La route a fait deux nouvelles victimes lundi. Asik Meharally, âgé de 55 ans, était à motocyclette quand il a été heurté par une fourgonnette.
Quelques heures plus tard, Bolah Beeharree, 69 ans, un piéton a été renversé par un autobus à la gare de l’Immigration, à Port-Louis. Tous deux sont morts sur le coup.
Du 1er au 11 janvier, la police a enregistré six accidents fatals et six morts sur les routes mauricienne. Le Police Press Office souligne que le chiffre ne prend pas en considération les personnes ayant été victimes d’accidents de la route survenus en 2020 et qui ont succombé à leurs blessures en 2021. À la même période l’année dernière, on recensait deux accidents et trois décès sur nos routes.
Asik Meharally, domicilié à Rivière-du-Rempart, est la cinquième victime de la route depuis le début de l’année. Lundi, ce maçon, âgé de 55 ans, a quitté son domicile vers 7 heures. Il a enfourché sa motocyclette pour se rendre au travail sur un chantier à Roches-Noires. Toutefois, il ne rentrera jamais.
Alors qu’il se trouvait sur la route principale à Haute-Rive, à quelques mètres seulement de l’hôtel qui l’emploie, une fourgonnette l’a heurté de plein fouet. Le motocycliste a été projeté sur le bitume. La police de Rivière-du-Rempart de même qu’une ambulance ont été mandées sur le lieu de l’accident. Le personnel soignant a constaté que c’était trop tard. Il est mort sur le coup. Selon les indications de la police, la fourgonnette roulait vite.
Déjà arrêté pour délit de fuite
Jean François Kinsley René, 27 ans, le conducteur de la fourgonnette, un habitant de Trou-d’Eau-Douce, n’est pas inconnu des services de police. En vérifiant son casier judiciaire, les enquêteurs ont constaté qu’en octobre 2019, le jeune homme avait été impliqué dans un autre accident fatal à Beau-Rivage, Trou-d’Eau-Douce. La victime, Jean Victor Nadal se rendait à son travail lorsqu’il avait été victime d’un délit de fuite. La police de la localité avait par la suite procédé à l’arrestation de Jean François Kinsley René. Il était passé aux aveux et avait soutenu qu’il ne s’était pas arrêté, car il pensait avoir roulé sur un objet ce soir-là.
Lundi, après l’accident qui a coûté la vie à Asik Meharally, des policiers de l’Emergency Response Service (ERS) ont soumis Jean François Kinsley René à un alcootest. Celui-ci s’est révélé positif. Il a par la suite été présenté devant le tribunal de Pamplemousses où une charge provisoire d’homicide involontaire a été retenue contre lui. La police a objecté à sa libération sous caution. Il demeure en cellule policière en attendant sa prochaine comparution.
Quelques heures plus tard, c’est un autre drame qui s’est produit à la gare du Nord, dans la capitale. Bolah Beeharee, âgé de 69 ans, marchait à la rue Farquhar, quand un autobus de la compagnie Triolet Bus Service l’a renversé. C’était vers 11 h 30. « Bis la ti pe sorti lagar. Misie-la inn traverse. Bis la inn tap ar li. Larou deryer inn pas lor li. Sofer la pa en tor », explique un jeune homme, témoin de l’accident.
Le Samu a confirmé que le sexagénaire avait déjà rendu son dernier souffle. Cet accident a causé un attroupement à la gare de l’Immigration. La circulation a été perturbée. Le chauffeur de l’autobus, un habitant de Triolet âgé de 36 ans, a été conduit au poste de police de Trou-Fanfaron. L’alcootest pratiqué sur lui s’est révélé négatif.
Le neveu d’Asik Meharally : « Le conducteur ne doit pas obtenir de caution »
Au domicile d’Asik Meharally, c’est un sentiment de révolte qui anime ses proches. Le quinquagénaire était apprécié de tous. Il laisse derrière lui une épouse et deux fils âgés de 26 et 22 ans. Son neveu Ahmed ne peut cacher sa peine. « Li ti enn dimounn ki kontan so travay. Li ti bien kontan zwe ek bann zanfan. Se enn dram », lâche-t-il.
Selon lui, le chauffeur mérite une sanction sévère. « Le conducteur de la fourgonnette a quitté sa voie pour foncer sur mon oncle », dit le neveu. « Le chauffeur a déjà été impliqué dans un accident mortel par le passé. Il était saoul. Pour ce genre de personne, il ne doit pas y avoir de caution. Les autorités devraient lui enlever son permis de conduire. À cause de sa négligence, c’est toute une famille qui souffre. Ma fille de 11 ans, qui appréciait beaucoup mon oncle est bouleversée. Elle ne cesse de pleurer », ajoute Ahmed. Les funérailles d’Asik Meharally ont eu lieu lundi après-midi.
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