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Pravind Jugnauth : «une journée triste pour notre démocratie»

Le chef du gouvernement, Pravind Jugnauth, se dit déçu par l’Opposition.

Dans son summing-up des débats sur le Political Financing Bill et le Constitution Amendment Bill, mardi soir, le Premier ministre a vivement critiqué l’opposition pour son absence et son manque de participation constructive aux débats. Pravind Jugnauth l’accuse de vouloir garder l’opacité sur le financement des partis politiques. Lors de son intervention, les bancs de l’opposition étaient largement vides, à l’exception de Xavier-Luc Duval, Patrice Armance, et Nando Bodha.

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Critiques virulentes contre l’opposition

Pravind Jugnauth n’a pas mâché ses mots en accusant le Parti travailliste (PTr), le Mouvement Militant Mauricien (MMM) et le Nouveaux Démocrates (ND) de manquer à leurs responsabilités démocratiques. « C’est une opposition PTr/MMM/ND indigne pour représenter cette population », a-t-il déclaré. Le Premier ministre a exprimé sa déception face à cette absence, tout en soulignant l’importance d’écouter et de participer activement aux débats « de ces projets de loi historiques ». Selon lui, leur absence démontre « un mépris pour le processus démocratique et une irresponsabilité face à la population ».

Une législation pour la transparence

Les deux lois proposées visent à augmenter la transparence et la responsabilité dans le financement politique, un domaine qui, selon Pravind Jugnauth, a trop longtemps été plongé dans l’opacité, exposant ainsi le système à une captation économique. Il a déploré l’absence de transparence actuelle, qui jette des soupçons sur le financement politique. « Je suis extrêmement déçu par la position de l’opposition sur une telle pièce de législation » a affirmé le chef du gouvernement, ajoutant que leurs critiques étaient « superficielles et souvent ridicules ». Il a également souligné que « l’absence de régulation claire laisse la porte ouverte à des influences économiques suspectes sur le processus politique », ce qui mine la confiance du public dans le système démocratique.

« Honnêtement, je ne m’attendais pas à mieux du PTr, mais je m’attendais du MMM, qui se proclame progressiste et avant-gardiste, à respecter ses valeurs et ne pas trahir son identité. J’espérais qu’ils allaient mettre l’intérêt national au-dessus de leurs egos personnels », dira Pravind Jugnauth.

Processus de consultation

Contrant les accusations de l’opposition selon lesquelles il n’y avait pas eu de consultations préalables, Pravind Jugnauth a précisé que le gouvernement avait mené « des consultations étendues » avant de présenter les projets de loi. Il a mentionné que les textes de loi avaient été envoyés individuellement à chaque membre du Parlement ainsi qu’à diverses organisations, y compris la Financial Crimes Commission, Business Mauritius, International IDEA, le Commissaire électoral et l’Electoral Supervisory Commission, entre autres. En outre, les projets de loi avaient été mis en ligne, le 29 avril, pour inviter des commentaires et des contre-propositions, dont certaines avaient été intégrées après évaluation. 

Absence de contre-propositions de l’opposition

Pravind Jugnauth a souligné qu’aucun parti de l’opposition n’avait soumis de contre-proposition. Il a rejeté l’argument selon lequel les projets de loi auraient dû être examinés par un comité de sélection, comme demandé par l’opposition affirmant que « cela n’aurait probablement pas abouti à un consensus », notamment en raison des dissensions profondes observées en 2019. « On est convaincu qu’un Select Committee n’aurait pas pu permettre un consensus. On pense qu’il faut avoir la force d’action que nous avons », a-t-il déclaré. 

Changements fondamentaux et non cosmétiques

Le Premier ministre a également réfuté les critiques selon lesquelles les projets de loi n’apportaient que des changements cosmétiques par rapport à ceux de 2019. Il a détaillé plusieurs modifications « fondamentales », comme l’obligation pour l’Electoral Supervisory Commission de justifier le rejet d’une application d’enregistrement d’un parti politique, l’acceptation de dons politiques par les leaders, candidats et agents, et des sanctions plus sévères en cas de non-respect des clauses. « On a mis beaucoup de temps et d’efforts pour améliorer les textes de loi. Ce n’est certainement pas du réchauffé et les changements ne sont pas cosmétiques », a-t-il souligné.

Réponses aux critiques de Xavier-Luc Duval et Reza Uteem

Pravind Jugnauth n’a pas été tendre envers Xavier-Luc Duval et Reza Uteem. Concernant les limites de dépenses pour un parti, il a expliqué que les nouveaux seuils, de Rs 1,5 million par candidat pour des dépenses lors d’une campagne électorale et de Rs 1,5 million pour un parti par circonscription, étaient raisonnables.

Aujourd’hui, le plafond est de Rs 200 000 par candidat alors que les partis politiques n’ont pas de seuil à respecter. Il a également justifié l’interdiction des dons de citoyens non-résidents, affirmant que cela permettrait le contournement des lois et le financement illicite. 

Quant à l’absence de financement public, Pravind Jugnauth a souligné que cela pourrait « entraîner une polarisation politique » bénéfique aux grands partis, nuisant ainsi aux nouveaux partis. Il a insisté sur la nécessité de réfléchir avec prudence avant d’introduire le financement public.

Il accuse le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, de faire des « interprétations erronées » de certaines clauses.

Accusations contre l’opposition

Le Premier ministre a accusé l’opposition de défendre les intérêts des mafias qui offriraient, selon lui, un soutien à l’opposition. Il a dénoncé leur hypocrisie et malhonnêteté. « Loin de se soucier de l’intérêt national, ils se concentrent d’abord sur leurs propres intérêts et ceux de leurs partis », a-t-il dit. Pravind Jugnauth a cité l’affaire des coffres-forts de Navin Ramgoolam comme un exemple de la volonté de statu quo de l’opposition.

Engagement pour la transparence

Pravind Jugnauth a ajouté : « Ce gouvernement a de manière constante voulu rehausser la transparence dans les affaires du pays et favoriser la bonne gouvernance ». Il a insisté sur le fait que les projets de loi étaient dans l’intérêt national et visaient à renforcer la démocratie mauricienne. « On n’a aucune mafia à défendre et rien à cacher. Notre conscience est claire. C’est pourquoi nous agissons avec détermination. Nous sommes résolument engagés à combattre toute forme de mafia qui menace notre démocratie », a-t-il affirmé.

« Ce projet de loi restera vivant dans la mémoire de la nation, mais hélas l’histoire retiendra qu’il y a eu un assassin en la personne de la présente opposition », a-t-il conclu.

Le PM : «on travaillera dur jusqu’à la fin de notre mandat»

Le Premier ministre a voulu être clair au Parlement mardi par rapport aux spéculations concernant les élections générales. « Notre mandat est de cinq ans. Il reste encore quatre mois avant la dissolution automatique de l’Assemblée nationale. On travaille toujours et on continuera à travailler dur jusqu’à la fin de notre mandat ».

Le Political Financing Bill et le Constitution Amendment Bill rejetés faute de majorité nécessaire

Le Political Financing Bill et le Constitution Amendment Bill ont été rejetés par le Parlement, faute de majorité de ¾ nécessaire pour permettre les amendements constitutionnels intégrés dans ces textes de loi. Les deux textes ont obtenu 42 oui, 13 non, 3 abstentions (Xavier-Luc Duval, Patrice Armance, Nando Bodha). Onze députés étaient absents au moment du vote. 

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