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Private Notice Question : échanges musclés autour du Metro Express

Le Metro Express a fait l’objet de vifs débats au parlement mardi. Sur insistance du leader de l’opposition, Nando Bodha promet que tout sera fait dans la transparence. Le coût du billet sera aligné sur celui du bus.

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La première Private Notice Question (PNQ) de cette saison parlementaire aura eu le mérite d’être musclée. Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques et du Transport, avait en face de lui un nouveau leader de l’opposition Xavier-Luc Duval, trop content de pouvoir lui voler dans les plumes.

Plusieurs éléments d’information en sont sortis. Alors que le projet de métro-léger, conçu par l’ancien gouvernement, allait coûter Rs 31 milliards, la nouvelle mouture, baptisée Metro Express, vaudra environ Rs 17,7 milliards, dont Rs 9,9 milliards sont un don de l’Inde.

Outre ce don, le gouvernement contemple différentes options de financement, notamment un emprunt auprès d’un consortium de banques commerciales locales, une ligne de crédit du gouvernement indien, des emprunts d’institutions internationales et financières, et une combinaison de ces trois options.

« Le modèle financier pour ce projet est basé sur une moyenne de 80 000 passagers par jour, toutes directions confondues », explique Nando Bodha. En d’autres mots, les projections sont fondées sur le fait qu’un Mauricien sur 16 prendra le Metro Express au quotidien. Le coût du ticket de métro « sera le même que celui du bus », précise le ministre des Infrastructures publiques et du Transport.

Nando Bodha compte sur un « re-engineering » des Rs 2 milliards utilisées annuellement pour subventionner le prix du ticket de métro, tout en n’excluant pas que le gouvernement revoie cette somme à la hausse. Autre précision : « le gouvernement n’envisage pas d’imposer de mesures fiscales pour décourager l’usage de la voiture ».

Le ministre des Infrastructures publiques et du Transport attend l’étude de PricewaterhouseCoopers sur le système de transport public qui sera livrée « très prochainement » et qui « nous aidera à concevoir un système de transport national intégré et plus efficace avec les services de bus et de Metro Express ».

Pour se rendre de Curepipe à Port-Louis, il va falloir 43 minutes, en assumant que l’engin s’arrête à chacune des 19 stations. Il y aura toutefois un service express qui ne reliera que les principales gares. Le projet Metro Express sera exempt de permis EIA (Environmental Impact Assessment) pour aller plus vite, mais Nando Bodha promet que l’aspect environnemental sera pris en considération.

Au niveau de l’emploi, « les travailleurs des compagnies de bus ne seront pas affectés et leur emploi n’est pas à risque ». Metro Express et réseaux de bus se complèteront.

Xavier-Luc Duval insiste sur le fait que c’est Metro Express Ltd, une compagnie privée avec l’État comme actionnaire, qui est chargée du projet. Et cela permettrait au gouvernement de ne pas répondre aux questions de l’opposition à ce sujet. Le leader de l’opposition insiste donc pour que Nando Bodha s’engage à répondre à toutes les questions au sujet du Metro Express à l’Assemblée nationale. « Nous ne voudrions pas que le business des biscuits devienne le business du métro », balance Xavier-Luc Duval.

En réponse, le ministre des Infrastructures publiques et du Transport prend l’engagement « solennel » de « rendre tout transparent et de répondre à toutes les questions parlementaires à ce sujet ». Le projet sera toutefois exempt d’appel d’offres, mais pas question qu’il y ait des variables sur le contrat.

« Ce sera un ‘fixed price contract’ », promet le ministre, tout en précisant que Larsen & Toubro India et Afcons vont répondre au ‘request for proposal’ (appel d’offres) sous un « tight jacket ». Ils soumettront leurs propositions le 14 avril, mais ils demandent une prolongation du délai de quatre semaines. Maya Hanoomanjee, Speaker de l’Assemblée nationale, a dû intervenir à de multiples reprises pour calmer les esprits. Surtout quand il est question d’un éventuel dépassement de budget.

Quoiqu’il en soit, pour Xavier-Luc Duval, « la probabilité que ce projet devienne un fardeau pour le peuple, excepté les gens qui utiliseront le métro, est réel ». Il demande que le gouvernement fasse appel à la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement pour accorder leur assistance afin que chaque roupie soit bien dépensée. Nando Bodha assure qu’il n’y aura pas de gaspillage et « s’il le faut, nous embaucherons un vérificateur international pour examiner chaque facture ».


Rs 7 M pour la pose de la première pierre

La cérémonie de pose de première pierre, qui a eu lieu le samedi 11 mars, aura coûté Rs 7 millions. Un chiffre pas démenti par Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques et du Transport, qui reproche quand-même à Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition, d’avoir dépensé beaucoup plus pour le lancement de « Maurice, c’est un plaisir », il y a quelques années, quand il était ministre du Tourisme.

Nando Bodha : « Je suis d’accord avec le leader de l’opposition »

S’ils ont croisé le fer tout au long de la Private Notice Question, Nando Bodha et Xavier-Luc Duval sont d’accord sur un point : le délai d’expulsion d’un mois accordé à des personnes habitant dans des maisons situées sur le tracé du Metro Express est trop court. « Je suis d’accord sur ce point. Je suis tout à fait d’accord sur l’aspect humain de la chose », concède le ministre des Infrastructures publiques et du Transport. Une réunion aura lieu jeudi à ce sujet et le dossier sera examiné au cas par cas.

 

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