
Un procès-verbal falsifié serait-il à l’origine du détournement de Rs 300 millions au préjudice de la Mauritius Investment Corporation (MIC) en faveur d’Apavou Hotels Ltd ? C’est la piste explosive que suivra la Financial Crimes Commission (FCC) dès la semaine prochaine en épluchant les preuves documentaires.
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L’enquête s’oriente désormais vers une possible affaire de « forged document » après les déclarations fracassantes de Louis Rivalland, ancien Independent Non-Executive Director de la MIC et Chief Executive Officer de Swan Group. Rejetant catégoriquement toute implication dans cette présumée malversation, cet ancien administrateur de la MIC a brandi la thèse selon laquelle un procès-verbal du conseil d’administration, avalisant le déboursement de Rs 2,4 milliards au lieu de Rs 2,1 milliards, aurait été falsifié.
« À aucun moment, le Board de la MIC n’a approuvé l’achat d’Ambre Hotel, soit 70 % d’East Coast, pour la valeur de 48 millions d’euros, équivalant à Rs 2,4 milliards », a déclaré Louis Rivalland lors de son interrogatoire. Il a également martelé que le conseil d’administration avait scrupuleusement respecté les instructions du comité : « Le Board avait avalisé toutes les recommandations et toutes les conditions mises en place par le management et l’Investment Committee. »
Même si Louis Rivalland et d’autres membres du Board maintiennent qu’ils ont uniquement approuvé l’investissement de Rs 2,1 milliards dans le rachat des actions, la FCC dispose d’éléments prouvant le contraire. Elle les soupçonne fortement d’avoir approuvé l’achat de 1 596 actions contre un investissement de 48 millions d’euros (Rs 2,4 milliards).
À ce jour, les interrogatoires approfondis de six anciens membres du conseil d’administration de la MIC – Mardayah Kona Yerukunondu, Neemalen Gopal, Swadicq Nuthay, Ragen Swaminathan, Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal et Louis Rivalland – n’ont pas permis d’identifier clairement qui a autorisé ce financement colossal pour le rachat des actions d’East Coast Hotel/Ambre. Tous ces administrateurs défendent la même position.
Lors de leurs interrogatoires menés under warning, ils ont affirmé n’avoir jamais contrevenu aux recommandations du management et de l’Investment Committee. Ce dernier avait initialement autorisé une proposition d’investissement limitée à Rs 2,1 milliards sur le projet d’East Coast Hotel Investment Ltd.
La nouvelle phase d’enquête qui débutera cette semaine sera cruciale. Les agents de la FCC, qui ont déjà mis la main sur plusieurs documents au sein des locaux de la MIC aux Docks, Caudan, devront méticuleusement examiner les documentary evidences déjà placées sous scellés pour corroborer ou infirmer les déclarations de Louis Rivalland.
L’enjeu est considérable : déterminer si, comme l’affirme ce dernier, un document falsifié du Board Meeting en date du 5 février 2024 est effectivement à l’origine de cette surprenante différence de Rs 300 millions accordée à Armand Paquiry Apavou du groupe Apavou Hotels Ltd, en contradiction flagrante avec les recommandations initiales de l’Investment Committee. L’affaire pourrait prendre une tournure plus complexe si la thèse de la falsification documentaire venait à être confirmée.

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