Live News

Prix plafonnés : ménages soulagés, les importateurs dégustent

Ignace Lam, CEO d’Intermart, Sharon Ramdenee, CEO d’Agiliss, Nooreza Fawzee, directrice financière de Dreamprice et Yusuf Sambon, Chief Executive de Lolo Hyper.

Le gouvernement a annoncé l’inclusion des légumes surgelés emballés et des légumes en conserve dans le mécanisme de marge maximale. Cette décision vise à atténuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Mais cette mesure apportera-t-elle réellement un « soulagement immédiat » aux ménages, comme l’affirme le Conseil des ministres ? Et quelles seront ses conséquences pour les importateurs et les détaillants ?

Publicité

Pour Ignace Lam, Chief Executive Officer (CEO) d’Intermart, cette mesure est « définitivement un soulagement pour les consommateurs ». Selon lui, « les gens consomment plus de légumes surgelés que de légumes frais », et cette décision bénéficiera donc à une large part de la population. Toutefois, il souligne que « cette régulation aura un impact sur toute la chaîne, des importateurs aux détaillants ». 

Il met en garde contre une possible pénurie. « Lorsque le contrôle des prix de vente est appliqué, on observe souvent une diminution des marques disponibles sur le marché. Par exemple, au lieu d’avoir dix marques, il n’en restera peut-être que trois », indique le CEO d’Intermart. 

Nooreza Fawzee, directrice financière chez Dreamprice, partage cet avis. « C’est une bonne décision pour les consommateurs qui sont affectés par l’inflation », déclare-t-elle. Toutefois, elle fait ressortir que pour les importateurs, la situation sera plus complexe. « Les légumes surgelés impliquent des coûts élevés en électricité, stockage et salaire minimum. Tout dépendra de la marge fixée. Si elle est trop basse, cela risque de nous décourager à continuer d’importer », fait-elle comprendre. 

Importateurs et distributeurs inquiets

Yusuf Sambon, Chief Executive de Lolo Hyper, se montre plus réservé face à cette mesure. « C’est une bonne chose d’avoir des produits à bas prix, mais jusqu’à quel point ? » s’interroge-t-il. « Fixer les prix des conserves est faisable, mais pour les produits surgelés, c’est plus compliqué. Il y a des coûts incompressibles : électricité, chambres froides, maintenance des équipements, etc. Rien que la consommation électrique des frigos représente entre 13 % et 15 % des dépenses », met-il en avant. 

Il prévient que si la marge fixée n’est pas raisonnable, certains importateurs pourraient abandonner ce marché. 

« C’est ce qui s’est passé avec les sardines : la marge imposée était si faible que personne ne voulait plus en importer », rappelle-t-il. Selon lui, « il faut une marge raisonnable, comme les 22 % appliqués sur l’huile et le riz. Si la marge est trop basse, comment allons-nous payer l’électricité, le loyer et nos employés ? » . 

Sharon Ramdenee, CEO d’Agiliss, suggère qu’au lieu d’une majoration maximale qui présente de nombreux défis et implications tout au long de la chaîne d’approvisionnement, « pourquoi ne pas supprimer les éléments de la TVA sur ces articles comme le gouvernement l’envisageait dans son manifeste électoral ? » « Cela permettrait de réduire les prix de 15 % immédiatement sans affecter la chaîne d’approvisionnement, mais au profit des consommateurs, ce qui est le résultat souhaité », fait-elle ressortir. 

D’autre part, la CEO d’Agiliss pense qu’il serait également judicieux d’organiser une table ronde avec toutes les parties prenantes afin de trouver la meilleure solution. Elle ajoute que « c’est une approche que le gouvernement précédent n’a pas adoptée, mais il y a de l’espoir que ce gouvernement-ci procédera différemment ».

 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !