National Wage Consultative Council : une recommandation dans la discorde

salaire minimale

Un salaire minimal de Rs 8 000 à partir de  janvier 2018 pour passer à Rs 8 500 à partir de janvier 2019. C’est ce qu’a proposé le président du National Wage Consultative Council (NWCC), Beejaye Coomar Appanah, lors de la réunion de jeudi dernier. Il revient au gouvernement de l’avaliser ou pas. Les syndicalistes l’ont déjà rejeté.

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L’économiste Eric Ng trouve raisonnable l’octroi d’un salaire minimal de Rs 8 500. Il estime qu’en y ajoutant l’impôt négatif, les travailleurs concernés pourront  mieux faire face au coût de la vie. « Maintenant, il faut voir son impact, surtout sur les petites et moyennes entreprises », dit-il. Il craint que, ne pouvant faire face à une nouvelle charge financière, certaines seront contraintes à la fermeture.

De son côté, le Chief Operating Officer de Business Mauritius, Pradeep Dursun, est satisfait que le NWCC ait pris certaines dispositions pour soutenir notamment le secteur de l’exportation qui supportera difficilement ce nouveau poids financier. Il attire l’attention sur le fait que le salaire minimal, qui va toucher 28 % des salariés du secteur privé,  coûtera  un peu plus de Rs 3 milliards. 

Le président du NWCC estime, lui, qu’il a pris la bonne décision de faire voter ce rapport. Car, au cas contraire,  100 000 employés touchant moins de Rs 8 000, 40 000 ayant moins de Rs 5 000 et 20 000 percevant moins de Rs 3 500  par mois n’auraient pas bénéficié du salaire minimal.

La grogne syndicale

Mais les représentants syndicaux au sein du NWCC ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont effectué un walk-out, lors de la réunion de jeudi, en arguant  qu’ils ne pouvaient cautionner un rapport  en l’absence d’un consensus.

Rashid Imrith, président de la Fédération des syndicats du secteur public, s’élève contre la façon dont les représentants syndicaux ont pris connaissance de ce rapport. «  On nous a fait une présentation dans les grandes lignes et on nous a demandé d’approuver le rapport. C’est impossible. J’estime que c’est un manque de respect  envers la classe laborieuse », s’insurge-t-il.

Le syndicaliste condamne aussi le fait que le salaire minimal de Rs 8 500 n’entrera en vigueur qu’en janvier 2019 et que les travailleurs ne toucheront que Rs 8 000 à partir de janvier 2018.

Selon le président de la Fédération des syndicats du secteur public, il a quitté le conseil un peu avant le walk-out pour aller rencontrer le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui avait déjà prévu une conférence de presse pour rendre public le rapport sur le salaire minimal. « Je lui ai parlé des divergences au sein du conseil sur le salaire minimal.  Je lui ai aussidit que le rapport prêtait à des controverses et que c’était le souhait du mouvement syndical d’arriver à un consensus. C’est à la suite de cette rencontre que la conférence de presse a été annulée », a-t-il déclaré.

Pour sortir de la crise, Rashid Imrith a proposé  que le dossier du National Wage Consultative Council soit confié  au Secrétaire financier, Dev Manraj.  « S’il y a consensus parmi les représentants syndicaux, nous solliciterons l’intervention du Premier ministre afin que  Dev Manraj se penche sur ce dossier afin de trouver un dénouement rapide », a-t-il souligné.

Pour sa part, le président du Mauritius Labour Congress, Haniff Peerun,  lance un appel au gouvernement pour qu'il rejette les recommandations du National Wage Consultative Council et propose ses propres chiffres.

  • LDMG

 

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