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Recrutement de médecins : Bouffée d’air frais pour le service public de santé

Le Dr Dawood Oaris et le Dr Prithviraj Ramputty.

C’est la satisfaction du côté des médecins. Les récents recrutements vont aider à soulager un système de santé qui était presque à bout de souffle.

La période quand il y avait des médecins chômeurs est révolue. Près d’un millier ont été recrutés depuis 2016. Et le ministère de la Santé veut intégrer d’autres médecins dans le service public pour une meilleure gestion de la Covid-19. 

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Le pays est passé à une étape quand des médecins peinaient à trouver de l’emploi. Ce qui n’est pas pour déplaire particulièrement à ceux qui souhaitaient intégrer le service public pour sa sécurité d’emploi. Les différentes incitations attachées au poste, la possibilité de gravir les échelons et le salaire attirent. 

Les récents recrutements de médecins sont ainsi bien accueillis à plus d’un titre, après une période difficile. Même si l’initiative frise le débauchage de ceux employés dans le service privé. De nombreux médecins n’ont pas hésité à franchir le pas. Ils ont quitté le privé pour se joindre au service public. Parfois c’était pour des emplois sous contrat comme dans le cas du programme de vaccination selon le Dr Dawood Oaris. 

« Le salaire proposé était intéressant », indique le président de l’association des cliniques privées. Cependant, il affirme qu’il n’y a pas d’exode des médecins généralistes du service privé vers le service public.

ertains médecins, après avoir exercé pendant un certain temps dans le privé, se font embaucher dans le service public. « Ils le font principalement pour la sécurité d’emploi. Dans le service public, ils vont aussi avoir à soigner plus de patients. Ce qui va leur faire acquérir plus d’expérience rapidement », poursuit-il. 

A bout de souffle

Il n’y a pas de tentative de débauchage, estime le Dr Prithviraj Ramputty. « Le ministère de la Santé a procédé au recrutement de manière proactive pour faire face au besoin croissant de médecins. C’est en raison de l’évolution rapide de la situation et aussi pour se préparer à la réouverture des frontières », explique le président de la Government Medical Consultant in Charge Association.

« Le service public de santé est à bout de souffle, en raison de la Covid-19. De nombreux médecins ont été postés dans les Covid-19 Testing Centres, la Rapid Response Team, les centres de traitement et de quarantaine », fait remarquer un autre médecin du service public. Et la somme de travail pour ceux qui travaillent à l’hôpital a augmenté, ajoute-t-il. 

Selon lui, ces recrutements étaient nécessaires, car il avait beaucoup de postes vacants. Et la Covid-19 est venue compliquer la donne. Les frontliners étaient épuisés et risquaient le burnout. À son avis, il n’y a pas de compétition entre le service public et le privé. Chaque médecin tente sa chance là où il peut. « Ceux qui sont établis dans le privé ne vont pas intégrer le service public. » Ils ne vont pas prendre le risque et préféreront continuer à exercer dans le service privé, dit le Dr D. Oaris.



Le salaire de base des médecins généralistes est de Rs 40 800 par mois selon le dernier rapport du Pay Research Bureau. Ils ont droit à un « increment » de Rs 1 500 tous les ans et à d’autres allocations, dont les heures supplémentaires. Le temps de travail des médecins est en général de 28 heures par quatre semaines. Ce qui est équivalent à deux jours de travail pour un jour « off » ou un jour de travail et deux jours « off ».

3 450 médecins enregistrés

À décembre 2020, le nombre de médecins était de 3 450 (services public et privé confondus). De ce nombre, il y avait 1 550 dans le service public, selon le Health Statistics Report et 1 260 spécialistes tous domaines confondus, selon les chiffres du Medical Council. Le pays comptait 26 médecins pour 10 000 habitants selon le Health Statistics Report. (voir tableau)

Les différents exercices de recrutement depuis 2016 s’établissent comme suit : 136 médecins en 2016, 430 en 2017 et 105 en 2019.

La situation des médecins généralistes est précaire dans le service privé

Il y a des médecins qui sont enregistrés au Medical Council et qui peinent à se faire recruter, fait remarquer un membre de la Private Medical Practitioners Association. Avec les récents recrutements par le ministère de la Santé, le nombre devrait diminuer. Pour lui, c’est bien si les jeunes qui ont des difficultés à trouver un job dans le privé sont recrutés dans le secteur public. « La situation des médecins qui travaillent à leur compte est catastrophique. La Covid-19 et ses répercussions sanitaires et économiques ont définitivement contribué à la baisse du nombre de patients. Par contre, les institutions privées semblent se tirer d’affaire.

Elles ont les moyens financier et technologique », dit-il. Il propose que les autorités mettent en place le concept de médecin de famille.

« Ce partenariat public-privé absorbera les médecins chômeurs et résoudra la congestion dans les hôpitaux. De plus, il améliorera le suivi des patients qui souffrent de maladies chroniques non transmissibles », souligne-t-il. Ce qui permettra aux hôpitaux de traiter les pathologies aiguës et chroniques plus complexes et propres à leurs statuts.

Specialité Nombre
Anaesthesiology 128
Cardio-Thoracic Surgery 9
Cardiology 65
Cardiovascular Surgery 7
Clinical Oncology 3
Dermatology 48
Emergency Medicine 10
Endocrinology 13
Forensic Medicine 13
Gastro-Enterology 8
General Surgery 124
General Medecine 2,190
Internal Medicine 128
Nephrology 14
Neuro-Surgery 16
Neurology 13
Obstetrics & Gynaecology 131
Occupational Medicine 4
Oncology 6
Ophthalmology 61
Orthopaedic Surgery 78
Oto-Rhino-Laryngology 34
Paediatrics Surgery 105
Pathology 30
Physical Medicine 5
Plastic Surgery 14
Pneumology 15
Psychiatry 66
Radio-Therapy 13
Radiology 66
Respiratory Medicine 8
Rheumatology 12
Urology 11
Vascular Surgery 2
Total 3,450

 

Encourager la spécialisation et la super-spécialisation

Il y a 1 260 médecins spécialistes répartis dans le service public et privé. Le pays est cependant confronté à un manque de spécialistes dans certains domaines comme l’urologie, l’oncologie, la néphrologie ou encore dans le domaine de la super-spécialisation comme la chirurgie pédiatrique. Cette lacune devrait être comblée dans les années à venir avec l’entrée en opération du Flacq Teaching Hospital dont la construction a commencé en avril dernier. Le ministère de la Santé vise à travers cette école à encourager la spécialisation et la super-spécialisation. 

Recrutements et nouveaux services

En plus des récents recrutements, il faut compter 80 qui ont été embauchés pour la campagne de vaccination et 172 qui ont intégré le service il y a deux semaines. Le ministère souhaite recruter encore environ 60 pour le suivi des patients positifs à la Covid-19 qui sont placés en auto-isolation. C’est pour les personnes qui ont été vaccinées. Ces médecins vont intégrer la Domiciliary Monitoring Unit. Trois médecins sont aussi au Regional Public Health Superintendant dans les cinq hôpitaux régionaux : Sir Seewoosagur Ramgoolam North Hospital à Pamplemousses, Dr A. G. Jeetoo à Port-Louis, Dr Bruno Cheong à Flacq, Victoria à Candos et Jawaharlal Nehru à Rose-Belle. Ils auront pour mission de conjuguer leurs efforts et se concerter pour une meilleure gestion de la Covid-19.

Grogne de certains médecins

Les exercices de recrutements ne sont pas au goût de tout le monde. Ils réjouissent ceux qui attendaient l’occasion d’être recruté dans le service public. Mais ceux qui sont restés sur la touche se posent des questions. Un médecin qui travaille actuellement dans une clinique privée se demande pourquoi il n’a pas été sélectionné. Enregistré au Medical Council depuis plusieurs années, il a participé à deux exercices de sélection de la Public Service Commission. « Pourquoi ceux qui ont récemment terminé leurs études ont-ils été recrutés en premier, alors qu’il y a d’autres qui attendent depuis plus longtemps ? », demande-t-il. Il avance qu’il n’est pas le seul dans cette situation. 

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