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Opérateur touristique reconverti en planteur - Anuj Ramnarayen : «Nous avons dû prendre une décision pour survivre»

Anuj Ramnarayen Anuj Ramnarayen, opérateur touristique depuis 31 ans, a, recommencé à zéro en se reconvertissant en planteur. Il y a investi toutes ses économies.

Anuj Ramnarayen, 50 ans, de Glenn-Park, vice-président de la Central Market Association, a exercé en tant qu’opérateur touristique pendant 31 ans. Grâce à son échoppe située au marché central de Port-Louis, endroit très prisé par les touristes à travers le monde, il faisait bouillir la marmite à la maison.

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« Nous avons dû repartir de zéro en investissant nos économies pour louer un terrain de plantation, et ce, en effectuant le paiement d’un an de location en avance »

D’ailleurs, croyant que ce secteur-clé de l’économie était assuré, sa femme et son fils se sont joints à lui pour en faire une entreprise familiale.  

Malheureusement, la Covid-19, qui s’est répandu comme une trainée de poudre, les a emportés avec lui. Résultats : fermeture des frontières, pas de touristes, 10 mois d’inactivité et c’était le début d’un calvaire pour la famille Ramnarayen. « Le secteur touristique était notre seule source de revenus. Toute la famille en dépendait. Quand le Covid-19 est survenu à Maurice, nous nous sommes retrouvés dans une situation extrêmement difficile, car l’État versait uniquement Rs 5 100, mais encore, uniquement, à ceux qui sont détenteurs d’un permis. Les agents, comme ma femme et mon fils, ne bénéficient pas de cette somme. Après la réouverture partielle des frontières, nous nous attendions à un retour à la normale, mais le marché central était désert. Nous passions notre journée à attendre sans faire aucune vente. De plus, nous devions débourser de l’argent pour le trajet aller-retour. C’était une perte de temps. Il était temps de prendre une décision », relate-t-il.   

Effectivement, ils ont essayé plusieurs voies, avant de se diversifier vers le métier de la terre. Ils ont réinvesti toutes leurs économies afin de pouvoir survivre. Un choix rudement difficile pour cette famille, qui n’avait aucune expérience en agriculture. « Nous avons dû repartir à zéro en investissant nos économies pour louer un terrain de plantation, et ce, en effectuant le paiement d’un an de location en avance. Sans oublier l’investissement pour la mécanisation et la main-d’œuvre, entre autres. Il faut dire qu’au prix que se vendent les légumes actuellement, ce n’est pas rentable. De ce fait, nous sommes piégés dans toutes les façons. Je croyais que nous réinventer dans le secteur de la plantation nous sortirait du pétrin, mais je me suis trompé et cette situation devient de plus en plus difficile, car nous avons un fils qui étudie à l’étranger et nous avons contracté une dette. La banque nous a heureusement accordé un moratoire, mais il est indéniable que notre vie a été chamboulée par la pandémie de la Covid-19. »   

Par ailleurs, en tant que vice-président de la Central Market Association, il saisit l’occasion pour lancer un appel au gouvernement pour offrir le salaire minimum aux opérateurs touristiques, afin qu’ils puissent survivre. Il demande aussi au ministre des Collectivités locales de prendre une décision par rapport aux opérateurs touristiques qui sont obligés de payer la location en cette période d’inactivité. « La modique somme de Rs 5 100 est insuffisante pour nourrir une famille. De ce fait, je demande au gouvernement de considérer le salaire minimum pour les opérateurs touristiques. Par ailleurs, je lance un appel aux autorités d’accorder une dérogation à ceux qui ouvrent leurs échoppes, afin qu’ils n’aient pas à payer la location jusqu’à que les activités touristiques reviennent à la normale », demande-t-il.

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