Le destin tragique de Navin Baboo, tué en Inde - Un proche : «Mo ti dir li get bien si to pe al travay deor»

Navin Kumar Baboo aspirait à un avenir meilleur pour sa famille. Il avait quitté Maurice pour s’installer en Inde, espérant y trouver de nouvelles opportunités professionnelles après les difficultés rencontrées durant la pandémie de COVID-19. Mais sa quête de renouveau s’est tragiquement interrompue. Il a été violemment agressé et tué sur une colline de Parsik, à Belapur.

Navin Kumar Baboo, 53 ans, et son fils de 22 ans avaient quitté Maurice pour trouver du travail dans l’hôtellerie en Inde. Cet ancien sommelier voulait un avenir meilleur pour sa famille. Alors qu’il commençait sa nouvelle vie, le malheur a frappé. Le Mauricien a été sauvagement tué le vendredi 17 mai dernier.

Ce jour-là, il avait dit à son fils qu’il allait rejoindre un ami. Mais plus tard dans la soirée, Navin Kumar Baboo a été victime d’une violente agression sur une colline de Parsik, à Belapur. Il a reçu plusieurs coups de pierre sur la tête et n’a pas survécu à cette sanglante attaque. Ce n’est que samedi matin qu’un passant a fait la découverte macabre. Selon un journal en ligne, le Hindustan Times, la police locale a procédé à trois arrestations : deux filles de 16 et 17 ans, et un homme de 20 ans. Ce dernier est passé aux aveux.

Ce drame afflige les proches de la victime à Maurice. Le quinquagénaire, originaire de Triolet, avait deux fils, le plus jeune étant encore au collège, alors que son aîné est âgé de 22 ans. « Li ti enn dimounn trankil », explique un cousin de Navin Kumar Baboo.

Travaillant avec acharnement pour le bien-être de sa famille, le disparu était connu pour son sens de la débrouillardise. « Il a longtemps exercé dans l’hôtellerie. Il était sommelier », dit-il. 

Un métier qu’il affectionnait particulièrement. Il s’était bâti une très bonne réputation dans le domaine. Mais la période de la COVID-19 a été très pénible pour lui. Le secteur de l’hôtellerie avait été très impacté par cette situation. « La pandémie a été un moment difficile pour lui. Il a perdu son emploi. Cela l’avait un peu démoralisé », poursuit le cousin. Navin a alors essayé de poursuivre sa carrière dans d’autres établissements. « Il a essayé de trouver sa place. Il a continué dans d’autres hôtels, mais cela n’a pas fonctionné. »

L’idée de partir sous d’autres cieux pour travailler a alors germé. « Depi COVID-19, li ti pe anvi al deor », ajoute le proche. « Il m’a confié qu’il allait se rendre en Inde pour chercher du travail », se souvient son cousin. Ce dernier lui avait demandé de faire attention : « Monn dir li get bien si to pe al travay deor, parski dan Lenn (Inde) mo pa kav dir twa kouma li deroule. Li ti dir mwa li pou al get enn kou. Linn fer so bann demars linn ale », dit-il.

Attente 

Il y est allé avec son fils aîné. Ils se sont installés dans le village de Shahbaz. Les deux étaient à la recherche d’un travail dans l’hôtellerie. La dernière fois qu’il a vu son cousin remonte à janvier dernier. « Il y a eu un décès dans la famille. Il est venu pour y assister, ensuite il est reparti », poursuit le proche. Mais nul ne pouvait s’attendre à ce qu’à peine quelques mois après son arrivée en Inde, il connaîtrait une fin aussi tragique. Trois jours avant le drame, son fils a pu obtenir du travail dans un hôtel trois étoiles. Le père de famille attendait toujours d’avoir une réponse favorable pour reprendre du service.

Vendredi, le quinquagénaire est sorti, mais n’est pas rentré de la nuit. Ce n’est que samedi matin que le corps sans vie de Navin Kumar Baboo a été retrouvé sur la colline de Parsik. Il avait reçu des coups au visage. La police n’avait pu l’identifier. C’est grâce à la moto qu’il avait prise que son identité a pu être confirmée, selon la presse locale.

Dimanche soir, la police a procédé à l’arrestation d’un dénommé Sayyed Mustakeen Khan, âgé de 20 ans. Il est passé aux aveux. D’après le Hindustan Times, le suspect et la victime étaient amis. Le jeune homme avait présenté deux filles de 16 et de 17 ans au quinquagénaire. Vendredi, il aurait rejoint les deux filles et sur la colline, les choses se sont mal passées. Il y aurait eu un incident, selon le suspect, avec le quinquagénaire. Une des filles est venue voir. Il s’est rendu sur place et a participé à l’agression mortelle de Navin Kumar Baboo à coups de pierre. Ils l’ont abandonné sur place. Les deux filles ont également été épinglées lundi et envoyées dans un foyer pour enfants à Bhiwandi.

Pour les proches de la victime, cette version ne tient pas la route. « Il n’était pas une personne brutale. Il était très aimable et très serviable. Il n’aurait jamais tenté quoi que ce soit avec ces filles. C’est faux », souligne un proche du défunt. Des membres de la famille se sont rendus en Inde pour les funérailles qui ont eu lieu durant la semaine.