Un nouveau projet de loi vise à créer un institut national pour moderniser l’éducation à Maurice. Cet institut aura pour mission de développer, évaluer et mettre à jour les programmes scolaires, de la maternelle au secondaire. L’objectif est d’améliorer la qualité de l’enseignement.
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Alors que le Parlement sera très probablement dissous d’ici peu, la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a déposé un texte de loi au Parlement au courant du mois de septembre. Il a pour objectif de créer un nouvel institut en charge de développer et adapter le curriculum ainsi que des programmes scolaires. Ce projet de loi devrait être débattu à l’assemblée si le MSM reste au pouvoir après les élections générales.
The National Institute of Curriculum Research and Development Bill (No. XVIII of 2024) vise à créer un Institut national de recherche et de développement des programmes scolaires. L’institut aura pour mission de « mener des recherches approfondies, d’analyser, de développer et d’évaluer les programmes éducatifs des niveaux préprimaire, primaire et secondaire, tout en prenant en compte les besoins d’éducation spécialisée ».
Une approche systémique
L’Institut proposé se veut être une réponse au besoin de structuration et de modernisation du système éducatif mauricien. Il s’agit non seulement de standardiser les pratiques en matière de développement des programmes scolaires, mais également d’aligner les méthodes d’enseignement et le matériel pédagogique sur les normes internationales. Le texte de loi prévoit ainsi l’approbation du matériel éducatif, allant des manuels scolaires aux ressources d’apprentissage numériques, en passant par les supports audiovisuels et les cartes, sous la supervision de l’Institut.
Gouvernance et gestion
Ce projet de loi propose la création d’un conseil d’administration. Il sera composé de représentants d’organismes clés du secteur éducatif, comme le ministère de l’Éducation, le Mauritius Examinations Syndicate, l’Université de Maurice, ainsi que de spécialistes expérimentés. Ce conseil aura la responsabilité de définir les orientations stratégiques de l’Institut, d’approuver les curricula et de veiller à la mise en œuvre efficace des plans de travail.
La loi accorde également des pouvoirs conséquents à l’Institut, notamment celui d’acquérir et de gérer des biens, de recevoir des dons et subventions, ainsi que de facturer certains services. Une dimension essentielle du projet est la coopération internationale. L’Institut devra organiser des conférences et séminaires sur les questions relatives aux curricula et collaborer avec des entités nationales et internationales pour favoriser l’échange de pratiques et d’idées innovantes.
Le texte met un accent particulier sur la transparence dans la gestion de l’Institut. Le conseil d’administration devra soumettre un rapport annuel détaillé, incluant des statistiques sur les matériels pédagogiques, au ministre de l’Éducation. Des mécanismes sont également prévus pour garantir la divulgation des intérêts des membres du conseil dans les décisions qui pourraient créer des conflits d’intérêt.
Vers une modernisation des outils pédagogiques
L’un des objectifs clés de cette législation est d’assurer que les programmes et les matériels pédagogiques développés à Maurice soient conformes aux standards internationaux, notamment en matière de Open Educational Resources (ressources éducatives libres), un domaine en pleine expansion dans le secteur éducatif mondial. Ces ressources, accessibles sans frais et adaptées à des besoins variés, sont vues comme des leviers pour améliorer l’égalité des chances en matière d’éducation.
Le projet de loi renforce également l’idée d’une évaluation continue des programmes scolaires, un élément crucial pour maintenir leur pertinence dans un monde où les exigences professionnelles et technologiques évoluent rapidement. La périodicité des révisions des curricula est ainsi inscrite dans les fonctions de l’Institut, marquant une volonté claire d’éviter l’obsolescence des outils éducatifs.
Enfin, la loi prévoit toute une série de dispositions pour le fonctionnement administratif de l’Institut, allant de la protection légale de ses membres à la capacité d’entreprendre des actions en justice. Ces protections sont conçues pour « garantir l’indépendance et l’efficacité de l’Institut » dans l’accomplissement de ses missions. L’Institut sera également en mesure de recevoir des donations, avec des exemptions fiscales potentielles, ce qui pourrait stimuler les contributions privées et internationales.
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