, recommandé par le PRB dès 2016, n’a toujours pas été réalisé », rappelle-t-il.

Parmi ses propositions phares figurent la mise en place d’un mécanisme de négociation collective, d’un comité disciplinaire indépendant, ainsi que l’adoption urgente du Public Service Bill pour protéger les fonctionnaires contre les pressions politiques. Il réclame aussi des amendements constitutionnels afin de garantir la transparence au sein de la Public Service Commission. « Il faut que les syndicats soient impliqués dans la prise de décisions non seulement sur le lieu de travail, mais aussi au niveau national », insiste-t-il, appelant à la réactivation du National Economic and Social Council (NESC).

Enfin, il alerte sur les enjeux liés à l’intelligence artificielle, au changement climatique, à l’inflation et à la sécurité alimentaire, et plaide pour une mobilisation syndicale renforcée. « Les syndicats doivent parler d’une seule voix et être mieux préparés pour affronter les défis à venir », lance-t-il.

Haniff Peerun : «Une revalorisation des travailleurs»

Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress, lance un appel en faveur de meilleures conditions de travail. « Il faut revaloriser les travailleurs à travers des conditions favorables, en reconnaissant leur contribution au développement de notre pays. » Il insiste sur la nécessité de revoir les lois du travail pour mieux protéger les salariés. « Chaque travailleur doit être traité équitablement, que ce soit dans le privé ou dans le secteur public. » Haniff Peerun dénonce également l’absence de volonté patronale à répondre aux revendications récurrentes : « Les revendications restent les mêmes chaque année, car les employeurs pensent uniquement aux profits. » Il s’insurge contre l’exploitation des travailleurs étrangers, qu’il qualifie d’« esclavagisme moderne ». Face aux défis de la mécanisation, de l’intelligence artificielle et du changement climatique, il appelle à une action proactive. « Il faut anticiper l’impact de ces phénomènes sur le monde du travail et protéger les travailleurs. »

Jane Ragoo : «Une loi unique applicable à tous les travailleurs en cas de pluies torrentielles»

En ce 1er-Mai, Jane Ragoo, la porte-parole de la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public (CTSP) , dénonce les inégalités persistantes et réclame notamment la reconnaissance du temps de service des employés du secteur privé « au même titre que ceux du secteur public ». La syndicaliste insiste également sur l’importance de la santé et de la sécurité au travail. « La santé et la sécurité pour tous les citoyens doivent primer avant les profits. » En période de pluies torrentielles, la CTSP réclame l’adoption d’une loi unique applicable à tous les travailleurs, indépendamment de leur secteur d’activité. Elle s’inquiète de la volonté de Business Mauritius de supprimer l’article 94 de l’Employment Relations Act. Elle appelle à des consultations élargies avant toute modification de la loi. En outre, elle plaide pour une réforme de la gouvernance dans les corps parapublics, en suggérant la nomination de Managers compétents et engagés afin de répondre plus efficacement aux réalités du terrain.

 

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