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Nasser Moraby : «Le nouveau prix du pain maison réclamé est de Rs 4,09»

  • Une dizaine d’opérateurs ont déjà stoppé leurs activités

À l’approche de l’ultimatum lancé par l’association, aucune solution n’a été trouvée jusqu’ici. Pour cause, les requêtes de rencontre avec le ministre du Commerce n’ont pas eu de suite.  

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L’ultimatum lancé par l’Association des propriétaires de boulangeries jusqu’au 30 juin est différent de l’initial. Qu’est-ce qui explique ce changement ?
Notre ultimatum est maintenu. Cependant, nous avons modifié quelque chose. Au départ, nous n’écartions pas la possibilité de fermeture en cas de non-révision du prix du pain. Les discussions avec nos membres ont toutefois changé notre démarche. Désormais, l’ultimatum au 30 juin consiste en l’arrêt de fabrication des « scheduled breads ». Les boulangers deviendront comme des supermarchés, qui eux ne sont pas dans cette production.   

Qu’est-ce qui motive la prise de position de l’Association des propriétaires de boulangeries quant à l’éventuel arrêt de production des « scheduled breads » ?
Depuis 2012, le prix du pain est resté inchangé. Pendant ce temps, notre coût de production n’a cessé de grimper. D’ailleurs, il y a eu plusieurs compensations salariales durant ces dix dernières années, ce qui a influencé le coût de la main-d’œuvre. Nous avons sollicité une rencontre avec le ministre du Commerce à cet effet, mais sans succès. À vrai dire, son Permanent Secretary (PS) a accepté de nous recevoir après maintes insistances, mais il n’a pas souhaité aborder le sujet de l’évaluation de coût. Il disait que le ministère travaillait dessus.   

La hausse demandée sur le prix du pain maison sera-t-elle suffisante pour régler le problème de l’augmentation du coût de production ?
Nous avons retravaillé notre « costing » en tenant compte des coûts d’opération et de production. Ainsi, après la baisse d’environ 15 sous sur le prix de la farine, notre évaluation de prix a été mise à jour, tout en prenant en considération les dernières hausses du prix du carburant. Le nouveau prix du pain maison réclamé par l’Association des propriétaires de boulangeries est de Rs 4,09 (contre Rs 4,10 réclamé précédemment), alors que la réclamation pour celui de la baguette est sous forme de prorata. Nous avons informé le Premier ministre de notre position par l’entremise d’une lettre qui lui a été envoyée le 13 juin dernier. L’objectif est d’expliquer la situation des boulangers, car les requêtes pour une rencontre avec le ministre Callichurn n’ont pas abouti.   

Toutefois, le ministre du Commerce semble être déterminé à maintenir sa position sur le dossier du prix du pain…
C’est triste, car nous n’aurons d’autres choix que d’arrêter la production des « scheduled breads ». Je pense que le dialogue est important, d’où les demandes de rencontre avec le ministre. Une dizaine de boulangeries, situées à Vacoas, Robinson, Floréal, Bel-Air, Flic-en-Flac, 16e Mille et Grand-Port, ont déjà stoppé leurs activités.  D’autres fermetures sont à prévoir tandis que plusieurs ne peuvent poursuivre leurs opérations. Nous étions à 150 membres, le nombre a été réduit après certaines fermetures. 

Nasser Moraby, le pain étant un produit de consommation essentiel pour de nombreux Mauriciens, une hausse des prix ne sera-t-elle pas le coup de trop dans la conjoncture actuelle marquée par l’inflation ?
Notre boulangerie vend principalement aux distributeurs de pains. Je vends environ 1 000 pains par jour. Il faut dire que c’est une ruée journalière vers la boulangerie à partir de 6 heures. Le pain est effectivement un produit essentiel. Plusieurs consommateurs disent comprendre la démarche de notre association. Le public est au courant de la situation quant à la hausse des prix des intrants. Toutefois, en l’absence de solution avec le ministre du Commerce, nous nous verrons dans l’obligation d’arrêter la production des « scheduled breads ». Ce sera malheureusement au détriment des consommateurs.

  • LDMG

 

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