Après la démission de Presley Paul à la tête de la Cargo Handling Corporation Ltd, c’est le tour d’un autre nominé politique de devoir prendre la porte de sortie : Zaid Heera, directeur général de la Mauritius Meat Authority. Il n’aurait pas les qualifications requises pour occuper ce poste.
Zaid Heera n’est plus à la tête de la Mauritius Meat Authority (MMA). Initialement nommé Chairman le 21 septembre 2018 par le Conseil des ministres, il avait ensuite été nommé directeur général en début d’année après le décès de Bhagwat Daumoo. La semaine dernière, Zaid Heera a été contraint de démissionner. Raison : des zones d’ombre plaineraient sur ses qualifications académiques. C’est ce qu’a révélé un audit mené en ce moment sur les qualifications académiques des nominés politiques, c’est-à-dire Chairmen et directeurs des institutions gouvernementales.
Selon une source autorisée au ministère de l’Agro-industrie, cet exercice, lancé sur ordre du gouvernement, fait suite à la démission de Presley Paul en juin 2023 de son poste de directeur général de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL). Le 20 juin dernier, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait déclaré, à l’Assemblée nationale, que Presley Paul ne détenait pas les diplômes requis pour occuper le poste de directeur général.
C’est cet audit en cours actuellement qui a permis de révéler le véritable statut académique de Zaid Heera. « Pour occuper le poste de directeur général, il faut être détenteur d’un master en agriculture, en économie, en finance, en droit, en management ou en Business Administration. Possède-t-il de telles qualifications ? La vérité est qu’il n’a pas dit toute la vérité sur ses qualifications », indique une source du conseil d’administration de la MMA.
Lors de discussions en début d’année, poursuit-elle, Zaid Heera avait dit détenir certaines qualifications et ses paroles ont été prises pour argent comptant. « En d’autres termes, il s’est contenté de dire qu’il avait certaines qualifications sans fournir de preuves concrètes. Lorsque le gouvernement a demandé des vérifications, Zaid Heera n’a pas été en mesure de fournir des éléments concrets », déclare cette même source.
Une autre source proche du dossier affirme que lorsque le conseil d’administration de la MMA a demandé à Zaid Heera de prouver ses qualifications académiques, il a décidé de donner un préavis d’un mois. Ce ne serait toutefois pas le seul facteur qui aurait précipité le départ du directeur général de la MMA. N’y aurait-il pas un lien avec la question qu’Ehsan Juman compte poser au ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, à la séance parlementaire de mardi prochain ?
Le député du Parti travailliste (PTr) souhaite l’interroger sur la date de nomination du directeur général et Chairman de la MMA. Question qui aurait inévitablement contribué à révéler le statut académique de Zaid Heera. Il aurait ainsi été proposé à ce dernier de rompre tout lien avec la MMA.
Qualifiant ce cas d’« extrêmement grave », Ehsan Juman s’interroge sur la responsabilité du conseil d’administration et du Chairman. « Ne devraient-ils pas tous démissionner après ce qui vient de se passer ? », se demande le député du PTr. Il ajoute que plusieurs autres institutions gouvernementales se trouveraient dans la même situation, avec plusieurs nommés politiques ayant dissimulé leur véritable statut académique.
Téléphoné par Le Défi Quotidien pour une réaction, Zaid Heera a déclaré avoir été contraint de donner un préavis d’un mois en raison de problèmes personnels. « Je dois me rendre en Angleterre. Lorsque je reviendrai à Maurice, vers le 12 août, j’assurerai la transition », a-t-il expliqué. Interrogé sur les lacunes au niveau de ses qualifications académiques, il a répondu que ce n’est pas pour cette raison qu’il a décidé de partir.
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