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Nouvelle phase Réduit/St-Pierre/Côte-d’Or : objectif 2024 pour la mise en opération 

Avec le financement de USD 325 M (Rs 14,7 Md) pour le tracé Réduit/St-Pierre/Côte-d’Or, annoncé par le Haut-commissaire de l’Inde à Maurice, Nandini Singla, lors des célébrations du 75e anniversaire de l’Indépendance de l’Inde, le gouvernement obtient donc l’argent qu’il cherchait pour étendre le projet vers l’Est.

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Si, pour USD 25 M (Rs 1,1 Md selon le taux de change du jour) de cette somme, il n’y aura aucun souci, car il s’agit d’un don. En revanche, pour les USD 300 M (Rs 13,6 Md) restants, ce n’est que maintenant que les discussions vont démarrer au niveau des modalités. Ce financement sera octroyé par l’Export Import Bank of India (EXIM Bank). 

Au niveau du ministères des Finances, l’on souligne toutefois que le dossier devrait avancer vite. Un appel à candidatures pour l’exécution du projet devrait aussi être lancé bientôt pour trouver la firme qui va mettre en œuvre les infrastructures. Larsen & Toubro, qui a construit le Metro Express jusqu’ici, se place en pole position. Comme elle a déjà les machines et le personnel sur place, mais aussi la connaissance du terrain mauricien, elle est bien placée pour soumettre la meilleure offre.

L’objectif au niveau du Bureau du Premier ministre est de pouvoir permettre aux premiers passagers de voyager sur ce tracé en 2024, c’est-à-dire avant les élections générales. Au pire, ce serait au moins une bonne partie du projet qui devrait être opérationnelle, c’est-à-dire jusqu’à St-Pierre. La partie Côte-d’Or et Hermitage est moins pressée, car elle touche beaucoup moins de gens dans l’immédiat. Des habitations, il n’y en a pas beaucoup pour le moment et la ville administrative ne s’est pas encore concrétisée.

Quoiqu’il en soit, l’étude de faisabilité pour le tracé Réduit/St-Pierre/Côte-d’Or est concluante, précise-t-on du côté de la Metro Express Ltd (MEL). Le projet est, selon les prévisions, financièrement viable. Le tracé mènera le métro de Réduit à Côte-d’Or en passant, dans l’ordre, par Moka, Gentilly, St-Pierre (Kendra Shopping Mall), Côte-d’Or (sur le site réservé pour la nouvelle ville administrative) pour terminer à Hermitage.

En parallèle, au niveau du gouvernement, l’on travaille sur une extension du Metro Express de Curepipe jusqu’à La Vigie. Une étude a déjà été complétée à ce sujet et ses conclusions sont positives également.
Ici, le tracé le plus logique serait que le Metro suive la rue Jerningham pour passer devant le stade George V, Icery, le Forum pour aboutir au rond-point de La Vigie. Ce serait alors la base pour permettre que le Metro Express soit étendu jusque dans le Sud en suivant l’autoroute. 


OSMAN MAHOMED SUR LE PROJET DE METRO EXPRESS À COTE-D’OR : « Il faut que l’étude de faisabilité soit rendue publique  »

La nouvelle ligne de crédit accordée par l’Inde pour le tracé de Metro Express Réduit/ Cote-d’Or a été commentée par Osman Mahomed, ce vendredi 19 août. Face à la presse, le député du Parti travailliste (PTr) réclame que l’étude de faisabilité de cette extension soit rendue publique.

« Je constate qu’il y a beaucoup de choses qui sont cachées derrière ce projet-là notamment les coûts cachés, une motivation cachée, étude de faisabilité cachée entre autres. Je demande à ce que cette étude soit rendue public pour savoir si ce projet est fiable ou non. Si li fiab, ok. Si li pa fiab, nou pa anbaras enn pei ami kouma l’Inde », a déclaré Osman Mahomed.

Le député travailliste qui est ingénieur civil de profession dit approuver le métro « sur le fond, mais pas nécessairement sur la forme ». Dans la foulée, il est revenu sur la déclaration du Chief Executive Officer de Metro Express, le Dr Das Mootanah faite lors de l’émission « Au Cœur de l’Info », hier, jeudi 18 août sur ce projet. « Le Dr Mootanah a affirmé que le métro connaît un succès fou. Kouma zot fer zot kalkil. Il y a un gros problème. Je perçois que sur cette base-là, cette ligne n’est pas fiable. Sur le côté purement financier, c’est un flop. Li pa pou marse. Je me pose des questions sur les raisons derrière ce tracé », dit Osman Mahomed.

Le député rouge a également égratigné le Premier ministre (PM), Pravind Jugnauth sur sa déclaration d’ “India bashing”. « À chaque fois de notre interpellation sur les projets financés par l’Inde, le PM nous dit que nous sommes en train de faire l’ “India bashing”. Il y a beaucoup de pays qui nous aident. Parmi, il y a l’Inde. Nou bizin rekonesan anver tou pei. La relation entre Inde et Maurice existait déjà avant notre indépendance. Ce lien a été renforci dans l’ère PTr et ceci est resté jusqu’à ce jour », avance Osman Mahomed.  

 Il demande  à Pravind Jugnauth de faire «attention». «Kifer? Kan nou pe fer l’Inde finans enn proze ki pou al a pert finansierman, se pa nou me se li ki pou anbaras l’Inde. Parski kan pou ariv ler pa pou kapav pey sa loan la, se lil Moris so relation ki li ena ek l’Inde ki pou anbarase. Donc, nous devrons gérer les fonds publics de manière responsable », souligne le député travailliste.  

DANS 100 ANS ON POURRA RENTABILISER LE TRAJET RÉDUIT/CÔTE-D’OR

 Rappelons que le tracé Réduit/ St-Pierre/ Côte-d’Or devrait devenir une réalité grâce à un financement de US$ 325 millions (Rs 14,7 milliards) de l’Inde. Celui-ci a été annoncé lundi dernier par la haute-commissaire de l’Inde à Maurice, Nandini Singla, lors de la fonction officielle des célébrations du 75e anniversaire de l’indépendance de l’Inde. Cette somme inclut un don de Rs 1,1 milliard. Le reste sera financé à travers une ligne de crédit de l’EXIM Bank.

Le député Osman Mahomed s’est, quant à lui, dit aussi surpris par les explications du Chief Executive Officer de Metro Express, le Dr Das Mootanah. Ce dernier avait fait part sur les ondes de Radio Plus qu’il n’était pas au courant de l’axe Port-Louis/Grand-Baie et Port-Louis/Mahébourg. « Pourtant, il y avait un comité dans le passé où cela avait été discuté. Dans le comité, il y avait Suresh Seebaluck, ancien secrétaire au Cabinet et chef de la fonction publique ; Kailash Ruhee, ancien conseiller de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam ; l’actuel secrétaire financier Dev Manraj ; l’actuel commissaire de la National Land Transport Authority (NLTA) Koshik Reesaul, l’actuel secrétaire au Cabinet et chef de la fonction publique Nayen Koomar Ballah, et finalement, un avocat du parquet qui est maintenant juge au sein de la Cour Suprême », a-t-il énuméré. 

Selon ce dernier, c’est un suicide financier si le gouvernement va de l’avant avec ce trajet. « De Réduit pour partir à Côte-d’Or, il n’y a que 10,5 kilomètres et cela va coûter Rs 13,5 milliards. Le retour sur investissement ne sera que de 1,3 % par année, si on ne prend pas en compte les autres coûts. Ainsi, cela va prendre plus de 100 ans avant de pouvoir rentabiliser ce projet », a-t-il dénoncé.


Le Metro Express en 15 étapes

L’idée d’avoir un système de transport rapide germe depuis les années ’70. Il a cependant fallu attendre jusqu’à 2016 pour qu’elle devienne sérieuse avec l’Inde qui décide de mettre Rs 23,9 Md (au taux de change du jour) à la disposition de Maurice. De cette somme, Rs 12,1 Md seront sous forme de don.

Voici les grandes étapes du Metro Express :

  • 31 mars 1956 : le dernier voyage du train passager allant de Port-Louis à Curepipe
  • Années ’70 et années ’80 : l’idée d’avoir un métro reliant des points importants du pays fait sporadiquement surface.
  • 1998 : La firme Iberinsa/Scott propose neuf options dans son rapport fait à la demande du gouvernement. Trois options sont jugées les plus viables, à savoir un système de Light Rail Transit (LRT) et deux types de voies spéciales pour des bus.
  • 2011 : Le consultant Halcrow Fox, chargé de formuler une « stratégie de transport national intégré », propose, tout en mettant l’accent sur un certain nombre de contraintes, un système de LRT allant de Curepipe à Port-Louis pour régler le problème de congestion. Il propose cependant qu’une « multi-criteria analysis » soit effectuée.
  • 2002 : En mai, le Dr David Lupton, qui s’est vu confier la responsabilité de préparer une « multi-criteria analysis » arrive à la conclusion que le LRT serait de loin le mieux. En option, il propose un Bus Rapid Transit System (BRTS), mais aussi l’introduction d’un système de péage sur l’autoroute. 
  • 2006 : Le comité de coordination mené par Jonathan Richmond, consultant au ministère des Infrastructures publiques, et mis sur pied à la demande du gouvernement, propose le BRTS comme la meilleure option pour Maurice.
  • 2009 : Le gouvernement accorde préséance au BRTS, car il est beaucoup moins cher et plus facile à implémenter. Le coût est estimé à Rs 5 Md contre Rs 10 Md à Rs 15 Md pour le LRT.
  • 2010 : Retournement de situation. Le gouvernement opte pour le Metro Express. Lors d’une visite officielle à Singapour, Navin Ramgoolam, alors Premier ministre, signe un accord intergouvernemental pour permettre à la Singapore Cooperative Enterprise d’aider Maurice à préparer un appel à candidatures pour le LRT qui irait de Curepipe à Port-Louis.
  • 2012 : En septembre, le gouvernement mauricien signe un contrat avec la Singapore Cooperative Enterprise pour développer les aspects techniques (tracé, design, extensions futures…) et la faisabilité du LRT, plus communément appelé le métro léger.
  • 2013 : En février, un appel à manifestation d’intérêt est lancé. Onze entreprises y répondent. L’offre d’AFCONS-SPCL, de l’Inde. En octobre, l’étude de faisabilité de la Singapore Coopération Enterprise soutient que le projet de Métro léger coutera environ Rs 22,2 milliards, mais assure que le projet est viable. Le cout est ensuite revu à Rs 27 milliards. Dans une Tribune publiée dans l’express le 8 aout 2017, Anil Bachoo, ancien ministre des Infrastructures publiques et du transport, soutient que l’Inde avait accepté de financer le projet pour US$ 600 millions alors que le taux de change dollar/ Roupie mauricienne était de Rs 31, soit Rs 18,6 milliards. Le reste devait être financé par une levée de fonds auprès de banques locales. Il soutient aussi qu’après discussions, le cout du projet a été revu à la baisse pour s’établir à Rs 24,8 milliards.
  • 2016 : Le nouveau gouvernement, mené par le MSM, élu fin 2014, annonce la mort du métro léger. Mais, sir Anerood Jugnauth, alors Premier ministre, dira en 2016 qu’un projet de Metro Express sera implémenté pour réduire le problème de trafic de Port-Louis à Curepipe. Cela, grâce à l’Inde qui mettra USD 527 M (Rs 23,9 Md selon le taux de change du jour). De cette somme, USD 267 M (Rs 12,1 MD) sont sous forme de don. Les USD 260 M (Rs 11,8 Md) restants sont un financement accordé à travers une ligne de crédit de l’Export Import Bank of India (EXIM Bank).
  • 2017 : Le contrat pour la première phase du Metro Express est alloué, le 31 juillet, à la compagnie indienne Larsen & Toubro. L’Inde s’est occupée de l’appel d’offres et de la sélection de la compagnie pour les 26 km reliant Port-Louis et Curepipe.
  • 2019 : La ligne Port-Louis/Rose-Hill est mise en opération le 3 octobre.
  • 2021 : Ouverture de la ligne Rose-Hill/Quatre-Bornes le 17 juin.
  • 2022 : La ligne Quatre-Bornes/Phœnix est mis en opération le 8 mai, alors que les tests pour Phœnix/Curepipe devraient prendre fin en septembre. Le tracé Rose-Hill/Ébène/Réduit devrait entrer en opération commerciale en décembre.

Patrick Hilbert

 

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