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Pratique dans le service privé: les médecins spécialistes dans l’expectative

Les spécialistes du service public sont dans le flou. Le « privilège » dont ils bénéficiaient pour exercer dans le privé n’a pas été renouvelé. Ils ont porté l’affaire devant un juge en Chambre.

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C’est le 8 septembre prochain que le voile sera levé sur le sujet. N’ayant obtenu aucune réponse à ses nombreuses sollicitations à la Santé, le syndicat des médecins spécialistes a logé l’affaire devant un juge en Chambre. Il veut « contraindre » le ministère à donner sa réponse au plus vite, explique le président de la GMDOA, le Dr Dushyant Purmanan. « Las d’attendre la réponse du ministère, le syndicat a opté pour l’action légale pour savoir si ce privilège serait reconduit ou non.

« J’ai l’impression que le ministère use de tactiques dilatoires pour ne pas nous répondre, tant positivement que négativement », confie le président du syndicat. « Cette affaire de non-renouvellement remonte à 2012, à l’époque Lormus Bundhoo était le ministre de tutelle. » Interrogé par le Défi Quotidien, l’actuel ministre Anil Gayan se refuse à tout commentaire. « La décision du ministère découlera de la décision de la Cour. Rendez-vous est pris pour le 8 septembre. »

Ce renouvellement se faisant quasi automatiquement, ce privilège est devenu, au fil du temps, un droit acquis. Il est même considéré comme un « avantage » pour les patients qui préfèrent se tourner vers les institutions du privé que d’aller dans les hôpitaux publics.

Le Dr Purmanan soutient qu’en donnant aux spécialistes la possibilité de travailler tant dans les hôpitaux publics que dans le service privé, c’est à une demande de la population que ces spécialistes répondent.

Pratique autorisée par le ministre

Ce « privilège » accordé aux médecins spécialistes est vieux de plus de 90 ans. Il figure, en effet, dans le Public Health Cap 277 – 31 décembre 1925. Sous la Section 6 Private practice authorised by Minister, il est stipulé au paragraphe (1) Un médecin du gouvernement ne doit pas procéder à la pratique privée, sauf avec la permission du ministre. Le paragraphe (2) souligne que « Le ministre peut : (a) exclure la pratique privée d’un médecin du gouvernement; (b) limiter sa pratique privée à la pratique de la consultation; et (C) définir les domaines dans lesquels sa pratique peut être exercée.

« À l’hôpital, un patient ne peut choisir son médecin traitant, ce qui n’est pas le cas dans le privé», explique le président de la GMDOA. Un avis partagé par le Dr Dawood Oaris. Ce dernier a longtemps travaillé dans le service public, avant d’opter pour le secteur privé en raison de ce conflit apparu dans les années 90. « Les spécialistes peuvent apporter leurs compétences à la clientèle du privé qui ne se rend pas dans les hôpitaux. Ce n’est pas parce qu’on soupçonne certaines brebis galeuses qu’il faut pénaliser toute la profession. »

 

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