L’industrie manufacturière reprend le chemin du travail après une semaine climatique mouvementée. Le retard est rattrapable. Mais il implique un coût additionnel pour les entrepreneurs, selon Lilowtee Rajmun-Joosery.
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« Pour ces deux jours de congé forcé, la valeur de la production qui n’a pu être générée est de Rs 275 millions. »
Après les pluies diluviennes et le passage de la tempête Berguitta, quel bilan faites-vous pour l’industrie manufacturière axée sur l’exportation ?
Mercredi et jeudi, toutes les usines n’ont pas opéré à cause de l’alerte cyclonique de classe III. Les ouvriers expatriés sont restés chez eux. Au terme du passage, aucun dégât majeur n’a été constaté sur place. Aucun mort d’homme ou blessures graves sur le personnel n’est à signaler. Cela dit, ces deux jours de congé forcé ont eu des implications pour l’industrie.
À la Mauritius Export Association (MEXA), nous avons passé en revue de manière scientifique tout le secteur.
Nous sommes arrivés à la conclusion que la valeur de la production, qui n’a pu être générée, est de Rs 275 millions pour ces deux jours. Ce montant se répartit de la manière suivante : Rs 235 millions pour les entreprises tombant dans la catégorie du textile et de l’habillement et Rs 40 millions pour les sociétés engagées dans le seafood et autres. Ce montant de Rs 275 millions ne représente pas un manque à gagner, mais la valeur de la production.
Le retard accumulé pourra-t-il être rattrapé dans le court terme ? Si oui, comment ?
Certainement. Les commandes sont fermes. Les produits doivent être livrés aux clients. Si nous ne pouvons pas respecter les commandes, surtout dans un monde industriel très compétitif, le client ira voir ailleurs. Mais nos clients sont très compréhensifs.
Le rattrapage a commencé durant le week-end écoulé et il se poursuivra dans les jours à venir. Il y a un coût connu comme le catching up cost. Rattraper le retard après le passage de la tempête Berguitta devrait coûter Rs 155 millions aux entreprises.
D’une part, il y a les heures supplémentaires à payer de même que les coûts associés quand une unité de production augmente les shifts. La facture serait ainsi de Rs 140 millions. D’autre part, il y a le fret aérien, qui devrait occasionner des dépenses additionnelles de Rs 15 millions.
Ces contretemps climatiques auront-ils une incidence directe sur la croissance annuelle de l’industrie manufacturière ?
Non. Nous pourrons rattraper le retard. Après deux années de contraction, nous estimons que le secteur devrait connaître une meilleure performance en 2018. Cette année est celle de la stabilisation. D’ailleurs, nous nous adaptons à la nouvelle donne du marché britannique.
Theresa May, Première ministre de la Grande-Bretagne, est confrontée à d’énormes difficultés en interne pour établir la feuille de route sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit). Vos commentaires ?
Le gouvernement a déjà commencé à travailler sur l’après-Brexit. Des négociations ont été entamées pour que l’accord préférentiel en vue d’accéder au marché britannique soit maintenu d’une manière ou d’une autre. Nous avons adopté une approche prudentielle. À ce stade, nous ne savons pas la forme finale que prendra ce retrait. Si les Britanniques reviennent sur leur décision, rien ne changera. Si le Royaume-Uni s’en va, nous négocierons.
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