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Metro Express : la viabilité et l’impact sur l’industrie décortiqués

Métro Express Le projet de métro est viable selon les analystes singapouriens.

Le rapport des Singapouriens et de la NTA sur la viabilité et l’impact du Metro Express sur les opérateurs du couloir Curepipe/Port-Louis livre les détails du projet, chiffres à l’appui. Les Singapouriens insistent sur sa viabilité, alors que les opérateurs se disent satisfaits des propositions palliatives de la NTA. Du côté des employés, on affiche la prudence.

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Même en se montrant prudent avec les estimations, le Metro Express demeure financièrement viable, nous assure Singapore Cooperation Enterprise (SCE). La firme de consultants a livré son analyse financière finale datée du mois de septembre 2017. Un document déposé par le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, à la suite de la Private Notice Question de Xavier-Luc Duval, mardi. Un rapport de la National Transport Authority (NTA), soumis en même temps, traite de l’impact du projet sur les opérateurs du couloir Curepipe/Port-Louis, notamment la Compagnie nationale de transport (CNT), la United Bus Service (UBS) et la Rose-Hill Transport (RHT).

Selon les Singapouriens, la valeur réelle des dépenses sur les 24 premières années d’opération est de Rs 19,37 milliards, alors que la valeur des revenus est estimée à Rs 29,16 milliards. Ce qui donne une différence de Rs 9,79 milliards (voir graphique). Soit, une somme supérieure aux Rs 8,9 milliards prêtées par le gouvernement indien.

Il s’agit là des chiffres pour la projection de base. Pour les scénarios moyens et élevés, le surplus passe à Rs 13,46 milliards et Rs 15,26 milliards, respectivement. « […] the project would be financially viable even when considering the conservative patronage case. If each year’s operating surplus is used to service the debt in full, the loan would be fully repaid in the 15th year of full operation (FY2036) », souligne le rapport.

Les Singapouriens donnent les raisons de ce bilan positif :

  • La subvention indienne de Rs 8,9 milliards qui réduit le coût du projet à plus de 50%
  • Le taux d’intérêt de 1,9 % pour le prêt de Rs 8,9 milliards de l’Inde comparé au taux habituel de 6 % à 8,5 %
  • Un cash flow positif attendu dès la première année d’opération, avec des revenus de Rs 622 millions, excédant les dépenses de Rs 461 millions par Rs 161 millions.


La dette remboursée d’ici 2036

Se fiant à ses projections, la Singapore Cooperation Enterprise (SCE) estime qu’en utilisant la totalité du surplus opérationnel du Metro Express, il sera possible de rembourser la totalité de la dette contractée auprès du gouvernement indien d’ici 2036. Cette projection est faite à partir du scénario de base initial, qui prévoit que 10 % des automobilistes et 20 % des passagers des autobus opteraient pour le métro. Un scénario qui compte sur 53 800 passagers quotidiens, considéré comme le strict minimum par les analystes singapouriens. La dette, au début de la période de remboursement en 2022, aurait atteint Rs 9,3 milliards.

Année d’opération Somme à rembourser (Rs millions)
2022 9 307
2023 9 205
2024 8 900
2025 8 560
2026 8 183
2027 7 772
2028 7 331
2029 6 635
2030 5 892
2031 5 085
2032 4 221
2033 3 297
2034 2 046
2035 709
2036 0


Sidharth Sharma, CEO de RHT : « Le Voluntary Retirement Scheme sera optionnel »

Selon la NTA la réorganisation des routes ne suffira pas pour réduire l’impact du métro. Est-ce que cela vous inquiète ?
Nous savions que le Metro Express aurait un impact sur nos opérations. Déjà, l’abolition de la gare du stade de Rose-Hill sans aucune mesure qui permette une re-localisation dans les meilleures conditions a eu pour effet une réduction de nos revenus estimés à 5 % pour le moment. Nous attendons les résultats d’une étude commanditée auprès d’experts sud-africains sur l’impact global du Metro Express sur nos opérations.  

La NTA mise sur la smart card pour augmenter les revenus et combler la différence, misant sur des revenus additionnels de 10 % en évitant les vols et en encourageant les passagers à délaisser les modes de transport illicites. Votre expérience avec la carte Filao confirme-t-elle cette hypothèse ?
Il est trop tôt pour évaluer la pénétration de la smart card auprès de nos voyageurs. La croissance est réelle. Nous avons dépassé les 1 200 cartes. D’ailleurs, nous étions en mode d’essai et nous nous attendons à atteindre les 5 000 cartes en service vers fin décembre. Il s’agit de pousser les campagnes marketing afin de faire comprendre aux passagers les avantages de la carte Filao en termes de facilité, de sécurité et d’utilisation. Nous pensons que la carte Filao suivra le même schéma que les cartes bancaires et le service Juice par exemple.

L’automatisation, à travers les smart cards est-elle une indication que le nombre d’employés de votre compagnie et de l’industrie en général est condamné à chuter ? Le rapport de la NTA préconise aussi le Voluntary Retirement Scheme (VRS). La RHT compte 65 employés de 55 ans ou plus. Quels sont vos projets les concernant ?
Cette question ne nous a jamais effleuré l'esprit. RHT a toujours donné la garantie à ses employés que de nombreuses options leur seront offertes quand viendra le moment de faire la transition – soit dans des nouveaux métiers que le métro sera susceptible de créer et des redéploiements après des formations qui seront mises en place par RHT ou dans des sociétés nouvelles que nous pourrions créer. Par conséquent, le VRS sera optionnel.

Parmi les trois compagnies sur ce couloir, RHT est la seule à ne pas obtenir de routes additionnelles de la NTA pour compenser l’effet du métro. Pourquoi ?
On n’est pas au courant et par conséquent, on ne peut commenter. RHT a été la première société à s’ouvrir à la modernité en apportant son soutien au projet Metro Express. Cela, tout en y adjoignant des demandes précises au gouvernement dont des garanties en ce qui concerne le réallocation des routes additionnelles.

Ces demandes, aujourd’hui du domaine public, concernent, entre autres : un péage à l’entrée de Port-Louis pour encourager les voyageurs à adopter le métro, des routes additionnelles dans sa zone d’opération, soit directement en extension des routes que RHT maîtrise déjà ou est déjà leader.

La RHT ne devrait pas non plus bénéficier de la révision préconisée dans les tarifs longue distance. Un coup dur ?
Cela relève de l’évidence. À la lumière du rapport que RHT a commandité et qui devrait être livré et discuté au niveau du conseil d’Administration, RHT pourra mesurer précisément toutes les implications du lancement du Metro Express et de son impact sur nos opérations. Nous y reviendrons donc au mois de novembre 2017.

 

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