La liberté syndicale à Maurice a été débattue lors de l’émission « Au Cœur de l’Info » sur Radio Plus et TéléPlus mercredi. Cela, après le licenciement de Yogita Baboo, présidente de l’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCA), à la suite de ses déclarations sur Air Mauritius (MK) sur une radio privée et son refus de comparaître devant un comité disciplinaire.
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Yogita Baboo est catégorique : son licenciement n’est pas justifié. « Mon licenciement est injuste à cause d’un combat que je mène depuis bientôt trois ans, depuis l’entrée sous administration de MK. Mon équipe et moi nous assurons que les droits des travailleurs sont respectés. Nous étions contre une mesure qui permettait aux employeurs de ne pas négocier avec nous. […] MK m’a convoquée devant un comité disciplinaire. La compagnie ne peut pas me reprocher une activité syndicale. Elle peut reprocher une faute faite dans le cadre du travail », déclare-t-elle.
Deepak Benydin, président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions, affirme que les employés ont le droit de se syndiquer et de s’exprimer et que les syndicats doivent pouvoir fonctionner sans interférence. « Les syndicats doivent pouvoir avoir accès à la presse. Nous attendons une intervention de Soodesh Callichurn, ministre du Travail. […] Avec l’apport de toute la plateforme syndicale, nous pouvons faire Yogita Baboo récupérer son travail. […] Si un employé fait une faute dans son travail et est convoqué devant un comité disciplinaire, il doit s’y présenter. Mais dans ce cas-là, elle n’a pas fauté dans son travail », dit-il.
Pour Areff Salauroo, président de l’association des directeurs des ressources humaines, la limite entre employé et syndicaliste est mince. « Mais le syndicaliste doit avant tout se considérer comme un employé car il reçoit un salaire. À côté du droit du syndicat, il ne faut pas oublier le droit de l’employeur. Chaque personne peut s’exprimer sur son lieu de travail, mais le droit syndical a pour objectif le dialogue. Le but est d’améliorer les conditions de travail. […] Selon mon opinion personnelle, un employé ne peut pas refuser un comité disciplinaire », affirme-t-il.
Selon Me Khemila Narraidoo, le premier devoir d’un employé syndicaliste est envers la compagnie. « La loi oblige l’employeur à donner l’opportunité à un employé (accusé d’une faute) de donner sa version des faits devant un comité disciplinaire. […] Selon moi, l’employé doit y aller », précise-t-elle.
Bertrand Abraham, Chief Human Resources Officer du groupe Velogic, rappelle qu’« un syndicaliste travaille dans l’intérêt des employés, mais il ne peut faire une action qui va à l’encontre de l’entreprise ».
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