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Le Grand Journal de Radio Plus - Jean-Maurice Labour : «Les pauvres n’ont pas leur place»

Le Père Jean-Maurice Labour sur le plateau de Jane Lutchmaya et Eshan Dinally. Le Père Jean-Maurice Labour sur le plateau de Jane Lutchmaya et Eshan Dinally.

Si la misère demeure un fait à Maurice, c’est surtout par manque de volonté d’une certaine bureaucratie d’État. C’est en somme le message véhiculé par le vicaire général du Diocèse de Port-Louis, Jean-Maurice Labour, durant la seconde partie du Grand Journal, mardi.

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Questionné par Jane Lutchmaya et Eshan Dinally sur la position adoptée par l’Église catholique sur les réfugiés de Berguitta qui ont été évacués du centre social de St-Malo, Baie-du-Tombeau il y a une dizaine de jours et la lutte contre la pauvreté, Jean-Maurice Labour a montré du doigt « un fonctionnariat trop lent » en proie à un manque d’intérêt.

« Il y a une lourdeur bureaucratique terrible », dit-il. Et de reprocher que les critères établis pour être éligibles à une aide au logement ou sociale sont trop rigides. « Il y a un système pour rendre les pauvres encore plus pauvres. L’accès à la sécurité sociale est très difficile pour une catégorie de gens. Au sein de la Fonction publique, certains appliquent des critères discriminatoires (...) Il y a une violence économique extraordinaire », dit le vicaire général.

Jean-Maurice Labour revient sur le rapport de la Commission Vérité et Justice qui avait « clairement établi, que sous son apparence multiraciale, l’île Maurice est bigote et raciste. Il faut regarder cela en face. Au niveau du terrain, il y a un mauricianisme extraordinaire, mais dès qu’on arrive dans les sphères politique et économique, ce sont les clivages et les jeux de pouvoirs qui entrent en jeu ».

Il a « l’impression » qu’Alain Wong, ministre de l’Intégration sociale, « se soumet à une bureaucratie d’État » et que « cette dernière a un fonctionnement idéologique où les pauvres n’ont pas leur place. Ils sont exclus. Il y a un mode de pensée discriminatoire contre une certaine partie de la population. »
Le « vrai pouvoir », continue-t-il, « est entre les mains des haut-fonctionnaires. Une forte puissance de bureaucratie d’État bloque des projets ».

Le vicaire général dénonce également « la dictature de la finance » avec « d’un côté l’application stricte de critères pour ceux au bas de l’échelle et un laxisme dans les dépenses pour ceux qui sont en haut ».

Jean-Maurice Labour plaide pour une discrimination positive en faveur des plus pauvres et l’introduction de critères plus souples pour ceux qui sont vraiment dans le besoin. Cela notamment au niveau de l’accès à un logement.

 

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