Alors que la Chambre d’Agriculture estime que l’apport des pluies est positif pour la pousse de la canne, une association de planteurs avance que le gouvernement devrait intervenir pour sauver la production.
« Nous n’avons aucun souci majeur. Depuis le mois de décembre, il n’y avait pas suffisamment d’eau dans le sol. La pluie a été bénéfique. Une étude effectuée par le Mauritius Sugar Industry Research Institute après le passage du cyclone abonde dans ce sens », affirme Jacqueline Sauzier, secrétaire-générale de la Chambre d’Agriculture de Maurice.
Salil Roy, président de la Planters Reform Association – regroupement de coopératives et de planteurs – apporte une analyse plus nuancée. Dans un entretien le mardi 30 janvier, il est critique de la situation et du rôle des institutions attachées à l’industrie sucrière. « La situation dans la région est du pays est difficile. Les fertilisants dans les terres ont été emportés par l’eau. Les herbicides n’y sont plus et le climat en ce moment est propice à la pousse de mauvaises herbes. Cela aura un impact sur le rendement », a-t-il fait ressortir.
Il ne mâche pas ses mots quant à l’intervention des instances gouvernementales. « Les institutions concernées doivent effectuer une descente des lieux pour une analyse précise dans les champs des petits planteurs. Déjà, la tendance est à l’abandon des terres. Les pluies risquent d’exacerber le problème. Il faudra agir très vite. »
Dans le même ordre d’idées, Salil Roy a souligné que les organisations étatiques devraient traiter le dossier post-pluies et cyclone de manière prioritaire. Et de préciser qu’il y a une absence d’informations récentes sur le nombre de petits planteurs qui sont toujours en activité. « La coupe 2017 vient de se terminer. Est-ce que l’industrie est au courant du nombre de planteurs qui ont délaissé leurs champs ? » Selon lui, une approche globale est requise au lieu de donner des mesures au compte-gouttes. L’intervention doit se faire au même titre que les facilités octroyées aux acteurs engagés dans la culture vivrière.
« Le planteur de cannes abandonne ses champs à cause du faible prix sur le marché mondial. Maintenant, il y a l’impact de la pluie. Il aura tendance à délaisser les terres », dira le président de la Planters' Reform Association.
« Retournons aux planteurs leur rentabilité. (…) Toute baisse sera défavorable pour le pays. Notre voisin, La Réunion, a déjà pris de
l’avance », a-t-il ajouté.
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