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Les ONG et travailleurs sociaux militent pour un Budget inclusif

La cherté de la vie a enfoncé les plus vulnérables dans une situation plus compliquée.

Étant lourdement affectés par la perte du pouvoir d’achat et dans l’incapacité pour certains de joindre les deux bouts à la fin du mois, ceux aux bas de l’échelle espèrent avoir une considération dans le Budget 2023-34, qui sera présenté ce vendredi 2 juin. Les travailleurs sociaux et ONG font le constat d’une situation de pauvreté qui est loin d’aller en s’améliorant sur le terrain. 

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Les plus démunis demeurant à Maurice ont été sévèrement touchés par l’inflation et la hausse des prix, ce qui rend le salaire de base de Rs 12 075 insuffisant pour couvrir les dépenses courantes et finir le mois financièrement. En réalité, leur situation se détériore davantage. 

Gérard Lam Hing, fondateur de l’organisation sociale iMove, met en évidence le constat inchangé selon lequel le système économique inégalitaire est à l’origine de la situation actuelle. « Cela signifie qu’il y aura toujours des personnes démunies, malgré les efforts de certains pour s’en sortir. Il y a des bénéficiaires d’aides qui tentent de devenir autonomes, mais ne parviennent pas à le faire et finissent par revenir vers les ONG pour obtenir à nouveau de l’aide », indique-t-il. Pour lui, les mesures budgétaires, surtout celles ayant un attrait social, devraient ainsi avoir une influence positive. Toutefois, Gérard Lam Hing est sceptique. « Je ne pense pas que le prochain budget fera la part belle à l’aspect social, mais il devrait néanmoins avoir des mesures qui y sont liées, surtout avec les élections qui approchent », fait-il ressortir.

Des mesures ayant un attrait social devraient avoir une influence positive.

Pour sa part, Elena Rioux, travailleuse sociale, considère le Budget 2023-24 comme étant crucial.  Elle souligne que certaines personnes travaillent au jour le jour afin de répondre aux besoins nutritionnels quotidiens de leur famille. « La cherté de la vie est indéniable. Les travailleurs sociaux ne peuvent éteindre toute la misère qui existe et qui ne fait que s’accroître dans le pays », fait-elle ressortir. 

Suggestions

« Les avancées du développement dissimulent la détresse. Il est impossible d’occulter le progrès, cependant, il est essentiel de le conjuguer avec des réponses aux appels de détresse des plus démunis. Il serait malvenu que le Premier ministre aspire au titre de père de la modernisation tout en étant un père de famille qui laisse ses enfants souffrir de la faim », déclare avec insistance Elena Rioux. 

De son côté, Sonia L’aiguille, bénéficiaire d’aides auprès d’une ONG, concède que la situation est particulièrement difficile. « Le salaire de base est insuffisant. D’ailleurs, de nombreux employeurs vont à l’encontre de cette loi. Nous essayons de multiplier les heures supplémentaires dans la mesure du possible pour toucher plus d’argent. Ce n’est pas évident, car j’ai deux enfants », déplore-t-elle. Cette mère de famille propose que le salaire minimum passe à Rs 15 000 afin de couvrir les dépenses courantes. Elle suggère également une mesure visant à financer le matériel scolaire des enfants issus de familles vulnérables.

Les propositions d’Elena Rioux

  • Réduire le prix des produits de base.
  • Revoir les critères d’éligibilité en incluant une évaluation effectuée par des professionnels du travail social pour les logements sociaux

Proposition des ONG

FoodWise : Ajouter une condition formelle par rapport à la déduction fiscale de 100 %

Les entreprises bénéficient d’une déduction fiscale de 100 % sur la valeur des produits alimentaires périmés à Maurice. La proposition formulée par FoodWise vise à réduire le gaspillage alimentaire et d’encourager les dons de denrées alimentaires. L’ONG propose d’ajouter une condition formelle pour les entreprises ou autres personnes morales afin de pouvoir bénéficier de la déduction fiscale.

Thomas Ferrandis, COO de FoodWise, explique que cette condition serait que les produits soient donnés à des ONG enregistrées avant la date d’expiration. « Pour pouvoir bénéficier de la déduction fiscale, les entreprises devront fournir la preuve de leur don, y compris la documentation relative à la juste valeur marchande des denrées alimentaires données. Si une entreprise n’est pas en mesure de le faire, une preuve devra être fournie afin de justifier pourquoi les produits n’ont pas pu être donnés », explique-t-il. 

Ce programme d’incitation fiscale présente plusieurs avantages pour les entreprises et l’ensemble de la communauté, notamment :

  • Il offre une incitation financière aux entreprises pour faire don de leurs excédents alimentaires, contribuant ainsi à réduire le gaspillage alimentaire et à soutenir les personnes dans le besoin.
  • Il renforce les partenariats entre les entreprises, les ONG et le gouvernement afin de soutenir les objectifs sociaux et environnementaux.
  • Il fournit aux entreprises un cadre clair et transparent pour prendre des décisions, garantissant ainsi que les dons sont effectués de manière responsable et durable.
  • Il favorise la santé et le bien-être de la population mauricienne en veillant à ce que les excédents alimentaires soient dirigés vers ceux qui en ont besoin.

Les mesures suggérées par l’organisation sociale iMove

  • Venir de l’avant avec un plan national pour l’autonomisation des plus démunis.
  • Une mise à jour du registre social afin que celui-ci reflète la véritable situation. 
  • Proposer un emploi aux pauvres en âge de travailler, avec l’encadrement et la formation appropriée. 
  • Une mesure ciblant la discrimination positive envers ceux qui sont dans le besoin.
 

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