Actualités

Pic énergétique: un record de 480 MW attendu pour la période mars-avril

Le pic atteint le lundi 11 janvier devrait être dépassé dans deux mois, selon les projections. Face à cette demande grandissante, le Central Electricity Board se dit prêt à en faire face et écarte tout risque de black-out. Ces dernières années, le record en termes de consommation d’électricité a explosé en plein été. Le lundi 11 janvier, le Central Electricity Board (CEB) a enregistré un pic de consommation record de 467,9 MW. Un chiffre qui envoie aux oubliettes celui établi en mars 2015, quand on avait atteint 457 MW. La forte chaleur et les climatiseurs qui roulent à plein régime en sont responsables. Toutefois, le pire reste à venir. Les projections du CEB indiquent qu’un nouveau pic sera sans doute atteint en mars, comme l’année dernière. Dans un tel contexte, le CEB tente de réduire au minimum la maintenance des turbines pour s’en sortir.
« On a un département de planification qui fait des prévisions sur le court et le long terme, explique une source autorisée du CEB. En mars-avril, il y aura le pic de l’été. Cela pourrait aller de 475 à 480 MW ». Ce qui serait substantiellement plus que le pic du lundi 11 janvier. Difficile de prévoir quand exactement le pic sera atteint, vu que cela dépendra de la météo et la chaleur.  Mais, affirme notre source, le CEB est prêt à faire face à cette situation. « Notre capacité de production est beaucoup plus importante que cela, rassure notre source, mais il nous faut bien gérer nos machines qui sont en maintenance et en réserve. Il faut s’assurer que les arrêts des machines, qui sont en maintenance, ne pénalisent pas toute la chaîne de production. » Une recommandation qui figure d’ailleurs dans le rapport de la Banque mondiale sur la situation énergétique de Maurice soumis l’année dernière. Notre source affirme que le CEB se montre déjà vigilant en période de forte chaleur.

Marge de 5 %

Entre la demande maximale et la capacité de production, il faut normalement une marge de 5 %. Comme l’électricité produite ne peut être stockée, elle doit être utilisée immédiatement. S’il y a un pic, le CEB doit être en mesure de pallier la différence en augmentant sa production. Dans un tel cas de figure, le CEB doit faire attention au timing. Pendant les mois de février et de mars, les maintenances seront ainsi limitées au minimum.

Les chiffres de la production d’électricité

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] La production pour la période janvier-juin 2015
  • 1 350 GWh au total
  • 90 GWh pour l’hydroélectrique
  • 56 GWh pour la bagasse dans les centrales des IPP
  • 10 GWh pour la ferme solaire de Sarako
  • 10 GWh pour le landfill gas de Sotravic
[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Pour l’année 2014, les IPP ont produit 60 % d’électricité générée dans le courant de l’année et les 40 % restants ont été produits par le CEB lui-même, selon Statistics Mauritius. La production totale, cette année-là, était seulement de 2 937 GWh. 80 % de la production était de source non renouvelable. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

Les pics record sur les trois dernières années

  • 2013: 441 MW
  • 2015: 456,8 MW
  • 2016:  467,9 MW

<
Publicité
/div>
Il faut aussi des solutions à long terme et le CEB y travaille. « Les nouvelles turbines de St-Louis sont la priorité, explique notre source. Ensuite, il y a les turbines à gaz qu’on veut mettre en place. » Ce sont là les projets sur le moyen terme. Les turbines devraient fonctionner au départ au diesel pour pouvoir aller plus vite, avant de passer au gaz dans quelques années. Est-ce que ce sera suffisant pour faire face aux développements annoncés, notamment les Smart Cities ? « On a annoncé que des projets allaient être mis en place, mais ils n’ont pas encore vu le jour, assure-t-on. On a encore quelques années avant que ces projets ne se concrétisent ». Pour arriver à satisfaire la demande une fois les gros projets de Smart Cities lancés, d’autres plans entrent en jeu. « À long terme, nous avons des plans d’expansion et des projets de nouvelles centrales. Nous avons commencé à identifier les terrains et endroits pour les prochains 25 ans », souligne-t-on. Le processus d’identification de ces terres, qui accueilleront les futures centrales du CEB, vient toutefois tout juste de commencer. Ces projets, précise notre source, n’incluent pas la possibilité de demander aux Independent Power Producers (IPP) d’augmenter leur capacité de production. L’objectif d’atteindre les 35 % en énergie verte d’ici 2025 devrait être réalisé, selon notre source. Et de souligner : « On met tous les moyens en oeuvre pour atteindre ce but. Il n’y a pas que le solaire, mais aussi le vent ». Un appel d’offres pour des projets photovoltaïques à grande capacité de production, à savoir entre 10 et 15 MW, sera bientôt lancé. Au total, c’est 45 à 50 MW qui sont visés. Le CEB veut également lancer un appel d’offres pour des projets concernant la transformation des déchets en électricité. Sauf que c’est le ministère de l’Environnement qui en a la responsabilité et que le dossier y est resté bloqué. Par ailleurs, des consultants sont déjà venus étudier le réseau du CEB et ont fait des recommandations pour mieux l’adapter aux énergies renouvelables à source intermittente. Pourtant, sur un total de 1 350 GWh d’électricité produite pour la période janvier-juin 2015, seuls 166 proviennent de sources renouvelables, ce qui représente 12 % de la production totale. Quand on exclut la bagasse de l’équation, seuls 8 % d’électricité provient de l’énergie renouvelable, ce qui représente un maigre 12 % du total. Si on en exclut l’apport de la bagasse utilisée dans les centrales thermiques avec le charbon, ce chiffre descend à 8 %.  
   

Le CEB fait une croix sur Bain-des-Dames

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"6347","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-9975","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Wet land \u00e0 Bain-des-Dames"}}]]Le Central Electricity Board (CEB) s’apprête à faire une croix définitive sur le site de Bain-des-Dames pour la réalisation du projet de trois cuves de stockage de l’huile lourde et d’une centrale thermique. Le rapport rédigé par le consultant Mott MacDonald n’a certes pas encore été soumis, mais le CEB cherche déjà d’autres options. Les conseillers ont fait comprendre à la direction du CEB que ce site, qui est situé non loin des wetlands, se serait pas approprié  pour accueillir un projet d’une telle envergure. Ils ont toutefois expliqué que si le CEB veut à tout prix que ce projet soit réalisé sur le site de Bain-des-Dames, il faudrait alors avoir recours à des tests et des études plus approfondies. Des options que le CEB ne peut retenir faute de temps. « Nous sommes pressés et devons concrétiser au plus vite nos projets énergétiques », fait valoir un membre de la direction.  La direction du CEB s’est déjà engagée dans un processus d’identification de sites alternatifs. Le 3 décembre 2015, alors qu’Ivan Collendavelloo, ministre des Services publics, répondait à une Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition Paul Bérenger, il avait fait comprendre que le CEB s’était déjà lancé dans un exercice d’identification. Deux sites étaient déjà à l’étude, afin de parer à d’éventuelles conclusions négatives du consultant qui analyse le sol. Ivan Collendavelloo avait ainsi affirmé que dans le pire des cas, « un lopin de terre que le CEB loue à bail, initialement destiné au transit du charbon pour CT Power, a été identifié ». Les terres en question sont tout près de la centrale St-Georges. Il avait aussi affirmé que le CEB avait adressé une lettre à la Mauritius Ports Authority en vue d’obtenir un terrain d’une superficie de six hectares à l’ex-Dockers’ Flats de Baie-du-Tombeau. Le site de Bain-des-Dames reste cependant l’option prioritaire pour le ministère et le CEB.
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !