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Nando Bodha avait quitté le GM le 6 février dernier : «Un Premier ministre à deux mandats est nécessaire»

C’est le 6 février 2021 que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha a claqué la porte du gouvernement. Il a fondé le Rassemblement mauricien et s’est joint à la Plateforme de l’espoir. Pour lui, ce qui se passe dans le pays lui donne raison. Il dit travailler pour un changement en profondeur et espère se présenter comme futur Premier ministre lors des prochaines élections générales.

Un an après est-ce que vous regrettez votre décision d’avoir démissionné du gouvernement ?
Aucun regret ! Regardez dans quel état se trouve le pays un an après. Les évènements m’ont donné raison. Le pays coule, le pays est en danger. Le peuple est asphyxié. Lakwisin est toute puissante, dictant tout, cadenassant tout avec des exécutants bien placés pour piller et utiliser toutes les institutions. 

La corruption et la drogue continuent à tout gangrener de plus belle. Que reste-t-il de nos droits démocratiques, de nos institutions, de nos attentes, de la police et de l’Independent Commission against Corruption (Icac) ? Un pillage de milliards de roupies des fonds publics, une roupie à la dérive… Le peuple paye les pots cassés. Les scandales et l’incompétence : Molnupiravir, enquête judiciaire sur Kistnen, gestion de la Covid-19 (des centaines de morts), le désastre dans le secteur de l’éducation, la Mauritius Investment Corporation Ltd. 

Regardez ce que notre système électoral est devenu. C’est à la base de notre démocratie qu’il y a le pourrissement. Et dans l’affaire Kistnen, j’avais parlé de l’odeur de la mort. Elle est toujours là. La police veille à ce que la vérité n’éclate jamais dans ce cas d’un assassinat triste d’un soldat du Mouvement socialiste militant (MSM).

Qu’est-ce qui fait si peur au MSM pour que l’enquête ne se déroule pas efficacement pour que la vérité éclate et que la justice soit rendue ? 

Certains pointent du doigt votre crédibilité, car vous avez été dans le système du pouvoir pendant trente ans et dix-huit ans aux côtés de Pravind Jugnauth. Est-ce que vous avez des arguments pouvant convaincre de votre sincérité pour changer de système ?
Je suis du MSM, je connais ses principes et ses valeurs qui ont guidé sir Anerood Jugnauth. Pravind Jugnauth est tout autre. C’est un leadership occulte et sournois à la solde de Lakwisin. Je donne des exemples : il n’acceptera jamais un Premier ministre à deux mandats, la libéralisation des ondes pour une télévision libre, une loi sur le financement des partis politiques, une Icac indépendante, un nouveau système d’éducation et de la santé. Il n’y aura pas de lutte sans merci contre la corruption, la drogue, le népotisme et le favoritisme. Avec la dictature du pouvoir de Lakwisin un petit groupe impose tout. C’est pour cela que je propose un changement en profondeur.

Que reste-t-il de nos droits démocratiques, de nos institutions, de nos attentes, de la police et de l’Independent Commission against Corruption (Icac)»

Comment voyez-vous votre participation au sein de l’opposition durant ces douze derniers mois ?
J’ai tracé ma voie, celle du Rassemblement mauricien (RM), et j’ai participé à toutes les initiatives de l’opposition. Elle a une force de frappe réelle, en dépit de toutes les tentatives du pouvoir de la museler. J’ai tout fait pour avoir une bonne entente pour rassembler tous les partis, parlementaires et extraparlementaires.

Est-ce que vous vous sentez à l’aise au sein de la plateforme de l’espoir ? 
Lespwar est une plateforme structurée. On travaille très bien ensemble, on réfléchit sur les grandes priorités. On souhaite un rassemblement de toutes les forces dans l’opposition pour faire partir un gouvernement qui est en train de piller et de ruiner notre pays. J’apporte ma contribution au sein de la plateforme et je travaille le terrain.

Qu’en est-il de votre parti ? Où en sont les choses ?
Dans un contexte de Covid-19, le RM a relevé un immense défi. Pour vous donner un exemple, il y a une semaine, la direction nationale de RM a rencontré les chancelleries indienne et française. La commission éducation a donné une conférence de presse sur la situation grave qui sévit. J’ai donné une grande interview sur notre mission, nous avons lancé la première régionale RM à Flacq, une circonscription complexe. 

Nous avons une direction pour les jeunes. Et nous avons des réunions tous les jours dans le pays. Au-delà des arguments que je peux avoir, il faut surtout voir ce que j’ai accompli seul pendant une année. J’ai été sur le terrain partout dans l’île, dès que les restrictions sanitaires l’ont permis. J’ai rencontré les gens, j’ai été à l’écoute, j’ai compris que la population rejette ce système où la méritocratie n’a plus sa place, où les abus sont monnaie courante. 

On écoute le peuple, leur misère et leur désespoir. Il faut écouter les jeunes et préparer leur avenir. On lui propose des solutions. On lance la régionale à Bel-Air dans deux semaines, le 18 février. Il y a une majorité dans le pays qui crie en silence pour un changement véritable. Notre projet de société vise tous ces Mauriciens qui veulent respirer, qui veulent un avenir meilleur pour leurs enfants. Tout le monde veut un Premier ministre à deux mandats, qui est une nécessité, et des postes décisionnels non choisis par des politiques. Le peuple veut une lutte sans merci contre la drogue et la corruption. La population réclame The right person in the right place, la méritocratie, la transparence et un gouvernement efficace. Tout le monde veut un meilleur système d’éducation, un système de santé digne de ce nom. Notre message est clair. Il est simple. Le combat du RM est un très grand combat. Il fait appel au rêve de ce peuple admirable qui s’est levé pour que Maurice soit meilleur et un modèle. Je fais appel à ce sentiment.

Il y a des observateurs politiques qui pensent que vous pouvez être l’adversaire de Pravind Jugnauth. Avez-vous la prétention de défier le Premier ministre lors des prochaines élections ?
Je suis très encouragé par ce fait. Les observateurs politiques sont très au point par rapport à ce qui se passe dans le pays, par rapport aux déficiences et aux dangers qui nous guettent. La déchéance économique, sociale, institutionnelle et morale les inquiète. L’opposition doit travailler ensemble. Il y a encore trois ans avant que les élections. C’est pour incarner le changement en profondeur, pour réaliser tout ce que désire le peuple, que je souhaite me présenter comme PM. Finalement, c’est le peuple qui décide. Le peuple veut voir de grandes réformes, le peuple veut une politique de rupture avec ce qui s’est fait durant ces cinquante dernières années. J’ai bien compris cela. Je veux que la majorité de la nation qui aime ce pays me donne la possibilité d’instituer un changement en profondeur avec détermination et sincérité. Je travaille dans cette direction à travers le pays. Ma mission c’est de relever ce défi.

 

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