
S’attendent à une chute des ventes de 50 %. Les clients se pressent en concession pour profiter des prix actuels.
Les concessionnaires automobiles roulent à plein régime avant le 1er juillet 2025 et l’entrée en vigueur de la nouvelle fiscalité sur les véhicules neufs. En entrant dans la concession de Bamyris Motors, à Bagatelle Motorcity, le vendredi 13 juin 2025, on se croirait un jour de portes ouvertes. Les potentiels acheteurs sont nombreux à arpenter le showroom. Ils sont venus en famille pour choisir leurs prochaines voitures.
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« Nous avons été pris à contrepied par le Budget 2025-2026. Nous voulions prendre notre temps pour prospecter convenablement et comparer les modèles. Mais là, on achète ce qu’il reste de disponible avant le 1er juillet 2025. Par la suite, ce sera difficile d’acheter une voiture neuve. J’ai un budget de Rs 1 500 000. Le modèle que j’ai repéré à ce tarif sera Rs 500 000 plus cher après le 1er juillet. Auparavant, nous pouvions négocier. Mais là, les quelques voitures qui restent sont à prendre ou à laisser. Le Budget a créé une psychose parmi les consommateurs. On peut presque qualifier la situation de drame. Il y a une incompréhension, pour ne pas dire une colère », lance un acheteur qui a souhaité garder l’anonymat.
Ce sentiment est partagé par un autre client. « Il faut qu’on achète une voiture avant le 1er juillet. Après nous ne pourrons plus, nous devrons rouler ce que nous avons. Mais nous ne trouvons pas de voiture de disponible. Tous les exemplaires sont en rupture de stock. Nous allons devoir garder notre voiture actuelle jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus rouler. Avec le nombre de vieilles voitures qui va augmenter, la pollution ne va pas baisser. Et je ne pense pas que les nouvelles taxes vont faire diminuer les embouteillages », affirme Kailash Nuckchady, potentiel acheteur.
L’engouement des clients est confirmé par Ugo Sidnez de Saint-Michel, Managing Director de Bamyris Motors. « Les clients viennent en masse dans nos showrooms, chez Bamyris Motors, mais aussi dans tous les showrooms de Maurice, puisqu’ils ont bien compris qu’à partir du 1er juillet, les voitures feront un gros bond en termes de prix et tout le monde veut avoir son véhicule maintenant. Donc oui, le mois de juin va être excellent au niveau des ventes. Mais ce sera un court instant de plaisir avant de longs mois de catastrophes. Notre mois de juin va être doublé par rapport à notre volume traditionnel. On va vendre plus de 200 véhicules contre 100 environ », soutient Ugo Sidnez de Saint-Michel.
Il cite en exemple une Hyundai i10 à laquelle il faudra ajouter Rs 120 000 au prix actuel de Rs 799 000. « Une Hyundai Tucson va augmenter par Rs 600 000 à Rs 650 000. Les voitures les plus touchées par cette hausse sont avant tout les véhicules les plus écologiques. Les voitures électriques qui n’avaient pas de taxes en auront entre 15 % et 25 %. Et puis, toutes les voitures hybrides vont également être fortement touchées par cette hausse de taxes. Le marché à partir du 1er juillet va tout simplement s’écrouler. On anticipe une baisse de 50 %. […] On va bien sûr arrêter des investissements qui étaient prévus. On va aller chercher avec nos constructeurs les voitures les plus petites en cylindrée qui ont de l’hybridation pour essayer de coller au maximum avec ce jeu de taxes puisque les cartes ont été rebattues », souligne notre interlocuteur.
Il précise que la Motors Vehicles Dealers Association (MVDA) demande au gouvernement de conserver sous le régime fiscal actuel les véhicules déjà commandés et qui sont en transit. Selon les concessionnaires, ces véhicules ont été commandés aux tarifs actuels. « Les clients ne pourront pas payer la différence. La MVDA demande un moratoire au 31 décembre 2025 sur les voitures en transit puisque les devises étrangères utilisées pour payer ces véhicules ont déjà quitté Maurice, il n’y aura donc pas d’impact », conclut Ugo Sidnez de Saint-Michel.

Plaques d’immatriculation personnalisées payables annuellement : la colère
Autre augmentation qui fait grincer des dents les automobilistes sur les réseaux sociaux : les plaques d’immatriculation personnalisées seront assorties de frais payables chaque année. Alors que cette option coûte déjà une certaine somme d’argent proportionnelle au nombre de caractères, leurs détenteurs devront s’acquitter d’un coût annuel pour la conserver. Sollicité par le Défi Plus, le ministère du Transport routier et du Métro léger, Osman Mahomed, indique que le montant n’a pas encore été défini.
Les plaques d’immatriculation personnalisées permettent de changer le format original qui comprend un nombre (déterminé selon l’ordre de l’immatriculation dans l’année), deux lettres (qui correspondent au mois de l’immatriculation) et deux chiffres (pour l’année en cours). Les personnes qui choisissent cette option payante peuvent ainsi avoir comme immatriculation un nombre et leurs initiales, ou même leurs noms, par exemple.

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