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Présence de requins dans les lagons : les fermes aquacoles pointées du doigt

Depuis le 29 décembre 2022, des vidéos circulent montrant la présence de requins dans le lagon. Cela, après que le corps d’un pêcheur a été retrouvé déchiqueté par des squales au large de l’île-aux-Flamants. Certaines vidéos ont été filmées à Maurice, et d’autres non. Il y a aussi des commentaires qui fusent que ce sont des fermes aquacoles qui seraient à l’origine de la présence des requins dans le lagon.

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L’océanographe Vassen Kauppaymuthoo abonde dans le même sens, indiquant qu’il y a aussi d’autres facteurs.

Des critiques pleuvent sur la Toile faisant état que des fermes aquacoles qui seraient à l’origine de la présence de requins dans nos lagons. Vassen Kauppaymuthoo explique qu’un requin est à la recherche de proies pour se nourrir. Or, chasser des proies sauvages lui demande beaucoup d’énergie et le rendement de la pêche est souvent médiocre.

Selon l’océanographe, des requins suivent parfois les bancs de dauphins (il en a vu dans l’Ouest), car ces mammifères font partie de leurs proies. Il dit que c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles il est dangereux de nager avec les dauphins en plein océan.

Concernant les fermes aquacoles, l’océanographe soutient qu’elles renferment « une concentration importante de poissons, faciles à chasser, dans des eaux troubles, simplement en déchirant les filets avec leurs dents ». Vassen Kauppaymuthoo indique que ce n’est pas des filets supplémentaires ou la pêche aux requins organisée par les fermes aquacoles qui vont changer cela. « C’est pour cette raison que les fermes aquacoles sont souvent montrées du doigt et accusées d’être responsables d’attirer les requins et de favoriser les attaques (surtout les requins bouledogues). C’est un risque que j’ai soulevé il y a plus de 15 ans avec la mise en place des premières fermes aquacoles à Maurice », précise l’océanographe.

Vassen Kauppaymuthoo pense les activités aquacoles sont la principale cause de la prolifération des requins dans nos eaux. Il fait cependant aussi ressortir que l’éviscération des poissons et le rejet des déchets dans les baies peuvent aussi contribuer à une moindre échelle à la présence des requins dans les baies, ports de pêche ou débarcadères. « C’est pour cela qu’une étude scientifique doit être menée afin de déterminer le nombre et les espèces de requins présents dans les lagons à travers l’île, y compris dans l’Est où la majorité des activités aquacoles sont pratiquées. Cela afin de faire la lumière sur la situation et de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les vies humaines », dit-il.

L’océanographe dit « ne pas oser imaginer ce qui pourrait arriver si nous traversions une crise « requins » comme celle que La Réunion a connue avec des attaques mortelles dans les lagons, détruisant des familles. L’image de notre pays et les revenus d’un pilier principal de notre économie vont aussi prendre un coup. C’est à prendre très au sérieux. Je pense qu’il faudra faire un choix entre le tourisme et l’aquaculture », estime l’intervenant.

 

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