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Rayyan, 13 ans, meurt deux semaines après un accident - Nageeb Deedarun : «J’ai pris mon fils dans les bras et nous avons prié» 

Rayyan Deedarun.

Bien que terrassé par la douleur, Nageeb Deedarun, le papa du jeune Rayyan, a accepté de se confier au Défi Plus et de raconter les derniers instants de son fils de 13 ans. L’adolescent a été victime d’un accident de moto le 13 octobre 2022. Mais il a rendu l’âme environ deux semaines plus tard. 

Rayyan Deedarun aurait eu 14 ans le 2 décembre prochain. Mais cet adolescent aimé de tous, sportif, débrouillard mais aussi et surtout très pieux n’est plus là pour le célébrer auprès de sa famille. Le 13 octobre 2022, il était à motocyclette en tant que passager avec un ami de 17 ans quand ils ont eu un accident avec une fourgonnette à la croisée des routes des Pamplemousses et Militaire. Les deux amis avaient été admis aux soins intensifs. 

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L’adolescent a toutefois rendu l’âme le 29 octobre dernier, plongeant ses proches dans une profonde tristesse. Son père Nageeb Deedarun revient sur les derniers instants qu’il a passés avec lui. « J’ai pris mon fils dans les bras et nous avons prié avant qu’il ne meure », confie cet habitant de Vallée-des-Prêtres qui tente de rester fort. 

Père et fils étaient inséparables. « Je suis commerçant. Depuis ses 10 ans, Rayyan m’aidait dans mon commerce de poisson. J’en vends à la maison, mais j’ai aussi un emplacement à Plaine-des-Papayes. Il m’accompagnait. Il m’était d’une grande aide. Au fil du temps, les clients s’étaient habitués à lui », explique Nageeb Deedarun. 

Rayyan avait toujours quelque chose à faire. « Mo garson ti ekstra debrouyar », indique le père de famille. Benjamin de la famille, l’adolescent a grandi aux côtés de deux grandes sœurs. « Il était très attaché à sa famille. » 

C’était aussi quelqu’un de très sportif. « À chaque fois que je sortais pour faire de la marche, il m’accompagnait », précise son père. Mais ceux qui ont côtoyé Rayyan garderont surtout de lui le souvenir d’un adolescent très pieux. « ‘Li ti enn zanfan moske’. Mon fils était très croyant. Il ne se passait pas un moment sans qu’il ne fasse sa prière. Il fréquentait une école coranique de sa localité », indique Nageeb Deedarun. 

Bon amis

L’adolescent s’était d’ailleurs fait un ami : le jeune qui conduisait la moto quand ils ont eu un accident. « Il enseigne dans le madrassa. Il s’occupe de quelques élèves, dont mon fils. Ils étaient de bons amis. » En parler ravive en Nageeb Deedarun de douloureux souvenirs, dont la soirée fatidique du 13 octobre. « Mon fils s’était rendu à la mosquée de la localité. L’imam l’a vu avant qu’il ne sorte. Ils se sont parlés », relate-t-il. 

Après cette dernière session de prières de la journée, l’adolescent est rentré chez lui. « Au départ, c’est un cousin et moi qui devions aller acheter du pain. Mais mon fils s’est proposé d’y aller avec son ami. Ils sont partis à moto », raconte le père de famille. 

Au bout d’une vingtaine de minutes, une des filles de Nageeb Deedarun l’a informé que Rayyan avait été victime d’un accident. « Mon épouse, des proches et moi nous sommes rendus directement sur place. J’ai aperçu mon fils sous le véhicule », se remémore-t-il avec beaucoup de peine. 

Il s’est précipité pour tenter de l’en extirper. « Je l’ai pris dans mes bras. Il m’a dit qu’il avait mal à l’estomac et qu’il allait mourir. Nous avons prié », confie-t-il. L’adolescent a été placé dans une voiture pour être transporté dans une clinique à Plaine-Verte. 

« Dans la voiture, il m’a redit qu’il ressentait des douleurs atroces à l’estomac », ajoute Nageeb Deedarun. Peu après Rayyan a sombré dans le coma. Il a par la suite été transféré aux soins intensifs de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo à Port-Louis. 

Chaque jour était un supplice pour sa famille, qui avait l’espoir qu’il se remette. « Nous nous rendions chaque matin et chaque après-midi auprès de lui », indique Nizam, le grand-oncle de l’adolescent. « C’était un battant. Le 24 octobre, son cœur s’est arrêté à deux reprises, mais le personnel a bien pris soin de lui et avait pu le réanimer », poursuit-il. 

Le samedi 29 octobre, dans la matinée, la triste nouvelle est tombée. Rayyan a poussé son dernier souffle. « C’était la volonté de dieu », lâche le sexagénaire. Quant à son ami qui pilotait la moto, il a été grièvement blessé. C’est dans une ambulance qu’il a été conduit à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. 

Le père du motocycliste de 17 ans : « Zot ti touletan ansam » 

Le motocycliste de 17 ans qui était avec Rayyan avait été admis aux soins intensifs puis transféré en salle. Il a obtenu son autorisation de sortie. Mais les séquelles demeurent. « Les deux étaient de bons amis. ‘Zot ti touletan ansam. Mo garson inn sorti lopital. Linn gagn kou dan poumon. Li pa kapav tro koze’ », confie le père du jeune motocycliste dans une déclaration accordée au Défi Plus.

Le conducteur du véhicule impliqué : « Il m’est difficile de revenir sur ce drame » 

Le conducteur de la fourgonnette est tout aussi traumatisé par ce drame. « Il m’est difficile de revenir sur ce drame. ‘Mo evit koz sa. Li pa fasil. Mwa si mo ena enn garson sa laz la. Pena enn zour ki mo pann prie pou ki sa garson la sorti lopital », confie cet homme de 43 ans. Après le décès de Rayyan, il a été inculpé d’homicide involontaire. Il a dû fournir une caution pour être libéré. 

 

 

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